Actualités :: Présidentielle de 2005 : Chacun pour soi, les électeurs pour tous

Le premier candidat à la présidentielles de 2005 est désormais connu. Il s’agit de Ram Ouédraogo, investi le samedi 29 janvier dernier. Cette investiture est le début d’une série au regard des ambitions des différents états-majors des partis politiques de l’opposition.

Alors à chacun son parti, à chacun son candidat ! Dans sa lettre de démission adressée aux Verts du Burkina dont il était le président, datée du 14 juin 2002, Ram Ouédraogo écrivait : "C’est solennellement que je démissionne de mon poste de président des Verts du Burkina.... Mon acte est mû par la seule volonté de me réengager beaucoup plus dans les actions de développement en venant en secours à la jeunesse et à l’enfance malheureuse.

C’est le nouveau sens que je donne à mes engagements dans ce pays et je sollicite votre concours à vous tous pour réussir cette nouvelle ambition loin des luttes partisanes...". En son temps, ils étaient nombreux les militants et les observateurs de la scène politique qui n’ont rien compris à cette démission fracassante qui avait l’allure d’une fuite de responsabilités.

Son parti l’avait porté à la candidature du scrutin présidentiel en 1998. Le score de 6,61% qu’il avait obtenu lui avait permis d’effectuer son entrée dans le gouvernement d’ouverture. Et voilà que d’un coup, à la surprise générale, l’homme démissionne de son parti. Il est certain que beaucoup de ses vieux camarades n’ont toujours pas digéré cette démission qui apparaît à leurs yeux comme un lâchage au mauvais moment, surtout que Ram avait réussi à se faire élire député sur la liste CFD. Nul ne pouvait imaginer que cet impresario qui pouvait réussir dans le domaine de la musique en mettant en place des structures de productions d’œuvres musicales puisse atteindre un tel résultat en politique.C’est sans étonnement que nous avons assisté au retour de Ram Ouédraogo sur la scène politique qu’il n’avait pas réellement quitté. Il porte un nouveau chapeau écologiste, celui des Rassemblements des écologistes du Burkina (RDEB). La naissance du RDEB avait paru bizarre.

Et les interrogations venaient de partout. On se demandait pourquoi la création d’un nouveau parti et pourquoi ce retour sur la scène quelques mois après cette décision de se consacrer à la jeunesse, à l’enfance malheureuse ?

L’orgueil , la maladie des leaders de l’opposition

Si l’écologie politique était incontournable pourquoi avoir démissionné pour créer un autre parti ? Seul Ram Ouédraogo peut nous donner la raison qui a motivé ce nomadisme politique. Au regard de son investiture la réponse aux nombreuses questions a été en partie éclaircie. Ram Ouédraogo avait mesuré sa position dans le parti des Verts et s’est probablement rendu compte qu’il ne pèse plus grand chose. De plus certains jeunes aussi ambitieux que lui commençaient à ne plus considérer ses paroles comme de l’évangile. Il commençait ainsi à perdre le navire. C’est ainsi qu’il a préféré l’abandonner pour le RDEB qu’il peut modeler à sa guise. Cette attitude de nos hommes politiques est connue de tous. La grande majorité considèrent leur parti comme des entreprises familiales dont ils sont les chefs à vie.

Les leaders des partis politiques de l’opposition ont comme un mal incurable. Celui d’être toujours les privilégiés que d’être à l’écoute des aspirations réelles des populations. Dans les différents états-majors des partis politiques, l’heure est aux préparatifs pour la présidentielle et les municipales de cette année.

M. Norbert Tiendrébéogo, président du FFS est également prêt à annoncer sa candidature. Mais chacun est animé par un esprit d’orgueil, de considération de soi-même. Ce qui les empêchent de voir les réalités en face. Après l’investiture de Ram Ouédraogo Nongma Ernest Ouédraogo de la CPS quant à lui a ouvertement exprimé ses intentions depuis un certain temps. Les différentes tentatives pour une candidature unique de l’opposition qui sont restées sans suite après les réunions de concertations montrent que les différents leaders des partis politiques de l’opposition nous serviront un nombre pléthorique de candidats à l’élection présidentielle. Des partis "bébé" qui n’auront même pas une année de vie ou qui ne comptent que le président comme seul militant grossiront la liste des postulants sans grande considération de leur très faible représentativité.

D’ailleurs, ils font la politique sans être convaincus de vouloir apporter un plus à la vie du peuple burkinabè. Ils la font avec la seule ambition de marquer l’époque de leurs empreintes. Ce qu’ils entendent par faire la politique, c’est savoir tromper les pauvres et les analphabètes pour mener une activité publique rentable.

Hier, ils faisaient la politique pour les honneurs : c’était des timocrates. Aujourd’hui, ils font la politique pour l’argent : ce sont des ploutocrates. Timocrates et ploutocrates font la politique sans se soucier du sort du peuple.

Avec une opposition nombriliste, la vie politique interne est réduite à un théâtre d’ombres, à un jeu de cirque devant des gradins déserts. Comme trop longtemps porté, le casque finit par déformer la tête, la pire maladie qui puisse frapper un homme est de désirer le pouvoir sans avoir les facultés morales et intellectuelles nécessaires pour en assurer toutes les prérogatives.

Kibsa Karim
L’Hebdo

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