Actualités :: Campagne de Blaise Compaoré : en attendant l’homme de « tous les dossiers (...)

A présent, il paraît certain que la candidature de Blaise Compaoré est inéluctable, ce qui revigore quelque peu ses vrais amis, sans pour autant apaiser leurs inquiétudes, suscitées par ceux-là qui se livrent un peu trop aux jeux exquis de l’électoralisme et du pouvoir.

Avec tous ces groupes passionnément agités, on se sera sans doute, « là-haut », posé des questions. Par expérience, et surtout au contact de ses pairs, Blaise n’ignore certainement pas qu’en politique intérieure, les superlatifs sont souvent trompeurs. Or, combien lui en reste-t-il à goûter encore, au vu de ce qui se dit de lui et de son programme solidaire ? Le militantisme à outrance de certains groupes et leur éventuelle indiscipline dans le jeu à venir ne pourraient-ils pas constituer une sérieuse arme à double tranchant ?

Et l’on peut se permettre de douter de l’efficacité politique réelle d’autres groupes dont les objectifs réels restent le remplissage des poches.
On ne cessera pas de répéter que la qualité de l’instrument n’est jamais indifférente à la bonne fin d’une politique. N’est-ce pas pour cela, et ce qui précède, que la rumeur, persistante, atteste que le ministre d’Etat Salif Diallo dirigera la campagne du candidat Blaise ?

Avant même d’envisager, peut-être, de coucher ses mémoires, l’homme est entré dans la légende politique de ces vingt dernières années : craint par les uns, admiré par d’autres, l’homme ne laisse pas indifférent. Car il a les défauts et les qualités que lui confère la place, enviée, dans la sphère politique du pays : aux cotés de son futur candidat, il se trouvait, dit-on, aux premières loges de la scène, à une époque où nombre d’individus voulurent habilement exploiter les psychoses d’un pays qu’on pensait en voie de désagrégation.

Il y en a qui se terraient, convaincus qu’ils étaient de la situation éphémère de ce que l’on appelait la « Rectification ». Certains de ceux-là entendent, aujourd’hui, être plus royalistes que le roi, ce qui ne va pas souvent sans mise au point. En fait, pour beaucoup, il s’est agi, béatement, de démontrer que l’on aura pu détester ce dont on s’accommode bien aujourd’hui.

Le choix du ministre Diallo suscite, dans certains cercles, de nombreuses questions : on lui a parfois reproché d’être un adepte de la technique du « bulldozer ». Sans doute parce qu’on le disait connaître presque tous les dossiers et leurs titulaires, chacun devrait être entendu et compris dans son langage propre à lui. Il aura certainement appris la leçon dans les nombreuses chancelleries qu’il a fréquentées pendant les périodes assez délicates des débuts du Front populaire.

Salif Diallo semble donc connaître du monde, du moins celui-là que passionne la chose politique, sans oublier ceux que la politique a tendance à traiter par le mépris, simplement parce qu’ils ont peu de forces à leur disposition. La loyauté aura pesé lourd dans le choix, très certainement pour circonscrire certains phénomènes : cette présidentielle aura véritablement valeur de test et dessinera les contours de ce que sera la démocratie au Faso dans les cinq années à venir.

Ceux qui se sentent des âmes vaillantes devront bien s’y prendre, dans leurs attitudes et langage ; éviter de reprendre, à l’intention de ceux que l’on dit faibles, ce vocabulaire qu’on n’a plus guère entendu depuis la fin des beaux jours des pseudo-Comités de défense de la Révolution.
Il est incontestable qu’existe une réelle complicité entre le candidat et son présumé directeur de campagne qui, susurre-t-on, appliquera, sans état d’âme, les directives qui lui auront été dictées aux fins d’une victoire.

L’ouverture vers certaines idées de l’opposition, nécessaire pour faire uvre utile, n’a jamais déplu, on l’aura vu, au président du Faso. Certaines décisions ont parfois suscité des discussions, certes discrètes, dit-on, au sein même de la formation politique qu’il a pourtant lui-même contribué à asseoir ; avec cependant des garde-fous à lui : ne jamais assumer la présidence ni figurer sur la liste des membres d’un quelconque bureau politique.
Cette volonté marquée d’apparaître comme le président de tous les Burkinabè lui aura permis d’amener à sa table des opposants que l’on disait « irréductibles », des détracteurs alors considérés comme honnêtes.

Qu’attendre donc d’un directeur de campagne qu’on dit « bourreau » de travail ? Le moins que l’on puisse dire est qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents, susceptibles, à terme, de renvoyer dans l’opposition certains de ceux-là, grands opportunistes, qui ne risquent guère d’apprécier le fait de n’être plus les « premiers » ; ceux par qui transitaient presque toujours les « feuilles » avant de parvenir à leurs destinataires réels, avec toutes les retenues qu’on imagine.

Les allégeances politiques sous-tendues en fait par de réelles solidarités financières risquent, elles aussi, de prendre un coup dur. Et que dire de ces partis dits de la « mouvance présidentielle » qui hésitent, ou refusent, de se fondre dans le creuset CDP ? Certains disposent-ils réellement d’une assiette politique appréciable à même de mobiliser des électeurs ? Seuls les membres de ces bureaux peuvent y répondre, qui devront en convaincre celui-là qui aura la haute main sur les cordons de la bourse. Plus que jamais faudra-t-il trier minutieusement le grain. Le futur directeur, on le dit, n’avait pas pour habitude d’avoir la langue dans sa poche.

Dans certains milieux généralement bien informés, on indique qu’il serait grand temps que les points soient mis sur les « i », que tous ces « mouvanciers » se décident enfin à se saborder pour faire corps avec le parti de la majorité. D’autres entrevoient la création d’un parti plus grand dont les contours épouseraient ceux du paysage politique actuel, à l’instar de formations conçues sous d’autres cieux. Mais là encore, le débat semble loin d’être entamé, qui ne le sera sans doute que lorsque toutes les carottes auront été cuites et le dîner servi au vainqueur.

A. Pazoté
Journal du jeudi

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