Actualités :: Guerre des clans au CDP : L’Etat doit prendre ses responsabilités

Le 1er mai 2005 n’a pas été de tout repos à Gourcy, localité située à près de 145 km de Ouagadougou sur l’axe Ouaga-Ouahigouya. L’ébullition n’était point le fait de marcheurs d’un quelconque syndicat car ceux-ci voudraient bien économiser les bouts de semelle qui pendent encore à leurs chaussures.

Gourcy bouillonnait simplement parce que des frères ennemis d’un même parti politique ont décidé d’en découdre, gourdins et machettes bien aiguisées.

Des blessés graves sont toujours comptabilisés. De vraies armes à feu auraient également été utilisés et si aucun mort n’a été déploré, ce n’est pas parce que les protagonistes ne le voulaient pas. C’est le hasard qui en a décidé ainsi. Qu’est-ce qu’a bien pu mettre Gourcy en effervescence en cette période préélectorale ?

Les élection justement. La hache de guerre a été déterrée parce que deux camps du parti au pouvoir s’affrontent pour le contrôle de la localité. La situation était latente et des signes de conflits ostensibles. Mais on a laissé faire parce que les "guerriers" et surtout leurs chefs ne sont pas n’importe qui dans le parti.

Pour un parti au pouvoir, c’est iun mauvais exemple. Avec l’élection présidentielle qui s’annonce, c’est la guerre de positionnement, chacun voulant s’afficher et se mettre en exergue comme étant le meneur d’hommes de sa localité. Pourtant tous ces militants disent mener un combat pour la victoire d’un candidat, en l’occurrence Blaise Compaoré. La situation est d’autant plus grotesque que dans un parti politique les "camarades militants" doivent s’unir autour des mêmes objectifs, être guidés par la même idéologie et lutter pour le même idéal. Ces valeurs peuvent servir à militer au CDP. Mais les incidents de Gourcy traduisent plutôt l’indigence politico-intellectuelle voire morale.

A l’instar de militants CDP du Houet qui se sont déportés au siège du parti à Ouagadougou pour régler leurs problèmes, faisant fi de la structuration en place dans leur province, Gourcy met en évidence l’indiscipline et le non respect du règlement intérieur de cette grande famille politique. Ces affrontements mettent aussi en exergue le fait que des responsables du parti ne sont pas toujours ceux que désire la base. Mais cette escalade de la violence prend surtout des allures d’une bagarre alimentaire, le plus fort étant celui qui se taillera la part du lion.

On peut accepter que des opinions divergent sur des sujets, tout en restant dans le cadre strict des débats d’idées. Mais, c’est inconcevable que des militants d’un parti comme le CDP se livrent régulièrement à des batailles en règle, faisant des blessés et de nombreux frustrés. La crise perdure et c’est toute une région qui est prise en otage du fait de rivalités puériles entre individus en quête de leadership.

Pourquoi ne pas plutôt travailler à l’unisson au développement d’une ville qui, bien que regorgeant d’hommes et femmes valables, peine à trouver ses marques de développement ? Autant la force de l’argument traduit la démocratie au sein d’un parti, autant l’argument de la force est la preuve indubitable d’un malaise qui pourrait porter préjudice à la cohésion de ladite formation. Pire, ce qui se passe actuellement au CDP est une atteinte à l’ordre public.

Aussi, l’Etat doit-il prendre ses responsabilités en sévissant avec vigueur et rigueur. Mais. le pourra-t-il seulement ? Il faut le souhaiter car l’autorité régalienne doit être au-dessus de la mêlée des partis politiques. Le comble, c’est que dans le même temps pratiquement où la violence faisait rage à Gourcy, un parti de l’opposition, l’ADF/RDA, tenait une réunion du bureau politique suivie de meeting dans le fief de l’UNDD de Me Hermann Yaméogo. Et il n’y a pas eu la moindre étincelle alors que la probabilité d’affrontement entre les militants de ces deux formations politiques était très forte.

Si l’Etat entend donc jouer son rôle jusqu’au bout, il faut qu’il rétablisse l’ordre partout. Mais dans un pays où l’amalgame, la complaisance et le laxisme sont à la mode, .les risques d’une perturbation de la paix sociale sont grands. Une chose est certaine, même les responsables CDP n’ont aucun intérêt à laisser couver et éclater de pareilles situations. A terme, il y va de la crédibilité même du parti .

Le Pays

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