Actualités :: Burkina Faso : vie politique à la sauce judiciaire

Lorsque le débat politique est sur toutes les lèvres, il est toujours difficile, voire même inconfortable, de se placer en arbitre impartial et d’éviter les compromissions.

C’est la situation dans laquelle semble se trouver la justice burkinabè avec non seulement l’étalage des divergences de vues entre magistrats, mais aussi celui, bientôt dans les prétoires, d’affaires aux relents abondamment politiques. On criera à satiété qu’il ne faudrait, en aucun cas, faire d’amalgame mais jamais l’on ne réussira à empêcher une partie de l’opinion d’en faire cas : on sait que la recherche de la vérité par la justice peut parfois se heurter à la dialectique professionnelle des politiciens.

L’affaire dite Oumarou Clément Ouédraogo qui revient sur le tapis après plus d’une dizaine d’années pousse à penser que l’on voudrait une fois pour toutes mettre un terme à ces affaires qui ont fini par empoisonner la vie politique du pays ; des affaires qui semblent avoir divisé l’opinion en deux : d’un côté ceux qui veulent savoir ce qui s’est réellement passé, de l’autre des individus qui voudraient que leur volonté serve de règle à la justice.

Le Burkina n’est guère isolé dans ce cas ! Dans de nombreux pays se pose la même question, et l’on y craint aussi que la conscience professionnelle des magistrats tienne lieu de conscience politique, qu’une certaine cécité volontaire de leur part leur serve de sincérité. Un pas semble cependant avoir été effectué au Faso. Désormais, on parle ouvertement de la corruption dans les rouages de ce monde jusque-là hermétique. Reste à y remédier le plus efficacement possible.

En attendant que le juge d’instruction trouve des pistes plus lumineuses pour élucider l’affaire Norbert Zongo, le très médiatique procureur général du pays, dont on découvre continuellement les talents de communicateur, a récemment fait cas de l’affaire dite Hermann Yaméogo et pour laquelle son cousin, Noël Yaméogo, a été détenu pendant un bon bout de temps. Le procureur a laissé paraître qu’il y avait bel et bien quelque chose dans cette affaire. Mais alors, si les faits sont réellement établis, reste à les interpréter.

Et c’est là que blessera sans doute le bât : jamais l’on ne réussira à dissuader les militants de l’UNDD de crier à la machination politique. Et les décisions qui pourraient en résulter seraient susceptibles de créer une situation aux rebondissements imprévisibles. Pourquoi tout cela en pleine année électorale, pourrait-on dire ? Simples coïncidences ou successions de hasards ?

Dans certains cercles, il est fortement question de la dernière ’’casserole’’ qui a été collée à maître Bénéwendé Sankara. Ce qui achève de convaincre nombre de ses militants qu’il y a là ’’anguille sous roche’’.

La question qui se pose reste à présent est celle de savoir combien ils seront, les électeurs qui accepteront de marchander leur soutien à un avocat qui paraît, au dire de ses contempteurs, n’avoir plus rien de consistant pour sa défense que son statut tout neuf de candidat à la magistrature suprême. Là encore, il a été dit et répété qu’il ne fallait pas faire d’amalgame. Tant mieux, cela est réconfortant pour les candidats à une cure par le silence : moins de décibels sociopolitiques.

Déjà se sont installées des incompréhensions, créant des adversités plus passionnées que raisonnées. Pour être difficiles, elles ne sont pas insurmontables pour autant. Et les magistrats savent bien que les avancées du droit ont toujours été le fruit de ce genre de situations. Puisse l’espoir que la majorité des Burkinabè met aujourd’hui plus qu’hier en eux n’être pas déçu.

En attendant que soit officiellement lancée la course de vitesse finale, le marathon politique semble, lui, battre son plein dans les provinces où l’on joue à ’’attrape-moi si tu peux’’, à grand renfort de médias souvent médusés. En l’absence d’interdiction expresse, tout semble permis pour faire valoir ses intérêts. Après tout, comme un certain art de la guerre, l’art de la politique ne s’apparente-t-il pas parfois à un jeu de dupes ?

A. Pazoté
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