Actualités :: Journée nationale de pardon : La voix du peuple

Quel sens donnez-vous au mot pardon ? Peut-on tout pardonner ? La Journée nationale de pardon a-t-elle atteint ses objectifs ? Voilà des questions que nous avons posées à certains Ouagalais. Des problèmes techniques ne nous ont pas permis d’illustrer ce micro-trottoir avec les photos des intéressés.

Moumouni Sawadogo, professeur de lycée et collège : "Il faut se comprendre"

Une situation de conflit suppose plusieurs parties opposées. Dans ce sens, celui qui se sent offensé et qui est dans ses droits, aura recours à un certain nombre de voies pour le règlement de la situation en faisant valoir ses droits. Mais au-delà de ces voies de recours, du point de vue humain, il y a lieu de se comprendre car nous savons que nul n’est parfait. Et celui qui est capable de se surpasser dans une situation où il sent la colère, la haine s’exprimer en lui, est une sorte d’ascète. Cela relève d’une hauteur d’esprit.

Cependant, il serait important que l’autre protagoniste reconnaisse le tort commis et en retour formule le pardon qui peut être accepté ou non. Parce que si l’autre (la victime) n’a pas la liberté de refuser, ce serait comme si l’on lui imposait une voie de résolution. Et le pardon n’aurait pas de sens dans ce cas. Je ne suis pas bien placé pour dire si la Journée nationale de pardon, instaurée depuis le 30 mars 2001, a atteint ses objectifs ou pas. Ceux qui ont été offensés sont les mieux placés pour le dire au regard de ce qu’ils attendaient de cette journée de pardon.

L.S, agent de communication : "A qui et pourquoi ?"

Le pardon est très important. C’est comme de l’eau que vous buvez après avoir mangé. On le demande à une personne à qui l’on a fait du tort. Je pense qu’une journée de pardon suppose que l’on sache d’abord qui demande pardon à qui et pourquoi. Je ne crois pas que l’on ait dit qui demande pardon et pourquoi. Les objectifs de la journée nationale de pardon devaient être visibles dans les foyers et la rue, mais ce n’est pas le cas.

Clémentine Ouédraogo, aide-comptable : "L’on peut pardonner tout crime"

Le pardon est un mot très important dans la vie d’un homme. Sans le pardon, personne ne peut évoluer dans ce monde. Il est un acte que l’on doit poser qui est important pour un homme qui veut avancer dans la vie. Je crois que l’on peut pardonner tout crime, car nul n’est à l’abri de ce qui arrive aux autres. L’homme doit pouvoir pardonner. Je pense aussi que la JNP (Journée nationale de pardon) a atteint ses objectifs parce que les gens prennent de plus en plus conscience des actes que les autres posent. Beaucoup de choses ont changé dans ce pays depuis l’avènement de la JNP.

Adama Zongo, instituteur : "Il y a une paix réelle dans ce pays"

Le pardon, c’est la clef du succès. Pour moi, il est la chose que l’être humain doit avoir. Sans le pardon, il n’y a pas de progrès. C’est la source donc du succès et du progrès pour une nation. Selon moi, tous les crimes sont pardonnables. La journée de pardon a atteint ses objectifs car depuis son instauration, il y a une paix réelle dans ce pays.

Roseline Meda, agent de santé : "L’objectif n’est pas tout à fait atteint"

Le pardon, c’est lorsque celui qui reconnaît qu’il a fait du tort à autrui lui demande pardon. Voilà, pour moi, le sens du mot pardon. Cela ne veut pas dire que l’autre (la victime) oublie mais il doit faire de son côté un effort pour accepter le pardon parce que si nous vivons sans pardon dans la société, c’est la vengeance qui prendra le dessus et nous ferons face aux conflits que nous constatons par ci, par là.

Pour moi, le pardon est très important. Il faut que l’on se pardonne car nul n’est parfait. Aujourd’hui, on peut nous demander pardon et demain , peut-être, nous serons à notre tour, appelés à demander pardon à quelqu’un d’autre. Il y a des gens qui ne pardonnent pas facilement. Mais avec le temps, on arrive à pardonner. Je crois que pour le moment, l’objectif de la JNP n’est pas tout à fait atteint. Certes, si les autres reconnaissent leurs torts et qu’ils continuent de faire des efforts, je crois qu’un jour, tout le monde finira par pardonner à son prochain. Mais il ne faut pas demander pardon et après reprendre les mêmes bêtises.

Mme Ouédraogo Joséphine, institutrice : "La JNP a soulagé des familles"

Pour un croyant, pardonner c’est très important. Pardonner ne veut pas dire oublier. Mais c’est surtout savoir dire à la personne qui a reconnu ou pas son tort ceci : "l’acte que tu as posé, je le remets entre les mains de dieu. Je ne t’en veux pas. Je ne te souhaite pas le même mal." L’acte peut être souvent posé consciemment ou inconsciemment, par personnes interposées ou téléguidées.

Mais une fois qu’il est posé, il faut accepter de pardonner. La journée nationale de pardon a soulagé le peuple, des familles, des parents, des enfants. Ce fut une occasion où certaines personnes ont accepté de se rabaisser un peu pour se soumettre à la sanction du peuple ou bien de la famille pour reconnaître leurs torts.

Moussa Nana, Celtel Burkina : "Beaucoup de choses ont été faites"

Pour moi, le mot pardon, c’est rechercher une sorte d’harmonie avec la personne qui vous a fait du tort. Je pense que les objectifs de la Journée nationale de pardon ne sont pas atteints ; mais beaucoup de choses ont été faites bien qu’il reste à convaincre certaines personnes qui trouvent que le pardon ne peut pas nettoyer tout le mal qui a été fait. Je pense que les autorités de ce pays ont beaucoup fait. Chaque citoyen de ce pays, qui suit les événements, sait qu’elles ont fait beaucoup d’efforts pour atteindre cet objectif-là, le pardon et avoir la compréhension de tout un chacun.

Dieudonné Lompo, informaticien : "La lumière sur les dossiers pendants"

Le pardon, c’est lorsque celui qui a fait des torts à une autre personne reconnaît ses torts et lui demande pardon. Quant aux objectifs de la Journée nationale de pardon, je pense qu’ils n’ont pas été atteints parce qu’il reste toujours des dossiers pendants. Il faut que les autorités apportent la lumière sur ces dossiers afin de pouvoir situer les parts de responsabilités. Ainsi, la journée nationale de pardon sera , dans son intégralité, comprise et acceptée par le public burkinabè.

Propos recueillis par Welman GUINGANI (Collaborateur)
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