Actualités :: Affaire Norbert Zongo : Rendez-vous au tribunal messieurs...

Le grand cirque est réparti. En effet, l’affaire Norbert Zongo revint de façon récurrente dans la presse. Si le 13 décembre est un moment indiqué, par contre, la campagne dénuée d’arguments d’apprentis magistrats pour l’inculpation de François Compaoré est une précampagne politicienne destinée à atteindre une autre cible.

Il semble que l’inculpation du sieur Compaoré est inéluctable et le juge d’instruction n’a pas le choix. Mais on attend toujours les preuves que François Compaoré a quelque chose à voir avec le meurtre. Nous n’allons pas faire les avocats du diable, mais ce retour de la campagne de chasse à courre interpelle la démocratie burkinabé.

Le juge d’instruction est sommé sans autre forme de clore le dossier car la solution s’appelle "François Compaoré à la maison d’arrêt de Ouagadougou". On croit rêver et pourtant pas.

Celui-ci on le sait est tenu à la discrétion et ne peut ni parler encore moins s’expliquer. Alors il n’est pas étonnant que sous le couvert de la formule passe-partout "selon nos informations" ou "les sources très proches" des omniscients installés dans les secrets des dieux, c’est le commencement de la fin pour "le petit président".

Logiquement donc, ceux qui parlent ont des choses à dire au juge et qui vont sans doute permettre au président du Faso, gêné paraît-il par cette épine dans son pied de la retirer. On met sur le compte de l’étourderie, le fait qu’ils choisissent maintenant d’aller voir le juge. Au moins, nous osons croire qu’ils vont se décider à y aller et que vraiment grâce à leurs "informations" et autres "sources intarissables", ce dossier ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

Ce préable jamais comblé

Au lieu donc de l’inculpation de François Compaoré, le préalable serait plutôt que, ces personnes détentrices du pourquoi et du comment de ce qui est arrivé à Sapouy, aillent parler au juge. Car a-t-on vraiment besoin de présumés coupables à la MACO ?

A notre humble avis, c’est en fait au tribunal que le peuple souhaite retrouver les présumés supposés probables éventuels coupables. Si selon leur certitude, François Compaoré est de ce lot, le procès ici et maintenant serait le mieux indiqué, car pour tout dire, cette épine ne se trouve pas dans le pied de Blaise Compaoré seulement, mais de nous tous et ce depuis six ans !

Le juge d’instruction attend avec une triple impatience ce témoignage révélateur clé de tous ses soucis. D’un, soucis de se défaire d’un dossier encombrant. Deux, soucis de passer à autre chose et trois soucis de se réveiller chaque matin sans cette hantise de voir son nom, son honneur et son intégrité remis en cause par notre corporation, nous que le vox populi nomme pudiquement dans les chaumières "les journaleux".

Oui, ce serait la meilleure voie que celle du tribunal siégeant sans délai, puisque "selon les informations" François Compaoré est coupable. Le juge Wenceslas Ilboudo espère et le peuple burkinabé avec lui que les informateurs se décident, sortent de leur torpeur et fassent cet acte salvateur, cet acte qui viendra nous délivrer tous.

Une campagne propre

En ce début d’année électorale personne ne sait comment vont se dérouler campagne et élections. Les protagonistes de la scène politique ont émis leurs vœux de voir tout se dérouler sans accroc dans la paix et sérénité. Mais en observateur des joutes politiques, on ne mettra pas nos mains au feu que les coups en dessous de la ceinture ne pleuvront pas.

C’est pourquoi pour bien camper le décor, il convient de faire une petite page d’histoire. On a souvenance qu’au lendemain du drame de Sapouy, des apprentis enquêteurs avaient crié urbi et orbi qu’ils connaissaient les exécutants. Qu’ils les suivaient à la trace connaissant la voiture ayant servi à les véhiculer, les armes utilisées, les calibres et tutti quanti.

Mais avec le temps, la voiture qu’ils disaient même avoir été entre temps peint et que cela ne changeait rien à la sûreté et à la pureté de leurs investigations et informations, ces détenteurs de science infuse ont disparu de la circulation. Ils ont perdu leur langue ou l’usage de leur plume. Ils avaient sans doute saisi qu’il existait un fossé et un très grand entre des spéculations intellectualistes et la réalité de l’instruction d’un dossier criminel.

Le retour à cette époque partait dans tous les sens et certains ont entrepris de souffler sur les braises, il est bon de rappeler que la démocratie ne tient à rien. La justice est là pour agir sur des questions qu’elle est seule à maîtriser et le retour à la lumière du dossier avec en ligne de mire la cible François Compaoré est une prémisse de ce que certains veulent que la campagne des élections soit.

La stratégie éventée consiste à toucher François Compaoré pour atteindre son frère. C’est une bonne tactique en théorie mais en pratique, l’argumentation qui sous tend cette exigence d’inculpation souffre de mille lacunes. Pas une seule once de consistance ou de début de faits capables d’éveiller les sens d’un juge d’instruction.

Celui-ci est de toute façon libre d’agir mais on parie qu’il n’agira pas parce que des informateurs agitent des épouvantails. Comme nous le disions pour Hermann Yaméogo, François Compaoré est un citoyen et s’il doit répondre, il répondra. Mais à penser que les cogitations spectaculaires pensent faire de lui un coupable c’est croire au père Noël. Et comme Noël est derrière nous...Ils doivent trouver autre chose.

Souleymane Koné
L’Hebdo

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