Actualités :: Alternance 2005 : message de nouvel an

Au seuil du nouvel an 2005, le regroupement de 16 partis d’opposition qui a pris pour nom "ALTERNANCE 2005", présente au peuple burkinabè ses meilleurs vœux de santé, de paix, de prospérité et de bonheur.

L’année 2005 qui s’annonce sera une année où la volonté de changement et de progrès de chaque citoyen du Burkina Faso sera mise à l’épreuve de manière décisive. Dans ce contexte, notre regroupement souhaite à chacun, d’être en mesure de traduire, de manière consciente et responsable, sa foi en un avenir radieux pour notre peuple. "ALTERNANCE 2005" souhaite qu’à l’occasion des scrutins qui marqueront l’année nouvelle, chaque Burkinabè se manifeste par un vote franc en faveur de l’alternance et du changement véritable.

Au cours de l’année 2004, les Burkinabè ont vécu beaucoup de difficultés. Notre pays a connu une mauvaise pluviométrie, tardive, mal répartie et insuffisante. C’est en travaillant très dur que dans certaines régions, une partie des paysans a pu sauver sa saison.

Des provinces du Sahel, comme le Soum, l’Oudalan et le Seno ont reçu peu d’eau en 2004. Elles ont en outre subi entre Août et Octobre, un grave fléau : l’invasion des criquets pèlerins. Pourtant les institutions internationales comme la FAO avaient averti le gouvernement burkinabè de cette invasion dès janvier 2004, et de nouveau en juin. Mais l’indifférence et l’insouciance de ce gouvernement à l’égard des difficiles conditions de vie des travailleurs et du peuple, l’ont conduit à ne prendre aucune mesure préventive. Les criquets sont arrivés dans un Burkina Faso où rien n’avait été prévu : ni pesticides, ni moyens d’épandage, ni moyens de suivi. Ils ont provoqué des dégâts considérables qui vont installer la famine pour les hommes et pour les animaux. C’est pratiquement après le départ des criquets que le gouvernement s’est enfin résolu à acheter un avion de 700 Millions de francs ! Trop tard ! Peut-être que quand les criquets reviendront, dans un, deux ou 10 ans, cet avion servira à quelque chose s’il est encore en bon état !

Toujours en 2004, chaque Burkinabè a été confronté à la hausse successive des prix du carburant (de 25% à 65%), de l’électricité (35%), des transports (33% à 50%), alors que les salaires des fonctionnaires et des employés sont eux bloqués depuis plusieurs années.

Dans le domaine des droits humains, depuis six ans que le peuple burkinabè réclame justice pour les crimes politiques commis le 13 décembre 1998 à Sapouy contre le journaliste Norbert Zongo et ses compagnons de voyage, la justice reste silencieuse. Il y a quatre ans, le juge d’instruction prétextait "le grave état de santé" du principal accusé, l’ancien chef de la garde présidentielle, Marcel Kafando. Quatre ans après, le "mourant" est toujours bien en vie. Il a certainement suffisamment de forces pour avouer les implications des membres de la garde présidentielle dans ce crime politique. Pourquoi ne parle-t-il pas ? Mieux, le juge d’instruction a aujourd’hui un témoin capital en la personne du Sergent Babou Naon, qui a été empêché de parler lors du procès des présumés putschistes en avril dernier. Même s’il est enfermé en prison, il peut contribuer à l’éclosion de la vérité. Que veut-on cacher au peuple ? Car l’une des plus graves tare du régime, c’est l’impunité qu’il garantit, quelles que soient leurs fautes, à ceux qui le servent aveuglement.

L’insécurité se développe toujours plus. Chaque jour des citoyens en sont victimes, dans les rues des villes, dans leurs maisons ou sur leurs lieux de travail, et sur toutes les routes. Mais cela ne préoccupe guère le gouvernement de Blaise Compaoré, bien qu’il s’accorde des milliards de francs sous le prétexte de combattre le banditisme ! Il ne lui reste plus qu’à avouer son impuissance et à laisser les bandits continuer à faire la loi !

La corruption n’est plus une pratique cachée au Burkina Faso. Depuis plus d’une décennie, elle s’est installée sur nos routes par le biais des contrôles douaniers ou policiers. Elle a envahi les services de l’Etat où de nombreux petits fonctionnaires s’enrichissent honteusement en vendant aux usagers les services pour lesquels ils reçoivent déjà un salaire, comme par exemple la simple transmission d’un dossier au supérieur hiérarchique. Cette corruption gangrène même la justice, symbole pourtant d’intégrité et d’équité.

En 2005, cela fera dix-huit (18) ans que le même homme, Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir le 15 octobre 1987 par un coup d’Etat sanglant, est au pouvoir. Après quatre (4) années de régime d’exception, il s’est fait élire successivement pour deux mandats de sept (7) ans. Pourtant la Constitution qu’il a fait voter en 1991, pour empêcher la constitution de dynasties agrippées au pouvoir, avait explicitement limité à deux le nombre de mandats du Président du Faso. Blaise Compaoré avait fait supprimer cette limitation en 1997 par un Parlement domestiqué et aux ordres. La condamnation populaire l’a amené à la rétablir en 2000. Aujourd’hui ses partisans, en interprètes fidèles de leur maître, proclament partout que ce rétablissement ne s’applique pas à Blaise Compaoré, bien qu’il ait déjà été 14 ans au pouvoir.

En 2005, l’élection présidentielle donnera l’occasion au peuple burkinabè de dire clairement à Blaise Compaoré et à ceux qui profitent de son système et de ses libéralités, qu’il" ne boit pas l’eau par les narines ". Si comme il l’a fait inscrire dans la Constitution, il ne veut pas qu’un Président du Faso soit installé plus de dix (10) ans, ce n’est pas pour permettre à Blaise Compaoré de rester vingt-huit (28) ans de suite au pouvoir !

L’élection présidentielle de 2005 donnera aussi au peuple burkinabè l’occasion de dire clairement à Blaise Compaoré et à son équipe son ras-le-bol de l’aggravation continuelle du chômage, de la vie chère, de la pauvreté, de la corruption, de l’injustice, de l’insécurité, de l’analphabétisme et de l’ignorance, savamment entretenus sous leur règne.

En 2005, ensemble avec "ALTERNANCE 2005", refusons de donner à Blaise Compaoré et à son équipe l’occasion de continuer à faire de notre pays l’un des derniers du monde dans le classement selon les critères de développement humain du PNUD.

Ensemble, dans l’unité et l’enthousiasme nécessaires aux grandes entreprises, oeuvrons avec détermination pour l’alternance et le changement véritable, afin de mettre fin définitivement à l’impunité, à l’injustice, à la corruption, aux détournements, au chômage, à la pauvreté et à l’insécurité qui caractérisent le régime de la IVe République de Blaise Compaoré.

Que l’année 2005 soit pour notre peuple l’année de l’alternance et du changement véritable ! Qu’elle soit pour lui l’occasion d’ouvrir bien grandes les portes de l’espérance et du progrès pour notre pays, le Burkina Faso. Bonne année 2005 à tout le peuple burkinabè !

Ont signé :

Partis :

CDS, FDS, FFS, FPC, GDP, MDR, LCB, PAl, PDP/PS, PDS, PFID, PSP, RDEB, UDPI, UNDD, UNIR/MS

Ouagadougou le 29 décembre 2004

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