Actualités :: Braquages en série : L’ultime appel d’un citoyen

Il y a de plus en plus de braquages sur l’axe Ouaga-Pô. Ce
lecteur, ne sachant plus à quel saint se vouer, a décidé de
lancer un cri du coeur à qui de droit ...

Tous les Burkinabè, qu’ils vivent au pays ou à l’étranger ont
sans doute appris, d’une façon ou d’une autre que l’insécurité a
pris une telle ampleur dans leur chère patrie qu’il est désormais
interdit de voyager à l’aise et sans crainte.

En effet, nul n’est censé ignorer qu’aujourd’hui, pour voyager au
Burkina, il faut s’attendre à tout sauf au bonheur vu les nombreux
braquages qui se produisent librement et facilement sur nos
routes par des hommes mystérieux qui peuvent aller jusqu’à
"couper la route" en plein jour !

Le plus frappant est ce qu’ont subi jusqu’à présent les usagers
de l’axe Ouaga-Pô, long d’environ 147 km. En effet, dans cette
partie du Burkina nombreux sont ceux-là qui ont vécu des
atrocités de la part de ces hommes violents et armés jusqu’aux
dents.

Ainsi, des touristes blancs, des civils toutes nationalités
confondues et même des hommes de tenue ont été dépouillés
de leurs biens alors qu’ils voyageaient tranquillement. Plusieurs
d’entre eux n’ont pas été seulement dépossédés de leurs biens
 ; ils ont été aussi "manoeuvrés" ; d’autres ont frôlé la mort pour
avoir évité de justesse ou reçu une balle dans le corps.
D’aucuns parlent même de femmes qui auraient été violées à
ciel ouvert !

Cela fait maintenant plusieurs longs mois que ces braquages
ont lieu sur cette voie, mais force est de constater que depuis la
date du premier braquage jusqu’au jour d’aujourd’hui rien n’a été
fait dans le but de rassurer la population concernée qui reste
terrifiée et terrorisée. Ni la police, ni la douane, ni les agents des
eaux et forêts - qui sont pourtant régulièrement postés le long de
ce tronçon - n’ont encore réussi à passer une seule information
sur la provenance et l’identité de ces malfrats.

Ce qui semble un
peu plus bizarre, c’est que ces coupeurs de route ont toujours
opéré sur un même site : aux environs du pont Nazinon, à à peu
près 15 km de Pô. Pourtant, les gendarmes alertés ne sont
jamais arrivés sur les lieux à temps. C’est bizarre quand on sait
que les braqueurs étant en nombre réduit coupent la route à
plusieurs véhicules et les fouillent tous avant de détaler.

"Armes automatiques, armes de guerre"

On ne peut donc s’empêcher de se demander si nous avons
une police, une brigade de gendarmerie et un camp militaire
internationalement reconnu à Pô. Si oui, que font-ils ? Pourquoi
n’arrivent-ils pas à nous protéger, nous et nos biens avec nous
 ?

Tout en remerciant "Le Pays" de publier mon écrit, je voudrais
profiter de cette opportunité pour lancer un appel :
- A messieurs les ministres en charge de la défense et de la
sécurité
Messieurs les ministres, tout en reconnaissant et en louant vos
efforts fournis pour l’équipement et la formation des agents de la
sécurité, je vous prie de bien vouloir vous rendre compte que
ces coupeurs de route ne sont pas de simples voleurs. Nous
avons plutôt affaire à des hommes avertis et bien entraînés en
la matière. Ils sont équipés d’armes dites automatiques et ont la
manie d’armes de guerre.

C’est pourquoi pour mieux les
traquer, je pense personnellement qu’un simple véhicule ne
ferait pas l’affaire. Il va falloir mener des actions aériennes
musclées, c’est-à-dire à l’aide d’un hélicoptère.
Sachez par ailleurs que ce sont des dizaines de millions de
francs CFA qui ont été emportés par ces rapaces, sans compter
les téléphones portables et autres biens précieux acquis à long
terme et à la sueur du front !

Sachez enfin, messieurs les ministres que si rien n’est fait,
c’est le tourisme et le commerce en général qui en prendront un
coup et cela affectera sûrement l’économie nationale dans son
ensemble.

- Aux forces de l’ordre officiant sur place
Messieurs les forces de l’ordre, sachez que vous êtes notre
seul espoir. Tant que vous resterez inactifs, nous serons
inquiets et c’est votre image qui ira en se dégradant pour n’avoir
pas pu jouer convenablement votre rôle de protecteur et de
défense. Aidez-nous à fermer la bouche de ceux qui, tourmentés
par l’audace et la liberté de ces braqueurs vont jusqu’à dire que
vous êtes leurs protecteurs alors qu’en réalité, vous ne l’êtes
pas.

Vite, il faut agir

- A la population et aux usagers de la route Ouaga-Pô
Mesdames et messieurs, n’hésitez pas à prévenir les autorités
dès que vous les aurez suspectés. C’est en les dénonçant ainsi
que pouvez aider les forces de l’ordre à mettre fin à ce mal
organisé. N’ayez aucune part à leur butin maudit. Si vous les
aidez aujourd’hui, demain ils se retourneront contre vous. Alors,
ne les protégez pas, dénoncez-les ! Maintenant !

J’attire enfin l’attention des services de téléphonie mobile dans
notre pays sur le fait que ladite zone de braquages n’est
couverte par aucun réseau. La couverture de cette zone par un
réseau de téléphone mobile contribuerait beaucoup à
solutionner ce problème.

Je termine en espérant que mon appel a été entendu et qu’un
jour nous dirons adieu à ce cauchemar qui nous hante depuis
un certain temps, aussi bien de nuit que de jour. Mais avant que
ce jour glorieux n’arrive, nous, usagers de l’axe Ouaga-Pô,
hommes faibles et proies faciles, nous continuerons de
compter sur nos prières pour voyager - même si celles-ci ne
sont pas toujours fructueuses - et tant pis pour ceux qui ne
croient pas en Dieu !
Trop c’est trop ! Il est grand temps de sortir de sa réserve et
d’agir. Le développement de ce pays en dépend.

D.B.
Un résident de Pô

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