Actualités :: Mme Amina Moussou Ouédraogo, Médiateur du Faso : "J’ai déjà fait de la (...)

Nommée le 2 avril 2005, Médiateur du Faso, Mme Amina Moussou Ouédraogo ne s’aventure pas dans un domaine inconnu. C’est le moins que l’on puisse dire à la lecture de l’interview exclusive qu’elle a bien voulu nous accorder. Magistrate chevronnée, elle entend accomplir au mieux sa mission et mériter pleinement la confiance que les plus hautes autorités ont placée en elle. Femme ! Elle ne voit pas cela comme un handicap...

S. Vous venez d’être portée à la tête du Médiateur du Faso, sous quel signe placez-vous votre mandat ?

Mme Amina Moussou Ouédraogo (A.M.O.) : Avant tout propos, permettez-moi de rendre hommage à mon prédécesseur, le regretté Jean-Baptiste Kafando. Je salue sa mémoire pour le travail accompli. Ses qualités ont été unanimement reconnues. J’ai eu personnellement le privilège de le connaître en tant que magistrat à la Cour d’Appel où il a exercé. A l’époque, j’étais juge d’instruction et donc j’ai pu bénéficier de ses conseils.

Pour revenir à votre question, je crois que c’est un peu tôt. Je vous demanderais d’être patient. Laissez-moi le temps de prendre contact avec mes collaborateurs, de m’installer. Ensuite, nous pourrions nous entretenir sur cette question.

S. Connaissez-vous le terrain de la médiation ?

A.M.O. : En tant que magistrat, on peut dire que je connais le domaine dans une certaine mesure. Au niveau de la Cour suprême, j’étais conseiller et je m’occupais essentiellement des dossiers sociaux. Qu’on le veuille ou pas, il y avait beaucoup d’arbitrages à faire dans les différents dossiers. C’est pourquoi je dis que j’avais déjà fait de la médiation.

S. Les deux précédents Médiateurs étaient des retraités. Ce qui n’est pas votre cas.

A.M.O. : C’est vrai, mes deux prédécesseurs étaient à la retraite quand ils ont été nommés. Pour mon cas, tout ce que je peux dire, c’est exprimer ma reconnaissance au président du Faso qui a bien voulu placer sa confiance en ma personne pour occuper cet important poste dont je mesure la responsabilité et les charges. Cette nomination m’honore grandement. Au delà , c’est tout le corps de la magistrature auquel j’appartiens, toute ma famille et surtout toutes les femmes du Burkina qui sont honorés.

Sidwaya (S.) : Vous êtes la première femme à ce poste ; la tâche ne vous semble-t-elle pas lourde ?

A.M.O : Je ne le vois pas sous cet angle. Du reste, je m’emploierai à mériter la confiance que les hautes autorités ont placée en moi. Je m’investirai à remplir ma mission avec loyauté, abnégation, à la satisfaction de tous. Pour cela, je compte beaucoup sur mes collaborateurs.

S. Concrètement, comment allez-vous gérer le Médiateur du Faso ?

M.A.O : Je connais l’institution à travers la lecture dans la presse. Je vois de l’extérieur comment elle fonctionne. Mais ce n’est qu’une fois à l’intérieur que je pourrai tout planifier.

S. Vous allez bientôt quitter le bureau de la Cour des comptes pour rejoindre le fauteuil du Médiateur du Faso. N’y a-t-il pas un sentiment de regret ?

M.A.O : C’est sûr. Je suis à la Cour des comptes depuis juin 2002 et j’ai eu des collaborateurs sympathiques et sincères. Ce qui va rendre le départ difficile. D’ailleurs, toute séparation entraîne un petit point d’amertume. Mais je garderai le contact avec la Cour des comptes dans la mesure où c’est l’institution supérieure de contrôle qui travaille avec le Médiateur du Faso.

Interview réalisée par P. Pauline YAMEOGO


Portrait du nouveau Médiateur du Faso

Mme Ouédraogo née Traoré Amina Moussou, celle qui va présider pour cinq ans aux destinées du Médiateur du Faso est juriste de formation. 57 ans, mère de deux garçons, Amina Ouédraogo est une grande militante des associations. "Je crois que je tiens cela de mes parents surtout de ma mère que j’ai toujours vu s’investir dans les associations’’, révèle Mme Ouédraogo. Membre fondateur de l’association des femmes juristes du Burkina Faso et de l’ONG WILDAF, le nouveau Médiateur du Faso passe beaucoup de temps dans ces structures. Ce qui lui a permis d’effectuer des voyages dans tous les horizons. Outre son militantisme, Amina Ouédraogo est une passionnée de dessins.

A ses temps libres, elle adore imaginer des modèles de vêtements. Un styliste modeliste qui a raté sa vocation. Mooré, djula, bambara, fulfuldé, Mme Ouédraogo parle plusieurs langues locales. Le mooré parce qu’elle est mariée à un Mossi mais surtout parce qu’elle a grandi en milieu mossi ; le djula et le bambara qu’elle tient de sa mère d’origine malienne et le fulfuldé qu’elle a appris avec sa grand-mère peulh.

Amina Moussou Ouédraogo s’exprime donc dans plusieurs langues ; en revanche, elle est très peu bavarde. Très souriante, le nouvel ombudsman (ombudswoman devrons-nous dire) est une femme de petite taille, une femme relativement jeune malgré son âge.

P.P.Y.
Sidwaya

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