Actualités :: Alternance 2005 : "Pourquoi Hermann refuse le débat à l’hémicycle" (...)

Le 29 décembre dernier, de retour de Londres, Me Hermann Yaméogo nous a accordé un entretien. Dans le papier dont teneur suit, un citoyen répond au patron du "Tékré" qui est "incapable de défendre ses points de vue à l’Assemblée nationale".

Après lecture de l’interview que Maître Hermann Yaméogo a accordée au quotidien L’Observateur paalga du mercredi 29 décembre 2004, l’on est tenté de faire un essai sur sa stratégie de conquête du pouvoir par le suffrage universel et de celle de sa conservation.

Naturellement, les citoyens d’un pays sont les principaux concernés par l’élection des dirigeants et la conservation du pouvoir, et à ce titre, ils sont les principaux acteurs. Ainsi, logiquement, tout candidat au pouvoir devrait accorder une attention particulière aux citoyens. Cependant, telle ne semble pas être la logique de Maître Hermann Yaméogo qui a beaucoup à dire sur le régime actuel mais qui se moque éperdument des citoyens burkinabè.

En effet, Maître Hermann Yaméogo est député depuis la première législature de la IVe République. Il a beaucoup de choses à reprocher au régime. Il dispose d’un cadre institutionnel (l’Assemblée nationale) pour le dire sans être inquiété, car protégé par l’immunité parlementaire. « Aucun député ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé en raison des opinons ou vote émis par lui dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ». (Article 95 de la Constitution).

Au lieu d’user de ce cadre institutionnel qu’est l’Assemblée nationale pour exposer ses points de vue à l’opinion nationale et internationale, il préfère boycotter royalement les travaux de l’institution parlementaire et s’adonner à d’autres méthodes d’information et de communication qui le mettent à l’abri de la confrontation d’idées.

En effet, Maître Hermann Yaméogo sait très bien qu’il est parfaitement incapable de défendre ses points de vue à l’hémicycle, sans rencontrer des points de vue contraires plus pertinents. En revanche, à travers les médias, les rencontres politiques, les visites à l’étranger, Monsieur Hermann Yaméogo peut se permettre de développer toutes sortes d’idées et d’opinion sans objection quelconque, car faut-il le reconnaître, il est difficile de mener le débat par médias et autres structures interposées non conventionnelles de la République.

Quand Hermann Yaméogo affirme devant ses hôtes britanniques et autres le « non-respect des immunités parlementaires et diplomatiques », il sait très bien qu’une telle affirmation, il ne pourrait pas la faire à l’hémicycle, à moins qu’il ne sache ce que cela veut dire. Quand Monsieur Hermann Yaméogo parle "d’arrestations et perquisition arbitraires, de dossiers et préventions montés à la tête du client", il est incapable de soutenir un tel constat ni au sein de la représentation nationale ni dans un forum de débats contradictoires, etc.

De nos jours, il semble établi que l’environnement international influence dans une certaine mesure les politiques intérieures des Etats. De ce point de vue, l’on peut comprendre aisément que les pouvoirs en place comme les oppositions tentent respectivement de soigner leur image respective perçue de l’étranger. Toutefois, il paraît logique de penser que l’aspect déterminant de toute politique intérieure et extérieure d’un Etat réside dans l’appréciation que les citoyens font de l’élite politique de leur pays plutôt que dans la caution de l’extérieur.

C’est pourquoi, on retiendra que Monsieur Hermann Yaméogo a manqué de tact politique en présentant à ses hôtes, la situation du Burkina Faso tel qu’il la fait. A travers la présentation, le pays des hommes intègres peut être perçu comme une anti-démocratie où l’opposition ne peut pas respirer. Le pouvoir en place est soutenu par l’extérieur d’après Maître Hermann Yaméogo qui dit "que peuvent faire les partis politiques d’opposition, les mouvements de droits de l’homme lorsqu’ils dénoncent les crimes impunis, les violations de la Constitution, les ingérences à l’extérieur... et que les pays développés, à forte tradition démocratique, les organisations internationales africaines ou mondiales ferment non seulement les yeux, mais vont jusqu’à assurer leur protection à ces pouvoirs" ?

Heureusement pour notre pays et sa démocratie, que ceux qui écoutent ne sont pas forcément semblables à ceux qui parlent. Ne dit-on pas que l’orateur ne doit pas penser que l’auditeur est bête ! Cela pour dire que les interlocuteurs de Monsieur Hermann Yaméogo savent bien qualifier un pays où un des "opposants farouches" peut sortir tranquillement, aller à l’étranger accuser de mille maux le régime, revenir tranquillement dans son pays sans être inquiété. Ils savent également qu’un pays soutenu par la communauté internationale le mérite, mais qu’en revanche, un homme politique, fût-il "opposant farouche", qui accuse, juge et condamne la communauté internationale sans discernement, aura difficilement la carrure d’homme d’Etat. Au demeurant, l’histoire et le présent enseignent que tout "bon opposant" n’est pas nécessairement un bon dirigeant.

Les hommes politiques, on en trouve partout et à tout moment mais les bons dirigeants c’est-à-dire les hommes d’Etat on en trouve rarement.

Un observateur de la scène politique burkinabè

L’Observateur Paalga

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