Actualités :: Commémoration du 11 décembre : Le président du Faso s’adresse à la (...)

Le 11 décembre constitue une date mémorable dans l’histoire de notre pays. En effet, c’est le 11 décembre 1958 que fut proclamée la République de Haute Volta (Burkina Faso), Etat membre de la communauté française. Un pas important vers l’indépendance qui est proclamée officiellement le 5 août 1960. A l’occasion de la commémoration de cet évènement majeur, le président du Faso, comme de coutume, a livré un message à la Nation.

Peuple du Burkina Faso

Concitoyennes et concitoyens,

Il est de tradition, pour commémorer la fête nationale de notre pays, que je vous invite à une introspection collective afin d’évaluer l’histoire de notre chère patrie en tant qu’Etat souverain. En effet, chaque anniversaire à une portée historique en ce qu’il donne toujours un éclairage particulier sur la vie du Burkina Faso avec ses acquis, ses préoccupations du moment et ses projets d’avenir.

L’indépendance et la République sont à la fois des biens incommensurables et des leviers puissants concourant à l’édification d’une société de progrès.

Ma conviction est assise, que pour réussir le pari du développement économique, du progrès social et de l’enracinement de la démocratie, nous avons besoin avant tout d’une République vertueuse, garante d’un Etat stable. J’ai également pleine conscience que notre peuple est aujourd’hui, plus que jamais, fermement attaché aux valeurs républicaines de justice sociale, de libertés d’opinions et de presse, de bonne gouvernance, de respect des droits de l’Homme, de laïcité de l’Etat, de liberté d’entreprise.

Les expériences vécues et les progrès réalisés par notre peuple dans tous ces domaines, de la première à la quatrième République, sont un patrimoine commun à préserver, que chaque génération se doit d’enrichir.

Peuple travailleur du Burkina Faso,

Chers compatriotes,

La base économique et sociale de notre pays repose essentiellement sur le secteur agricole et le monde rural. Aussi, à la veille de la Journée nationale du paysan qui se tiendra le 27 décembre à Kaya, je voudrais que nous marquions ce 43e anniversaire de la proclamation de l’Indépendance par un hommage spécifique au monde paysan.

La nature elle-même leur a déjà rendu cet hommage en gratifiant, par une pluviométrie généreuse, les producteurs agricoles d’une excellente campagne 2002/2003. La production céréalière est estimée à plus de trois millions six cent mille tonnes, dont un excédent céréalier de plus d’un million de tonnes sur les besoins nationaux. La production cotonnière s’annonce exceptionnelle du fait de l’agrandissement et du rendement satisfaisant des superficies emblavées. Par ailleurs, l’abondance de l’eau est aussi un signe annonciateur de l’accroissement quantitatif et qualitatif des produits d’élevage ainsi que de la production fruitière.

Je me réjouis de ces résultats et tiens à féliciter nos agriculteurs et leurs divers groupements de production, qui ont magistralement apporté la preuve que la faim n’est pas une fatalité, et que les possibilités du monde rural sont immenses.

Je voudrais également saluer l’action gouvernementale, engagée et incisive qui, avec le soutien de nos partenaires au développement, a donné une forte impulsion à cette dynamique de production.

Chers compatriotes,

Amis du Burkina Faso,

Une production agricole excédentaire constitue un pas important dans la lutte contre la faim, mais il est indéniable que l’augmentation de la production ne peut à elle seule concourir efficacement à la réduction de la pauvreté de masse. Elle doit nécessairement être accompagnée d’une rémunération conséquente des producteurs. C’est un tout autre défi qui interpelle à la fois le gouvernement, le secteur privé, les consommateurs et les producteurs.

A ce titre, pour le gouvernement il y a manifestement urgence à appuyer les producteurs dans les domaines de la prospection du marché en vue d’un écoulement avantageux de l’important excédent céréalier disponible. Il le faut, afin d’offrir aux producteurs le gage précieux pour maintenir ou accroître leur capacité de production au cours des campagnes à venir.

Au-delà de cette exigence du moment, j’instruis le gouvernement à mettre en œuvre une politique plus incitative de promotion des Petites et moyennes entreprises de transformation et de conservation de la production agricole, pastorale, maraîchère et fruitière. C’est une voie incontournable pour élargir le marché national et international de nos produits et augmenter sensiblement leur valeur ajoutée tout en favorisant la création d’emplois. Il va sans dire que le secteur privé national est autant interpellé que le gouvernement sur cette question.

Dans le même ordre d’idées, je voudrais ici rassurer les producteurs de coton que nous poursuivrons inlassablement notre lutte contre les subventions illégales et iniques en faveur de la concurrence cotonnière américaine et européenne. Les pays africains producteurs de coton, unis dans cette bataille, sauront rester déterminés pour obtenir de la communauté internationale une ferme garantie de la juste rémunération des efforts de nos valeureux producteurs.

Du reste, cette crise du coton nous indique, à nous burkinabè, la nécessité d’accélérer la politique de diversification des filières agricoles en relation avec les rigueurs du marché international.

Peuple du Burkina Faso,

Concitoyennes et concitoyens,

Partout dans le monde, et plus encore dans les nations moins nanties, la solidarité communautaire est un facteur d’intensification du sentiment national. Voilà pourquoi j’ai fait du développement solidaire le substrat de mon programme septennal. La solidarité cultive et entretient la générosité affective entre membres d’une communauté. Vécue pleinement, elle participe à combler la fracture sociale entre nantis et moins nantis.

J’observe avec satisfaction que cette générosité de Burkinabè envers d’autres Burkinabè s’est ardemment manifestée, d’abord à l’occasion de l’opération "Bayiri", puis plus récemment durant le mois de solidarité nationale en novembre dernier.

Je forme le vœu que ce soit là l’expression d’un engagement individuel et collectif, de l’Etat, du secteur privé, de la société civile, à faire de la solidarité communautaire une valeur sociale permanente qui rejette toutes les formes d’exclusion dans notre nation.

Nous devons par ailleurs continuer d’associer nos énergies à celles des autres nations pour bâtir une communauté internationale de partage et de diversités, particulièrement lorsque le Burkina Faso accueillera en 2004 les grandes rencontres sur l’Emploi et la Réduction de la Pauvreté en Afrique et sur la Francophonie.

Peuple du Burkina Faso,

Au moment où nous allons célébrer notre fête nationale avec un recueillement nouveau, il me plaît de saluer les actions nombreuses et fortes des institutions républicaines, de l’administration publique, des communautés religieuses et coutumières, des opérateurs du monde du commerce, de l’industrie et de la culture, de la société civile pour leur contribution déterminante à la consolidation de la démocratie, de la paix sociale et au progrès économique de notre pays.

A la veille de ce jour anniversaire, je voudrais renouveler la gratitude de la nation entière à tous les amis du Burkina Faso qui nous accompagnent et nous appuient avec foi et enthousiasme dans nos efforts de développement.

Cet anniversaire est aussi le leur.

Bonne fête à toutes et à tous.

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