Actualités :: Affaire des 33 ex-travailleurs de la SOTRAO : "On veut liquider Me (...)

Dans ce long plaidoyer, la Fédération estudiantine scolaire de l’UNIR/MS se fait l’avocat de Me Benewendé Sankara, dans l’affaire des 33 ex-travailleurs de la SOTRAO. La Fédération crie à la cabale, dans le but de "liquider moralement, physiquement et financièrement" Me Sankara.

En cette année nouvelle, alors que les dignitaires du régime prétextent des cérémonies de prestige et de présentation de vœux pour brader le patrimoine national, le peuple, lui, manque du minimum vital.
Face à cette misère croissante et cette injustice, le peuple refuse. C’est dans cette logique que s’inscrit la lutte des travailleurs qui, à travers leurs centrales syndicales, sont allés en grève les 18 décembre 2004 et récemment le 04 février 2005.

Camarades élèves, camarades étudiants,
quand on parle de lutte, le peuple burkinabé a toujours en mémoire la lutte héroïque et exemplaire des travailleurs de la Régie nationale des transports en commun X9 (RNTC X9) en 1996. Le gouvernement de la 4eme république, qui n’a jamais digéré cette victoire des travailleurs, utilise depuis lors la justice pour traquer et harceler les honnêtes citoyens qui avaient conduit cette lutte.

En cette année 2005, tout un arsenal de mesures est pris contre leur avocat, Me Bénéwendé Sankara, président de l’UNIR/MS, celui là qui avait accepté de soutenir et de défendre les travailleurs dans leur juste et noble lutte. Mais, rappelons en passant que c’est également lui l’avocat des travailleurs de la SCFB, SOREMIB, FASO FANI, INB, OFNACER, etc. A côté de la campagne d’intoxication qui vise à ternir l’image d’homme intègre et de combattant du président de l’UNIR/MS, nous voulons apporter les explications utiles qui suivent.

En 1996, dans le cadre de sa politique de privatisation sauvage, le gouvernement de la 4e république décide de passer X9 à Appolinaire Compaoré, PDG de Burkina Moto, qui devient la SOTRAO, aujourd’hui SOTRACO d’un autre Compaoré qui est le Maire de la ville de Ouagadougou. Mais les 271 travailleurs de X9 se rendent compte que Compaoré Appolinaire refuse de prendre en considération leur ancienneté. Aussi, par le biais de leurs syndicats que sont le Syndicat des Travailleurs de la régie X9, du comité CGTB X9 et du comité ONSL X9, les travailleurs engagent une lutte pour la reconnaissance de leurs droits acquis. Aussi demandent-ils à Me Bénéwendé Sankara de les assister et de les défendre.

"Visées politiques de Me Somda"

Au cours de cette lutte qui a duré 18 mois, 35 sur 271 travailleurs de X9 trahissent leurs camarades, et vont même travailler à leur licenciement en avril 1997. Mais la détermination des travailleurs licenciés au nombre de 215 va obliger l’État à fléchir et à signer un protocole d’accord, accordant aux travailleurs de X9 12 mois de salaires à titre d’indemnité forfaitaire évaluée à 441 millions. Cette somme versée dans le compte de l’Avocat sera remise aux travailleurs par l’intermédiaire de leurs délégués comme le confirme l’acte notarié n°652 / 2001 du 27 décembre 2001 fait devant Me Seydou Balama entre Me Sankara et les délégués des travailleurs.

L’article 4 de cet acte stipule : "Maître Sankara ayant à ce jour reversé aux représentants des travailleurs toutes les sommes par lui reçues, déduction faite de ses honoraires et remis tous les documents qui étaient en sa possession est donc déchargé du mandat qui lui a été confié dans cette affaire". Aussi, avec Me Sankara, l’affaire des ex- travailleurs de X9 est définitivement close, puisque l’article 5 du même protocole précise que "les travailleurs de la RNTC-X9 lui donnent en revanche bonne et valable quittance et considèrent avec Maître Bénéwendé S. SANKARA ce dossier définitivement clos, sous réserve des documents administratifs réclamés à l’Etat."

Selon le Code du travail et la Convention collective Interprofessionnelle, de même que les traités internationaux auxquels le Burkina Faso a souscrits, les délégués syndicaux sont reconnus et représentatifs des travailleurs. On ne peut donc dénier aux délégués leur capacité à signer le protocole du 12 août 1998 permettant aux fameux 33 ex-travailleurs d’avoir gracieusement de l’argent. De même, on ne peut dénier aux délégués des travailleurs, de clôturer leur dossier avec l’avocat qu’ils ont eux-mêmes constitué et dont la mission a pris fin.

