Actualités :: Rencontre inter-tchadienne de Ouagadougou : La paix scellée à (...)
Youssouf Togoimi

Un acte diplomatique de portée majeure, a été posé dimanche 14 décembre 2003 à Ouagadougou. En pourparlers dans notre capitale depuis vendredi dernier, le gouvernement de la République du Tchad et le Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad, (MDJT) opposition armée au régime du président Idriss Deby, sont parvenus à la signature d’un accord de paix, sous l’égide et les bons offices des autorités burkinabè.

Cet accord de paix qui stipule à son article I que "le cessez-le-feu" sera "immédiat", de même que l’abstention de tout acte militaire ou toute autre forme de violence directe ou indirecte, et l’arrêt de toutes campagnes médiatiques entre les parties, met ainsi fin à la longue guerre civile qui déchire le pays depuis la "dissidence" de feu Youssouf Togoïni. C’est le général Adoum Togoï Abbo, son remplaçant à la tête du MDJT qui a paraphé l’accord de Ouagadougou alors que le gouvernement tchadien était représenté par son ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration, Abderahman Moussa. Au-delà du cessez-le-feu, l’accord prône "la proclamation de l’amnistie" générale à l’endroit des militants sympathisants du MDJT et la libération des prisonniers des deux parties.

Aussi, "la participation" du MDJT à la gestion des affaires de l’Etat dans un esprit de concertation et conformément aux dispositions de la Constitution a été préconisée. Comme programme urgent et prioritaire, on note la réinsertion, l’intégration et la réhabilitation des combattants du MDJT dans les rangs de l’armée nationale, la création des conditions pour ce faire, dans un délai n’excédant pas trois mois et la réhabilitation des militants civils du MDJT dans leurs cadres d’origine.

Par ailleurs, la "transformation" du MDJT en parti politique conformément aux textes en vigueur au Tchad et la mise en place d’une structure bipartite de concertation et de suivi de l’application de l’accord ont été soulignées. En cas de violation ou de désaccord, les deux parties s’en référeront au pays médiateur (article 7). Du "bon travail," pouvaient donc déclarer le ministre Moussa et le général Togoï Abbo, à la sortie de l’audience que leur a accordée le président du Faso, dimanche en fin de matinée. Nous sommes heureux d’avoir réussi à faire "taire les armes," dira le général Togoï, ajoutant que c’était "un grand jour pour le Tchad". Cette fois, c’est "sérieux", a renchéri le ministre Abderahman Moussa, car "nous lui et le général Togoï reprenons le même avion pour N’Djaména". Puis de faire allusion aux pourparlers de Tripoli en janvier 2002, à la fin desquels le chef des désormais ex-rebelles tchadiens avait préféré rester dans la capitale libyenne.

Ouagadougou confirme ainsi son statut de "carrefour de la paix" africain, après les médiations réussies dans les guerres civiles malienne, libérienne, centrafricain, sans oublier la récente sortie soudanaise de Blaise Compaoré. En osant le parallèle, on ne peut que souhaiter que certains de nos voisins empêtrés dans des contradictions sociopolitiques se convainquent que le Burkina Faso a cette vocation de faiseur de paix. Car, ceux qui l’ont compris ne s’en sont jamais portés mal.

Boubakar SY


Article 1

Le cessez-le-feu immédiat, l’abstention de tout acte militaire ou toute autre forme de violence directe ou indirecte et l’arrêt de toutes campagnes médiatiques entre les deux (02) parties ;

Article 2

La proclamation de l’amnistie générale à l’endroit de militants et sympathisants du MDJT et la libération des prisonniers des deux (02) parties ;

Article 3

La participation du Mouvement pour la Démocratie et la Justice au Tchad (MDJT) à la gestion des affaires de l’Etat dans un esprit de concertation et conformément aux dispositions de la Constitution ;

Article 4

La mise en place d’un programme urgent et prioritaire de :

- Réinsertion, intégration et réhabilitation des combattants du MDJT dans les rangs de l’Armée nationale tchadienne (ANT) et des formations paramilitaires conformément au statut militaire ;

- Création de conditions pour l’intégration des combattants du MDJT dans l’ANT dans un délai n’excédant pas trois (03) mois ;

- Réhabilitation des militants civils du MDJT dans leurs cadres d’origine

Article 5

L’élaboration d’un plan d’urgence pour l’instauration de la paix, de la stabilité et la sécurité en faveur du développement socio-économique des zones affectées par la guerre

Article 6

La transformation du MDJT en parti politique conformément aux textes régissant la vie politique du pays, selon une procédure d’urgence ;

Article 7

La mise en place d’une structure bipartite de concertation et de suivi de l’application du présent accord.

En cas de violation ou de désaccord, les deux (02) parties s’en référeront au pays médiateur.

Article 8

Le présent accord de paix entre en vigueur dès la date de sa signature.

Fait à Ouagadougou, le 14 décembre 2003

Pour le Gouvernement de la République du Tchad
Abderahman Moussa
Ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration

Pour le Mouvement pour la Démocratie et la Justice au Tchad (MDJT)
Général Adoum Togoï Abbo
Président du MDJT

Pour le Burkina Faso
Youssouf OUEDRAOGO
Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères
et de la Coopération régionale

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