Actualités :: Chamboulement du calendrier électoral : Les réserves de la classe (...)

Les 8 et 9 avril, le National democratic institute for international affairs (NDI) a réuni les différentes sensibilités de la classe politique burkinabè autour du calendrier électoral républicain et des conditions techniques d’organisation des élections ainsi que de la gestion du fichier électoral.

Le 15 février dernier, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) portait à la connaissance des partis politiques de son incapacité à organiser des élections locales en 2005. Réception tardive des moyens financiers nécessaires à l’exécution dans les délais (septembre 2005) des tâches y afférentes, tel était le prétexte avancé

Cependant, cette institution en charge des élections, présidée par Moussa Michel Tapsoba, dit être en mesure d’organiser la présidentielle dans les délais, soit en novembre 2005. Un tel chamboulement du calendrier des élections, on le sait, n’a pas manqué de susciter des controverses au sein de la classe politique.

C’est dans ce contexte que le NDI, sur proposition du Comité technique de suivi (CTS) de ses activités, mis en place le 13 janvier dernier et au sein duquel se retrouve les grandes coalitions politiques du Burkina Faso, a initié des journées de dialogue interpartis. Quelles sont les contraintes politiques et techniques de l’organisation des consultations électorales par la CENI ? Comment expliquer la prépondérance des contraintes financières qui ont entraîné le bouleversement du calendrier des prochaines élections locales et présidentielle ? Quelles sont les conséquences possibles des derniers changements sur la tenue des prochains scrutins et l’avancée du processus démocratique au Burkina Faso ?

Ce sont là entre autres questions préalablement identifiées par le CTS et autour desquelles le NDI a organisé des discussions les 8 et 9 avril derniers, sur le thème « Calendrier républicain et gestion des fichiers électoraux : contraintes et enjeux pour la consolidation de la démocratie au Burkina ».

A la cérémonie d’ouverture des discussions, la représentante résidente du NDI, Mme Aminata Faye Kassé, a expliqué que l’organisation d’un débat démocratique sur ces préoccupations partagées par l’ensemble des acteurs, participe uniquement du souci de sa structure de faciliter des échanges ouverts dans le but de convenir des voies idoines pour un processus électoral qualitativement renforcé.

Pour Mme Aminata Faye Kassé, il ne s’agit pas pour le NDI de remettre en cause les convictions de chacun des partis par rapport à son idéologie, à son appartenance politique et à ses approches sur les enjeux des élections à venir. Elle estime qu’en dépit de ces divergences, les partis, pour rendre service à leur pays, sont capables d’un sursaut qualitatif.

La présente rencontre, a-t-elle poursuivi, n’a pas seulement pour objectif de discuter de l’actualité brûlante de cette année électorale, mais également de réfléchir dans la perspective des années à venir. Pour l’ambassadeur des USA au Burkina, il est important que la classe politique s’accorde sur le calendrier électoral et l’ensemble des opérations que coordonne la CENI. Cela permettrait, selon lui, « d’éviter des récriminations et des contestations parfois inutiles et gênantes ».

Quant au ministre Moumouni Fabré de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de la présente rencontre, il a loué l’initiative de ses journées d’échanges par le NDI de même que l’intérêt que les différentes coalitions politiques accordent au calendrier électoral.

« L’ordre de succession des élections et l’agencement des calendriers électoraux au Burkina de 1991 à nos jours : fondements légaux, enjeux, risques, et perspectives pour la consolidation de la démocratie » ; « Les exigences techniques et les tâches d’organisation des prochaines élections locales et présidentielle : réalités et contraintes actuelles ». Tels étaient les deux thèmes de réflexion de la rencontre, respectivement animés par Luc Marius Ibriga, docteur en sciences politiques à l’université de Ouagadougou, et le président de la CENI, Moussa Michel Tapsoba.

Les débats qui ont suivi chacune de ces communications ont accouché de plusieurs propositions. Le gouvernement a été invité à réexaminer la question relative au calendrier des prochaines élections, notamment un couplage des élections locales et de la présidentielle, ce, au regard des exigences techniques qui se posent à la CENI. Ce qui permettrait d’éviter dans le futur l’encombrement du calendrier puisqu’à chaque fois qu’on reporte, on réduit le délai d’une élection à une autre.

Autre argument en faveur du couplage, la question de la réduction du coût des élections aussi bien pour l’Etat que pour la CENI. Les participants ont aussi souhaité qu’à l’avenir, pour éviter de fragiliser le processus électoral, que le gouvernement mette à la disposition de la CENI les ressources financières à temps.

Toujours à l’endroit du gouvernement, il a été demandé que pour des questions d’intérêt majeur, qui concernent le processus démocratique, qu’il y ait au préalable des discussions avec les différents acteurs, afin d’éviter un climat de frustrations qui peut naître de décisions unilatérales. Les partis politiques ont été appelés à jouer leur rôle en direction des citoyens, à la concertation préalable entre eux et enfin qu’ils prennent la CENI comme un outil à même de leur permettre de s’informer de l’évolution des dossiers pour conjurer les situations auxquelles on a assisté tout dernièrement.

Quant à la CENI, les participants ont formulé le vœu qu’elle initie désormais des concertations périodiques renforcées avec les partis pour que le climat de suspicion, qui peut naître chaque fois qu’on annonce des décisions, puisse être levé. Enfin, un appel a été lancé à la société civile à s’impliquer plus à la base dans l’observation des élections et dans la préparation du citoyen.

Hamidou Ouédraogo
Observateur Paalga

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