Actualités :: Evacuations sanitaires : L’Etat a dépensé plus de 811 millions de F CFA en (...)

Comment se portent les privatisations au Burkina ? Le paysan
de Kankalaba pourra-t-il bénéficier, en cas d’urgence, d’ une
évacuation sanitaire à l’extérieur du pays au même titre que les
membres du gouvernement ? Que pense l’Exécutif de la peine
de mort en vigueur au Burkina Faso ? Tels sont les points focaux
d’une conférence de presse animée le 12 décembre par le
porte-parole du gouvernement, Adama Fofana, au ministère des
Affaires étrangères.

Désormais, si vous devez être évacué par l’Etat à l’extérieur du
Burkina pour des problèmes de santé, vous prendrez en charge
une partie des dépenses. Sauf si vous êtes un indigent. Et là
aussi, il faut que le ministère de l’Action sociale et de la
Solidarité nationale en apporte la preuve. Le gouvernement a en
effet décidé d’appliquer sans réserve les textes en vigueur.
Adama Fofana précise même qu’un arrêté interministériel
définira bientôt, les modalités pratiques d’évacuation. Dans tous
les cas, l’avis technique des médecins traitants sera l’élément le
plus déterminant pour bénéficier de cette aubaine.

Mais
attention : seuls les cas graves connexes aux accidents, aux
nerfs, au cancer... seront pris en compte dans le dispositif
d’évacuations sanitaires. Cette nouvelle disposition révèle du
même coup que le système sanitaire national pose problème.
"Insuffisance de moyens logistiques et d’infrastructures mais
aussi de compétences en matière de ressources humaines",
note le porte-parole du gouvernement. Et ce n’est pas tout : il est
souvent difficile d’obtenir la signature de l’autorité compétente
avant le délai d’évacuation prescrit par le médecin traitant. Il y a
aussi la non-maîtrise du coût des soins et le difficile suivi des
malades par l’Etat.

Fort de cela, le gouvernement a décidé de revoir sa copie.
"Nous oeuvrons sans cesse pour qu’il n’ y ait pas de flou dans
les procédures d’évacuations sanitaires hors de notre pays,
déclare le ministre de la Santé, Alain Yoda. D’ailleurs, "le
Burkina est l’un des pays d’Afrique où toutes les catégories
socioprofessionnelles sont évacuées sans discrimination",
affiche-t-il, visiblement convaincu de la pertinence des actions
de son département.

Au total, chaque année, l’Etat burkinabè dépense environ 700
millions de F CFA pour les évacuations à l’extérieur du pays. Ce
chiffre est passé à la hausse en 2003. Déjà, à la date du 4 août,
"les dépenses s’élevaient à 811 millions de F CFA", confie Alain
Yoda.

L’hôtel Silmandé très endetté

On a également parlé de questions d’argent à propos des
privatisations au Burkina Faso. A ce sujet, le ministre chargé du
Commerce et de la promotion de l’Entreprise, Benoît Ouattara, a
été formel : "Les droits des travailleurs des entreprises
privatisées ont été payés". A l’exception des opérations de
privatisation dont le processus judiciaire est en cours, précise-il
en substance . Il souligne par ailleurs qu’"aucune action de
privatisation n’a été menée sans associer les représentants des
travailleurs".

Certains syndicats se plaignent pourtant de la manière dont les
privatisations sont conduites. On a même souvent entendu
parler de "droits bafoués" et de "bradage du patrimoine
national". Mais le ministre Benoît Ouattara n’est pas de cet avis.
Il déclare d’ailleurs de vive voix que " les membres du
gouvernement sont soucieux de la santé, de la qualité et de la
réussite des opérations de privatisation". Et Adama Fofana de
renchérir en soulignant que "le monde a particulièrement
changé en ce 3e millénaire et que le rôle de l’Etat a évolué". En
d’autres termes, les privatisations sont aujourd’hui nécessaires
pour dynamiser certaines entreprises plongées dans la
léthargie.

Mais le gouvernement a-t-il pris toutes les
dispositions pour que les prochaines privatisations ne suscitent
pas des grincements de dents ? Selon Adama Fofana, l’Exécutif
en est soucieux. Mais il s’abstient de prendre des engagements
officiels garantissant le bon déroulement de ces opérations. "Il
faut laisser voir", se contente-t-il de répondre. Le ministre du
Commerce, de la promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat a,
quant à lui, affirmé que pour les prochaines privatisations", un
appel d’offres sera lancé et une commission interministérielle
formée, associant des représentants des travailleurs".
Mais en attendant, les hôtels Indépendance et Silmandé sont
dans la ligne de mire. Ils sont pour le moment dans une
situation de "location-gérance simple". Mais qui sait ? Cette
confidence de Benoît Ouattara est révélatrice : "L’hôtel Silmandé
est dans une situation critique ; il est fortement endetté. Pas
moins de 5 milliards de F CFA de dette !". Histoire de signifier
que cet hôtel-là pourrait ne pas échapper à la casserole des
privatisations.

Que mijote Blaise Compaoré ?

Si la santé de certaines sociétés est préoccupante, la peine de
mort en vigueur au Burkina l’est tout aussi. Mais à ce sujet, le
porte-parole du gouvernement s’est montré réservé, se
contentant notamment d’une déclaration laconique : "Le
gouvernement ne peut que constater la peine de mort". Rien de
plus de fondamental. Et les exécutions extrajudiciaires ? Là
aussi, la réponse se limite essentiellement en une phrase : "Le
gouvernement ne peut en aucun cas porter la responsabilité
d’une exécution extrajudiciaire". Non ! La manière dont ces actes
sont posés est obscène et l’Exécutif ne saurait s’adonner à de
telles pratiques, note en substance Adama Fofana.

Le ministre de la Promotion des droits humains, Monique
Ilboudo, est ensuite monté au créneau pour déplorer le fait que
la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH)
"baigne aujourd’hui dans la léthargie" . Pour elle, "il faut un réel
engagement des gens qui dirigent cette structure. Sinon , quels
que soient les moyens qu’on lui alloue, ce serait peine perdue".
Autres éléments dignes d’intérêt : le département de Mme 
Ilboudo a enregistré à ce jour, 50 associations de défense des
droits de l’Homme au Burkina. Adama Fofana a aussi coupé
court à une rumeur qui circule actuellement à Ouaga. "Je n’ai
pas été informé d’un quelconque remaniement ministériel en
vue. Aucun membre du gouvernement n’a non plus eu de signes
avant-coureurs d’un remaniement pour l’instant". C’est peut- être
un fait. Mais qui sait en réalité ce que mijote le président
Compaoré dans son laboratoire politique ? Question... pour un
poste ministériel !

Par Hervé D’AFRICK
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