Actualités :: Présidentielle 2005 : la valse des « candidables »

Les partis politiques burkinabè communiquent-ils mal, ou pas assez ? C’est bien là une douloureuse question que chacun pourrait se poser en cette année électorale qui sacrera un nouveau ou un ancien nouveau président.

L’absence d’informations étant propice à la rumeur, tout le monde s’y met et tout y passe : qui sera candidat, combien seront-ils au total à briguer le prestigieux fauteuil ? Le plus sûr est qu’il n’y aura pas un cavalier seul capable de franchir gaillardement la ligne d’arrivée : les veilléïtés de boycott tendent à s’effacer sous les tropiques.

Une autre quasi-certitude est la candidature du président Blaise Compaoré, même si l’homme n’a encore rien dit. Il semble avoir pris l’habitude d’user de cette stratégie, lui que l’on aperçoit parfois où on l’y attend le moins. Pour l’actuel locataire de la présidence, le plus délicat sera sans doute la répartition de sa cagnotte de campagne, tant la « septicémie » militante pour sa candidature est frappante.

Pour ceux qui s’en étonnent, disons qu’un peu partout dans le monde, les Etats, par les emplois qu’ils offrent, ne constituent pratiquement plus ce paisible et parfait ascenseur social : la politique est hautement plus pourvoyeuse de privilèges. Alors, on s’engouffre dans la brèche lorsqu’on pense se trouver du côté du plus fort ; ou du plus veinard !

Pour le candidat naturel du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), les choses semblent se dessiner de plus en plus et certains militants, ici et là, s’évertuent à dire à ceux qui les écoutent qu’ils n’ont rien à attendre d’une opposition éparse, sinon des aventures à même de tout remettre en question.

Généralement, une élection est un vote de confiance ou de défiance envers le parti au pouvoir. C’est généralement aussi, dans le second cas, un fait de l’opposition. Il est cependant difficile ici d’appréhender l’opinion de cette opposition qui semble rompue à la versatilité.

Longtemps, on a perçu une convergence d’intérêts, voire de réflexes, entre des libéraux en quête de plus de notoriété, des socialistes plutôt fébriles dans leur stratégie de lutte et des ’’sankaristes’’ partagés entre le futur et les visions de leur rétroviseur politique. Pour ces derniers, nombre de Burkinabè craignent qu’ils se laissent subjuguer par leurs anciens démons idéologiques, tout en leur reconnaissant une certaine maîtrise de l’art à enthousiasmer une jeunesse assoiffée de passions, faute d’espoir.

L’information, dite officielle en son temps, annonçait trois candidatures pour l’opposition, tous genres confondus : libéraux, socialistes et sankaristes. Ce qui aurait porté à quatre le total des candidats à la présidentielle. Or, on entend parler de la candidature de Nongma Ernest Ouédraogo (sankariste) et celle de Ram Ouédraogo (écologiste) que l’on a du mal à situer dans le créneau des tendances généralement connues. Que devient l’OBU dans ce jeu ? Va-t-elle présenter un candidat ? Quelle attitude adoptera le PDP/PS du professeur Ki-Zerbo, qui semble avoir définitivement rejeté la politique de la chaise vide, mais se méfie du R16 ?

Les candidatures à la candidature nous réservent de nombreuses surprises et l’on attend de voir comment réagira le chef de file de l’opposition. Situation délicate s’il en est, puisque son titre lui-même est évocateur. Gilbert Noël Ouédraogo sera-t-il alors candidat ? Dans le cas contraire, à quoi aurait servi son statut ? Rien ne filtre à propos, laissant les uns et les autres échafauder toutes sortes d’hypothèses.

Du côté de l’UNDD de maître Hermann Yaméogo, on semble minimiser le poids réel de certains prétendants, pour mettre en avant la « perfection » de la stratégie politique du leader. L’affaire dite Hermann Yaméogo aura réussi à achalander la boutique : certains s’admirent en héros, d’autres se voient martyrs.

Il ne serait donc pas logique de penser un seul instant que l’homme ne sera pas candidat. Mais là encore, tout semble à la réflexion. C’est dans une véritable confusion que baignent les uns et les autres que l’on s’apprête à affronter une présidentielle qui semble frappée du sceau de la méfiance et du secret. Les jours qui suivent nous en diront sans doute un peu plus !

En attendant, la classe politique devrait avoir le courage de donner acte à l’opinion, seule maîtresse finalement d’une bonne démocratie, d’avoir cherché à savoir et à comprendre, à voir un peu plus clair dans le jeu.

A. Pazoté
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