Actualités :: Syndicalisme burkinabè : la lutte en question

Les centrales syndicales et syndicats autonomes du Burkina sont descendus dans la rue le 18 décembre dernier pour revendiquer dit-on, une politique sociale juste et équitable.

La poussée d’adrénaline syndicale intervient 6 jours, après l’anniversaire du drame de Sapouy.
Les travailleurs ne peuvent rester impuissants face à l’augmentation « croissante et sauvage » des prix de l’essence ordinaire, du pétrole, de l’huile, du ciment, etc. Ce sont là les chapelets de revendications égrenés par les gourous du syndicalisme burkinabè. Cette manifestation comme un avertissement au pouvoir interpelle les autorités de ce pays de s’occuper réellement des préoccupations des travailleurs.

Le Burkina Faso à l’instar des autres pays pauvres ne fait que subir les lois du commerce international qui manifestement écrasent les plus petits.
Notre pays, dans le jeu des relations, vit beaucoup plus de l’importation que d’exportation, tout cela handicapé par notre non-accessibilité à la mer.

La baisse du pouvoir d’achat est une préoccupation des plus hautes autorités de ce pays. L’histoire a toujours montré que le président du Faso est toujours attentif aux conditions de vie des populations. Déjà, un cadre d’échange existe entre syndicats et gouvernement. Les représentants des travailleurs ont obtenu des acquis lors des concertations bilatérales. La question de la loi 13, relative aux concours professionnels a trouvé une solution pour cette année.

Notre pays n’a aucune influence pour faire stabiliser le prix de l’essence. Ce problème n’est pas spécifique à notre pays. Le Bénin, le Togo, la Centrafrique, le Gabon, etc. ont tous connu ces désagréments provoquant la colère des populations. Le Nigéria, gros producteur de pétrole, vit aussi les mêmes désagréments que notre pays. L’alternative toujours envisagée par le gouvernement se situe dans les subventions (gaz butane par exemple).

L’Etat continuera t-il à avoir les moyens pour subventionner les produits de première nécessité ? L’heure n’est plus aux joutes oratoires, ni à la pression de la rue. La justesse de la cause recommande que les parties engagées abandonnent la politique politicienne pour croire aux vertus du dialogue.

Rien que la tenue récente du sommet extraordinaire de l’Union africaine dans notre pays sur la question de l’emploi est un atout de plus qui persuade que nos autorités sont engagées dans la voie du solutionnement. Le pouvoir de la rue a ses limites, bien que la grève soit reconnue par notre loi fondamentale. Cette technique de pression a un seul objectif, dénoncer pour obtenir le changement.

Ne serait-il pas judicieux que l’Etat et les syndicats aillent à la recherche d’une panacée salvatrice ? La dénonciation seule ne suffit pas car tous les pays de la sous-région connaissent le drame que vivent aussi les Burkinabè. Le nombre des citadins qui manifestent ne dépasse guère le nombre de ceux qui vivent la misère sous leur toit. La campagne céréalière de cette année connaît un bilan triste pour nos vaillants paysans.

L’élevage en subira un coup car il n’y aura pas assez de fourrage pour le bétail. L’augmentation du salaire demandé mordicus n’est pas la seule solution. Que ferons alors ceux qui n’ont pas de revenu salarial ?

Il est opportun que les solutions à rechercher soient profitables pour la grande majorité des Burkinabè. La baisse du pouvoir d’achat constitue une préoccupation pour l’ensemble des Burkinabè. Le chef de l’Etat, à sa dernière rencontre avec les paysans, a tenu à connaître réellement leurs conditions de travail. Ce retour à la « source » devrait être salutaire, car il donne un tonus moral à ceux qui « grattent la terre » à la recherche de la pitance quotidienne.

Les syndicalistes qui réclament la résolution des dossiers pendants en justice font souvent de l’amalgame. On ne peut faire un réquisitoire violent contre un régime, en l’obligeant à s’ingérer dans des affaires judiciaires. Le problème est préoccupant, et l’Etat doit donner assez de moyens à ceux qui sont investis dans cette mission pour résoudre les problèmes. La leçon qu’il faut comprendre est que l’Etat de droit ne signifie pas seulement dénoncer, mais proposer des solutions et non imposer des doléances quelquefois surréalistes.

par Manu YABRE
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