Actualités :: Le CEDEV au député Mahama Sawadogo : « Non ! les syndicats ne sont pas (...)

De toute évidence ,le renouveau syndical qui s’annonce et le sens politique qu’il prend inquiète au plus haut niveau, les structures politiques dirigeantes. La prompte réaction du Député Mahama SAWADOGO montre que cette mobilisation populaire annoncée est le prélude à une recomposition du paysage socio-politique.

Il est étonnant de lire sous la plume d’un cacique du parti majoritaire dont on sais que la préhistoire fut endémiquement socialisante, de ramener l’action syndicale au mieux au rang de valet du pouvoir, au pire, comme chambre d’écho des frustrations particulières de nos commerçants, ouvriers, fonctionnaires etc...

Il est vrai que la nature même de l’action syndicale, c’est d’abord d’exprimer et de faire pression pour défendre les intérêts professionnels sociaux-économiques, civiques, d’une catégorie de travailleurs ou d’agents économiques. Mais, et du reste comme sur le terrain politique, c’est la collection de ces intérêts particuliers propres à chaque catégorie socio-professionnelle qui permet de renouer avec l’intérêt général et de poser des questions, d’envisager des solutions qui finalement, concerne tout le monde.

A entendre monsieur le Député, on a presque l’impression qu’une revendication salariale n’aurait qu’un objectif particulier, alors qu’il suffit de descendre dans la rue pour se rendre compte qu’hélas , c’est un objectif que poursuit la très grande majorité des Burkinabè. Il semble par ailleurs que la réaction du Député SAWADOGO trahit en fait une approche de la politique largement déphasée par rapport à la réalité nationale. Et les allusions confuses à la mondialisation ne parviennent pas à cacher l’archaïsme de cette conception du débat démocratique.

Certes, les syndicats ont d’abord pour mission de participer aussi largement que possible à tous les débats concernant la vie socio-économique du pays ,qu’il s’agisse du Patronat lui-même, du Gouvernement ou de l’Assemblée Nationale. Nos syndicats, de l’indépendance à nos jours, ont utilisé ce mode d’expression avec un certain nombre de succès à leur actif. Cependant, à chaque fois que le débat est bloqué, il est de leur devoir de porter leurs revendications sur la place publique ,prenant ainsi à témoins, l’opinion nationale d’un blocage qui nécessite des moyens nouveaux pour aboutir à une solution consensuelle.

Sauf à jouer à l’amnésique, l’histoire récente du Burkina Faso montre que rien de fondamental pour le développement démocratique du Burkina n’est arrivé. Sans leur contribution et leur protestation (qu’on se rappelle le 3/01/1966 ou plus récemment le collectif). En politique comme ailleurs, il n’y a pas de fumée sans feu. On peut se féliciter de la volonté de dialogue qui a animé les centrales syndicales et qui les a poussées à exploiter toutes les voix de concertations offertes par le Gouvernement.

Noter que la conception du dialogue n’est pas toujours la chose la mieux pratiquée : Quant à une marche de protestation demandant l’ouverture de négociation salariale (cf. . marche du 18/12/2004) , le pouvoir (Gouvernement) se fend d’une augmentation unilatérale des salaires de 4 ,5% à 8 %. Aujourd’hui , il est clair que si les syndicats vont dans la rue, c’est parce que le dialogue avec les pouvoirs publics est bloqué.

Monsieur le Député SAWADOGO semble vouloir occulter cette réalité sans d’ailleurs nous expliquer pourquoi on se retrouve aujourd’hui avec une convergence de revendications émanant de catégories socio- professionnelles aussi différentes comme les fonctionnaires, les salariés du secteur privé, les commerçants ; pour un peu, on tenterait de nous faire croire à une sorte de machination pré-électorale qui ne poursuivrait d’autre but que celui de troubler l’ordre public.

Non ! les syndicats ne sont pas nécessairement les adversaires du gouvernement, mais ils ne sortent pas non plus de leur prérogatives constitutionnelles en prenant à témoin l’opinion publique d’un blocage autour d’un faisceau de problèmes ayant trait à la vie quotidienne des gens de ce pays.

Telle est en tout cas notre vision du débat démocratique, du progrès démocratique et nous pensons que c’est une manière ouverte, consciente, et plurielle, d’aborder la politique, le progrès social et la liberté du peuple.

Pour le Cercle D’eveil

Le président du Comité exécutif,
Evariste Faustin KONSIMBO

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