Actualités :: Fatoumata Diendéré :"Il faut se méfier des promesses électoralistes (...)

Au sortir d"une tournée qui l’a amenée du 17 au 23 février 2005 dans les 9 départements de la province du Passoré, nous avons rencontré le député Fatoumata Diendéré qui nous parle des réalisations dans la localité, la situation politique, etc.

Sidwaya (S). : Vous avez effectué une tournée d’une semaine (du 17 au 23 février) dans le Passoré. Qu’est-ce qui fait courir ainsi Mme le député ?

Fatoumata Diendéré (F.D). : C’est le développement de la province du Passoré qui me fait courir et cela en ma qualité d’élue et de porte-voix des citoyens et citoyennes de ma province notamment. Ainsi, je me le dois chaque fois que de besoin. Je rappelle que l’activité qui m’a amenée dans les départements sept jours durant, n’est pas la première du genre, mais la septième.

Chaque année à la fin de la campagne agricole et avant la rentrée parlementaire, je fais le tour de ma province pour toucher du doigt toutes les réalisations physiques commanditées par l’Etat, ses partenaires ou par des amis.

S. : Une tournée qui vous a permis de parler de la place de la femme dans la société ?

F.D. : Tout le monde est d’accord, aujourd’hui, que la femme a sa place à tous les niveaux du développement. Dans notre constitution, ne dit-on pas que les hommes naissent égaux ! Aujourd’hui, plus que jamais, si nous voulons un développement réel, on ne peut se passer de la participation des femmes surtout lorsqu’elles représentent 52% de la population. Ces dernières années, elles ont pris conscience et aussi nos partenaires au niveau international parlent du genre et prennent fait et cause pour leur bien-être. Parlant particulièrement du Burkina Faso, les femmes ont démontré de quoi elles sont capables pour le développement de notre pays. La femme est même au début et à la fin de tout développement.

S. : Au-delà de la femme, est-ce que Mme le député ne plaide pas sa propre cause ?

F.D. : Comme je le dis tout le temps, je ne suis pas féministe. En tant qu’élue, je représente l’ensemble de la population. Cependant, la couche la plus défavorisée, il faut le reconnaître, est celle des femmes et des enfants. Un exemple banal, celui de la scolarisation. Il subsiste un sectarisme quand les parents préfèrent amener le petit garçon à l’école et laisser la petite fille à la maison pour les travaux ménagers. Dans le Passoré, dans des classes de 100 élèves, l’on remarque un très faible taux de filles. Si au départ, ce pourcentage est faible, il le sera davantage à l’arrivée.

Que l’on soit femme ou homme, si nous avons la chance de plaider pour que les choses changent, il ne faut pas hésiter.

S. : Avez-vous espoir que vous serez entendue ?

F.D. : Je crois et le dis avec force. Parce que partout où nous sommes allés, vous avez pu constater la très forte mobilisation des femmes. Quand nous avons parcouru les jardins maraîchers, vous avez vu des femmes en activité et très engagées. Il y a eu aussi des hommes très attentifs à nos préoccupations. Là où j’ai bon espoir, j’ai constaté que dans certaines classes, le nombre des filles était plus important que celui des garçons (Ndlr : village de Rana, département de Bokin en classe de CP1 par exemple). Quelque part, je peux dire que le message a été entendu. Mais, il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas les seuls acteurs sur le terrain : d’autres partenaires sont chaque jour aux côtés des populations et interviennent dans l’éducation, etc. Aujourd’hui si nous voulons aller loin, nous devons permettre à la femme de s’exprimer, s’expliquer et de participer.

S. : Que retenir des réalisations faites dans la province après cette sortie ?

F.D. : Sans entrer dans les détails, nous estimons à 390 millions les financement en matière d’écoles, de logements, de forages, de latrines pour les écoles, etc. Ce volet est pris en charge par le Fonds PPTE 2004 et l’Agence Faso Baara. Dans le domaine de la santé, nous avons plus de 50 millions, toujours pour le compte PPTE. En ce qui concerne le Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB) dans son volet sous-projet communautaire, 75 millions ont été mobilisés pour la réhabilitation des infrastructures et plus de 300 millions ont servi à la réalisation d’infrastructures. Pour une province comme le Passoré, nous pouvons saluer les initiatives du gouvernement. Sans oublier l’apport des partenaires de la coopération décentralisée (jumelage) qui a permis de réaliser ou de réhabiliter des forages. D’autres partenaires interviennent aussi aux côtés de l’Etat dans le domaine des moulins à grain. Ces actions ont nécessité des investissements de plus de 100 millions surtout dans les départements de Yako, de Pilimpikou et de Arbollé. Ce sont là des secteurs prioritaires où beaucoup, malheureusement, reste à faire.

S. : Vous avez aussi mis en garde les populations contre les promesses électoralistes des hommes politiques.

F.D. : C’est dans le cadre de la sensibilisation parce qu’il ne faut pas qu’on se cache les choses car les hommes politiques ont eu toujours certains comportements et langages sur le terrain. Quand ils sont à la recherche de voix ou de postes à la veille des élections, ils pensent qu’ils doivent tout promettre. C’est pour cela que nous avons tenu un langage franc aux populations afin qu’elles comprennent que la politique que nous menons aujourd’hui n’est pas celle du mensonge.

Je leur ai dit que l’heure est aux promesses réalisables, au travail. Il n’est pas question de se faire élire et de disparaître par la suite. Beaucoup de choses se disent dans les villages. Malheureusement, on est en face de populations analphabètes qui croient en tout et qui avaient l’habitude d’attendre tout de l’Etat, des partenaires au développement, mais aussi de certains politiciens. Cependant, il faut le dire, le gouvernement actuel est celui du président Blaise Compaoré et travaille sur la base du Programme pour un développement solidaire, aidé en cela par des partis qui ont accepté accompagner ledit programme.

En tant que député de la majorité, je ne peux pas comprendre aujourd’hui une remise en cause des actions du gouvernement par certains politiques qui ont même le courage d’aller identifier des réalisations du gouvernement actuel pour en faire les leurs.

S. : Vous faites allusions à quels hommes et formations politiques ?

F.D. : Comme nous ne sommes pas en période électorale, je me garderai de citer des noms même si dans certaines localités, des noms ont été donnés. Le moment venu, je me ferai le plaisir d’en parler si toutefois des sorties se font encore sur le terrain au détriment du parti majoritaire. Pour le moment, tous ceux qui me liront sauront ce qu’ils ont fait sur le terrain. Tout ce que je peux faire, c’est d’interpeller ces gens-là à beaucoup plus de retenue parce que tant qu’on n’a pas réalisé quelque chose, on doit avoir le courage et l’honnêteté de le reconnaître. Au moment venu, je n’hésiterai pas à appeler "un chat, un chat".

Propos recueillis par Souleymane SAWADOGO
Sidwaya

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