Actualités :: Le changement politique par l’action syndicale : est-il possible et (...)

L’action syndicale est capable de modifier le cours de la politique, d’inspirer des projets politiques ou d’empêcher la prise de certaines décisions politiques.

Toutefois, l’action syndicale parce que les objectifs qu’elle poursuit demeurent particuliers, quelques légitimes qu’ils soient, ne peuvent pas se subordonner l’intérêt général dont les garants sont les dirigeants élus au suffrage universel. C’est assurément à ce niveau que se situent les limites du changement politique par l’action syndicale.

Les syndicats ont aujourd’hui dans les démocraties modernes deux modalités de pression politique :

D’abord, la pression directe dont l’expression la plus lisible est la participation. A travers cette modalité, les syndicats dialoguent avec le gouvernement afin de trouver des solutions à certains de leurs problèmes. Ils participent quelquefois avec les structures administratives à des concertations sur des questions d’intérêt général .

Ensuite, il y a la grève avec ses différents degrés et variantes. Cette modalité est surtout utilisée très souvent après l’échec de la première ou à la veille des échéances électorales. Les élections sont des périodes durant lesquelles les syndicats apparaissent beaucoup plus en position de force face au gouvernement et à son administration.

Durant ces dernières années, les syndicats burkinabé ont privilégié la première modalité avec la faveur du gouvernement , étant entendu que le dialogue est comme l’amour, on le fait à deux ou on ne le fait pas du tout.

C’est cette attitude courageuse et responsable du gouvernement et surtout des syndicats qui explique « l’accalmie que le pays (le Burkina Faso) connaît et dont se targue et s’enorgueillit le pouvoir », comme l’affirme Monsieur Evariste Faustin Konsimbo, président du Comité exécutif du Cercle d’d’éveil (cf. journal Le Pays du 1er février 2005).

Monsieur Konsimbo devrait comprendre cette attitude des syndicats du Burkina Faso, et ne pas l’assimiler à un certain « Triste reflet de l’autoflagélation que malheureusement, le peuple a très souvent montrée » ( cf. journal Le Pays du 1er février 2005) . Du reste, l’histoire du mouvement syndical burkinabé dément cette affirmation.

Il est peut-être bon d’attirer l’attention du Cercle d’éveil et de celle de son Président, sur le fait que les mutations idéologiques, politiques et économiques survenues dans le monde depuis la chute du mur de Berlin, nécessitent une adaptation des stratégies et tactiques des organisations politiques (gouvernements des Etats, formations politiques) comme celles des organisations sociales. Cette adaptation est surtout nécessaire parce que le caractère national de toutes ces organisations est mis en mal par la mondialisation qui a dilué les responsabilités des uns et des autres dans un espace dorénavant difficile à circonscrire.

Evidement, si pour des considérations d’ordre pédagogique et de simplification, on dit aux syndicats que leur adversaire est le gouvernement, cela se comprend. Malheureusement, une telle simplification n’éveille pas davantage la conscience des organisations syndicales car, étant en deçà de leur niveau d’ analyse actuelle du contexte sociopolitique présent.

Vive l’action syndicale qui constitue une composante importante du processus démocratique !

Attention à la confusion des genres qui est préjudiciable à la démocratie.

Mahama SAWADOGO
Député

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