Actualités :: Burkina-Faso : La gouvernance à l’épreuve du devoir de redevabilité (...)

Le Président du Faso s’est soumis au devoir de redevabilité vis-à-vis de ses concitoyens à travers plusieurs dont l’entretien-bilan en direct sur la télévision nationale du Burkina dans la soirée du 29 décembre 2016. Le mercredi, 4 janvier 2017, c’est le ministre d’Etat, ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure (MATDSI), Simon Compaoré, qui a emboité le pas en revisitant, pendant trois heures de temps, les actions qu’il a menées à la tête de son institution au cours des douze mois avant de décliner les perspectives pour l’année 2017.

C’est le lieu de relever le mérite d’un tel exercice ; pas parce qu’il répond aux attentes de tout le monde ou au même jugement mais, au moins, il s’affiche comme un grand pas vers la lisibilité, la transparence tant appelée dans la conduite des affaires publiques. Synonyme donc d’un coup de pouce réel dans les efforts de moralisation de la vie publique et, partant, dans la gouvernance démocratique de façon générale. Dans cet esprit, l’on peut se féliciter de l’esprit d’ouverture de certains responsables d’institution et/ou responsables publics qui, par divers canaux, se sont soumis, volontiers, à ce devoir de rendre compte de leurs actions dans une période donnée.

L’attitude du Président du Faso sonne donc comme une façon élégante d’interpeller tous ceux qui ont la responsabilité de la gestion des institutions publiques à en faire autant (ministres, directeurs généraux, présidents d’institutions, coordonnateur de Fonds, etc.). Et ce, qu’ils soient de l’exécutif, du législatif ou du judiciaire. La redevabilité doit ainsi être comprise de tout responsable public. C’est impératif pour rompre avec l’esprit du ‘’tout-puissant chef assis en haut’’, toujours prêt à récolter les lauriers mais qui, en retour, n’a de comptes à rendre à personne.

Le devoir de redevabilité doit être perçu comme une culture ; elle est fondamentale pour poser les bases solides de développement. Cela est d’autant capital également qu’il est établi que, lorsque les responsables publics sont conscients de leur devoir de rendre compte de leurs décisions et de leurs actes à leurs citoyens, leur performance monte et tout le monde gagne (à commencer par eux-mêmes).

Mieux encore, ce réflexe de redevabilité crée et renforce la confiance entre gouvernants et gouvernés. Ce qui pourrait être un moyen efficace pour restaurer les valeurs de civisme et l’autorité de l’Etat ; des éléments fondamentaux qui peinent toujours à être restitués dans la société burkinabè (et appelés de tous les vœux, chaque jour, par les Burkinabè).

C’est dire donc que cette attitude de gestion est tout bénef car, elle coupe court aussi aux suspicions et autres climats malsains handicapant tout effort réel de développement. Cet état d’esprit est d’autant impératif également qu’il y a des défis majeurs qui ne sauraient être relevés que dans la confiance mutuelle entre dirigeants et citoyens et la redevabilité pourrait, de ce fait, favoriser la participation citoyenne aux actions qui requièrent une telle mobilisation. Cette option de gouvernance a aussi l’avantage de mettre le citoyen devant ses responsabilités vis-à-vis de son pays.

Si l’on veut donc traduire effectivement dans les faits, les intentions affichées derrière discours, il faut inscrire désormais dans nos mœurs, la redevabilité comme un besoin vital de la société burkinabè. C’est le point de départ de l’engagement de chaque Burkinabè à faire en sorte que le changement qualitatif soit une réalité…, et le Président du Faso semble jeter la balle dans le camp de chacun, notamment des responsables publics !

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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