Actualités :: Affaire Norbert ZONGO : “Vraies-fausses” révélations

Si l’on se trouvait dans un film de fiction, on aurait pu dire, à la lumière des « révélations » faites par notre « confrère - enquêteur » du journal l’Indépendant, que l’affaire Norbert ZONGO avait été enfin élucidée. Toutes les péripéties du meurtre de notre confrère, de sa préparation à son exécution, sont en effet décrites par des témoins vivants.

Seul bémol, c’est que lesdits « témoins », qui pour la plupart ont par ailleurs affirmé leur aversion, si ce n’est plus, à l’endroit du « coupable » désigné de l’Indépendant, Blaise COMPAORE, ne vont pas charger ce dernier, preuves à l’appui, devant le juge d’instruction.

A y regarder de plus près l’affaire Norbert ZONGO n’est pas aussi limpide et claire que l’Indépendant veut nous en faire accroire. En effet, voici des gens qui ont des preuves accablantes contre leur « ennemi juré », et qui ne vont pas étaler lesdites preuves devant le juge instructeur de l’affaire, pour le confondre lui et ses « sbires » (sic).

On se rappelle le sergent NAON Babou, présenté par certains comme « le sergent qui menace la république », et qui après avoir « fanfaronné » devant la barre du Tribunal militaire qui le jugeait pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat » (NAON affirmait connaître les auteurs du crime) s’est débiné comme un lapin lorsqu’il s’est agi d’affronter le juge d’instruction.

Et que l’on ne vienne pas invoquer de possibles intimidations car, l’homme ne semble pas « intimidable », mais mieux, la « chose » était déjà sortie de sa bouche. Plus vraisemblablement, NAON a dû se rendre compte qu’entre les commérages de bistrot et des preuves formelles, il y a loin de la coupe aux lèvres. Et, pour un repris de justice comme lui, un faux témoignage est doublement dangereux.

Alors que certains agitent des preuves émanant de telles personnes, prouve que s’ils ne sont pas volontairement de mauvaise foi, ils le sont tout simplement par nanisme intellectuel.

Pour ce qui est de notre confrère, à sa décharge il faut dire que tout cet échafaudage grossier est parti des conclusions de la commission d’enquête qui n’avait d’indépendant que le nom. Noyautée par des politiciens tartufes et des activistes des droits humains adeptes du trotskisme, cette commission a pondu ce que ses maîtres de l’ombre lui ont dicté.

Des maîtres de l’ombre qui ont du reste abandonné l’affaire de l’empoisonnement raté de Norbert ZONGO, que l’Indépendant a ressuscitée. Faut-il rappeler que lorsque Norbert ZONGO a échappé à une tentative d’empoisonnement le 08 novembre 1998 à Kaya, il était parmi des « amis sûrs » dont certains de nos trotskistes ?

Qui sait si dans leur délire paranoïaque certains d’entre eux n’ont pas pensé que l’assassinat du journaliste pouvait constituer, « la » condition subjective au déclenchement de leur « révolution nationale démocratique et populaire ». Son charisme et sa popularité pouvaient constituer source de désordre social, ce qui s’est d’ailleurs largement vérifié à l’annonce de sa mort.

C’est dire que l’affaire n’a pas fini de dérouler tous ses fils et que les assassins ne sont pas forcément là où on veut nous le faire croire, à travers un roman fleuve.
Justice se fera en son temps, sans pression, ni passion, mais en raison de l’engagement résolu de nos autorités pour la démocratie, laquelle, ne peut se pérenniser sans une justice forte et indépendante.

Les douze travaux de « Wens »

Et si dans notre dernier éditorial, nous nous sommes largement étendus sur la tentative d’empoisonnement contre feu Norbert ZONGO à Kaya, c’est bien parce que dans le prolongement de celle-ci, d’autres faits et gestes sont venus corroborer l’existence de pistes autres que celle que nous brandit l’Indépendant. On est mémoratif que dès l’annonce de l’assassinat de notre confrère, des T-shirts à son effigie avaient été portés le lendemain, par les « croisés » de la lutte contre l’impunité.

C’est vrai que nous sommes dans un monde où l’on peut imprimer 2000 T-shirts en une nuit. Mais, il faut pour cela que l’on ait prémédité son coup en rassemblant les moyens logistiques dans l’attente du « fait générateur » de l’action. Il faut rappeler qu’au moment de la commission du forfait, l’opposition dite radicale et ses alliés de l’ombre cherchait désespérément le moyen de nuire à un Blaise COMPAORE au summum de sa popularité, nonobstant les critiques virulentes de Norbert ZONGO à l’endroit du régime.

Au point que certains membres de cette opposition avaient prétendu que ZONGO était « l’homme de Blaise COMPAORE », ces écrits permettant non seulement au régime de corriger ses erreurs, mais aussi au peuple d’épancher son « trop-plein de rancœur ». Les écrits du journaliste étant devenus un « exutoire » pour le peuple, on voit mal le pouvoir éliminer ce « régulateur social » par ailleurs conseiller occulte. Plus que pour le pouvoir, Norbert devenait gênant pour ses « amis » d’autant qu’il n’avait de cesse de fustiger leurs carences et incohérences.

Mieux, ZONGO glissait insidieusement vers le terrain politique avec ses appels à l’unité d’action de l’opposition dont il était apparu par sa témérité comme le vrai chef de file. Un crime de lèse-majesté qui donnait de l’urticaire aux bonzes de l’opposition et à certains activistes des droits humains dont l’aura palissait. Eux qui, malgré les moyens colossaux mis à leur disposition par leurs parrains étrangers (EYADEMA, BEDIE puis GBAGBO) n’arrivaient pas toujours à déstabiliser un régime haï. Il ne serait donc pas superfétatoire pour le juge d’instruction de « fouiner » du côté d’implications étrangères comme nous l’avions indiqué à l’époque.

Si l’on ne peut atteindre Blaise, se sont-ils dit, cherchons une « condition subjective » à sa déstabilisation. Et ils ont failli réussir, la mort du journaliste ayant entraîné un tollé général et ouvert la voie à des réformes politiques et institutionnelles majeures dont l’opposition a été la vraie bénéficiaire.

L’assassinat de ZONGO « arrangeait » donc bien de personnes, et l’exploitation qui en est faite le prouve bien. Il appartient à Wenceslas ILBOUDO d’explorer toutes les pistes, car la « vérité » qu’on veut lui servir n’obéit qu’à la seule logique de certains depuis la commission du crime et bien avant celle-ci : faire « tomber » la IVe République. Or, quand la politique se mêle à la justice, la vérité sort par la fenêtre. Les accusations de l’Indépendant, le prouvent une fois de plus.

par Alpha YAYA
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