C’est dans ce sens et à bon droit que le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou a débouté les 33 ex-travailleurs qui, sur instigation de Maître Fahiri SOMDA, Secrétaire Général de l’ADF/RDA, les a poussés, contre l’éthique et la déontologie, à se désister de leur procédure pour poursuivre Maître Bénéwendé S. SANKARA. La conférence de presse donnée ce jour 10 février 2005 étale au grand jour les visées politiques immorales de Maître SOMDA Fahiri.

A ce sujet, on se rappelle qu’après le jugement qui a condamné les 33 félons, Maître Fahiri SOMDA disait à qui veut l’entendre : "De toute façon, je ne suis pas pressé ; je ne perds rien à attendre, je suis sûr de gagner mon procès". C’est ainsi que, sûr de ses accointances politiques et de ses amitiés dans le cercle des magistrats (il fut magistrat et procureur) Me Fahiri va faire appel.

La cour d’appel de Ouagadougou présidée par ZONGO Marc et assistée de Madame SAWADOGO Goretti et de SOME Séraphin, contre toute attente et contrairement au Tribunal de Grande Instance, va condamner Me Sankara à payer 57 026 010 F et des intérêts dont le cumul fait 107 732 775 F par un arrêt de complaisance rendu le 16 janvier 2004.

Pour les 3 magistrats (...), Me Sankara a commis une faute professionnelle, car il devrait ignorer les syndicats et payer les travailleurs individuellement. A cet effet, la Fédération estudiantine et scolaire de l’UNIR/MS élève une vive protestation face à cet arrêt scandaleux et honteux pour notre justice, car les syndicats tout comme les associations et les partis politiques, sont constitutionnellement reconnus et dans le cas précis, c’est le SYNT X9, le Comité ONSL et le Comité CGTB qui ont saisi Me Sankara.

Camarades élèves, camarades étudiants,

Comme on le constate bien, personne dans cette affaire, même pas Fahiri qui a reçu mission d’instrumentaliser les pauvres travailleurs à des fins politiciennes, ne peut lever le doigt et dire que Me Sankara a détourné l’argent des 33 travailleurs ; contrairement à ce que tentent de faire croire une certaine presse et des journalistes de la haine.

"Des poux sur un crâne rasé"

Mais pourquoi chercher des poux sur une tête rasée ?
Pourquoi ce harcèlement contre le président de l’UNIR/MS ? En réalité, l’objectif voulu est de chercher à liquider purement et simplement l’UNIR/MS et à salir Maître Bénéwendé S. SANKARA dont la popularité grandit de jour en jour. Mais nous sommes prêts à nous battre jusqu’au bout, toute la jeunesse avec.
Car en effet, après 18 ans d’incapacité à résoudre les problèmes réels de la jeunesse et des travailleurs, le régime de la 4e République sait, plus que quiconque, que :

- Le peuple prend acte avec horreur de l’injustice et de l’inégalité sociale. Par exemple, pendant qu’à l’Université de Ouagadougou les étudiants sont affamés, à quelques kilomètres de là, au parc animalier de Ziniaré des bœufs sont abattus pour les lions et les panthères et pour le bon plaisir de Monsieur Blaise Compaoré.

- Le peuple est convaincu que Blaise Compaoré ne peut plus rien lui proposer. 2005 sera donc une année de vérité et sanction.

C’est pourquoi on veut faire taire ceux qui sont susceptibles d’apporter un changement réel et une alternance fondamentale comme c’est le cas du président de l’UNIR/MS, Me Sankara, qui s’est toujours battu aux côtés du peuple contre l’injustice et l’oppression. Tout est mis en œuvre pour le liquider moralement, physiquement et financièrement.

Cette cabale intervient dans un contexte où le régime de Blaise Compaoré est décidé à aller à la vitesse supérieure dans la répression et la liquidation des forces progressistes de notre pays.

Cette affaire des 33 travailleurs vient prouver, si besoin en était, que le pouvoir de la 4e République est toujours prêt à utiliser une justice aux ordres pour réprimer les luttes des syndicats, des travailleurs, des élèves et étudiants et des hommes politiques. C’est pourquoi la Fédération estudiantine et scolaire de l’UNIR / MS :

- réaffirme son soutien indéfectible au président de l’UNIR/MS ;
- dénonce et condamne avec la dernière énergie cette cabale et met en garde les autorités de la 4e République contre tout ce qui pourrait arriver à Me Sankara ;
- appelle la jeunesse burkinabé et l’ensemble des travailleurs à faire barrage contre la dérive fascisante et totalitaire du pouvoir (...) de Blaise Compaoré.
- les appelle à s’organiser davantage autour de l’UNIR/MS pour l’instauration d’une société de paix, de justice et de démocratie véritable à même de restituer à notre peuple sa liberté, son indépendance et sa dignité.

La Patrie ou la Mort nous Vaincrons !
Avec le peuple, victoire !

Le Président de la Fédération estudiantine et scolaire
Sawadogo Alain

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