Actualités :: Jean-Baptiste Compaoré : "Le panier de la ménagère sera amélioré en (...)

Vous avez une mesure exceptionnelle d’augmentation des salaires à annoncer ?

Jean-Baptiste Compaoré (J. B. C.) : Nous avons eu des décisions très importantes, comme d’habitude, en Conseil des ministres.

Il a été jugé opportun que je puisse expliquer l’une des mesures qui semblent retenir l’attention de la plupart des Burkinabè, qui pensent que l’année 2005 devrait s’annoncer sous de bons auspices.

Le gouvernement, après avoir pris en charge tous les éléments de l’environnement économique international et malgré nos efforts de croissance autour de 5% l’an depuis près de 5 ou 6 années, nous avons encore des efforts à faire ; le chemin reste long pour atteindre des taux de 8%.

Mais dans le même temps, on se rend compte que les efforts des Burkinabè peuvent être compromis si le gouvernement, de temps en temps, ne tient pas compte aussi de ce sentiment qui pourrait alléger leurs charges ou améliorer le panier de la ménagère. Ainsi, le Conseil des ministres a mûrement réfléchi, contacté nos partenaires et a décidé d’une augmentation de salaire pour compter du 1er janvier 2005. C’est une bonne nouvelle qui va, je pense, galvaniser les uns et les autres parce que la tâche qui nous attend est très importante et les efforts doivent être encore plus soutenus pour une croissance encore plus soutenue au Burkina.

Quels sont les taux d’augmentation ?

J. B. C. : Ils varient entre 4,5% et 8%. 4,5% pour les personnels de catégories A et assimilés ; 5% pour les catégories B et assimilés et 8% pour les catégories C, D, E et assimilés.

Comme vous le voyez, nous avons mis l’accent également sur les secteurs les plus fragiles de notre système à savoir les personnels C, D, E, fragilisés par l’environnement économique international, notamment aujourd’hui par la hausse du prix du carburant, la baisse du prix du coton...

Qu’en est-il des indemnités ?

J. B. C. : Pour les indemnités, tout en mettant l’accent sur les catégories C, D, et E, le gouvernement a pris le parti également d’encourager, quand bien même déjà ce sont ces secteurs qui se trouvent être les plus en avant sur le plan du personnel, les secteurs de la santé et de l’éducation ; comme nous travaillons en terme d’objectifs : ceux du Millénaire qui s’imposent à nous, ceux du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), tablent sur de grandes évolutions au niveau de la santé et de l’éducation. Donc le gouvernement a voulu encourager les agents de ces secteurs-là en permettant une plus grande amélioration de leurs indemnités.

Qu’est-ce qui explique cette décision ?

J. B. C. : Les C, D et E constituent une bonne frange de la population dans le personnel des secteurs de la santé et de l’éducation. Nous allons aussi travailler pour la collaboration avec les ministères afin de permettre à tous ceux par exemple qui fournissent des efforts tout en étant loin de la capitale d’avoir un encouragement à être par exemple dans les domaines où la décentralisation va battre son plein. Cela doit être aussi un moment de considérer des aspects spécifiques des contraintes de ces secteurs. C’est également une manière d’appuyer les agents de ces secteurs pour les galvaniser pour atteindre les objectifs ambitieux de notre CSLP.

Il y avait également des retards au niveau des indemnités de certains agents. Y a-t-il un effort en la matière ?

J. B. C. : Absolument. Je crois que ça, c’est la deuxième bonne nouvelle. Vous savez que le gouvernement avait négocié avec les partenaires sociaux une augmentation des indemnités étalée sur 5 ans pour faute de moyens dans l’immédiat. A défaut d’augmentation des salaires, on avait pensé que ce dispositif devait permettre alternativement, d’une année sur l’autre, d’augmenter tantôt l’indemnité de logement, tantôt l’indemnité de sujétion. Il se passe que nous avons travaillé en 2001 pour une première augmentation de l’indemnité de logement, en 2002 c’est l’indemnité de sujétion qui a eu la première augmentation, en 2003, ce devait être la deuxième augmentation de l’indemnité de logement et en 2004, celle de sujétion devait se trouver encore augmentée.

Malheureusement, les conditions n’ont pas permis de respecter totalement à l’époque cet engagement et le gouvernement a pris sur lui de rattraper tout cela avant le début de l’année 2005. Donc il y aura un rappel par les deux décrets qui ont été adoptés le 29 décembre, comme gage de la fidélité du gouvernement vis-à-vis de ses engagements.

L’augmentation est-elle la même pour les fonctionnaires que pour les travailleurs des Etablissement publics de l’Etat (EPE) ?

J. B. C. : Dans les E P E, ce sont les fonctionnaires qui s’y trouvent le plus souvent ou des contractuels qui sont aussi dans la catégorisation A, B, C, D et E. Il en est à peu près de même pour la Défense et les ambassades.

L’Assemblée nationale a adopté le budget de l’Etat, gestion 2005. Est-ce que cet aspect augmentation des salaires a été pris en compte dans ledit budget ?

J. B. C. : L’équilibre qui a été voté par l’Assemblée nationale a été celui très travaillé car les honorables députés ont fait un travail très fouillé cette année en matière budgétaire. La question nous avait été posée de savoir si nous avions prévu une augmentation de salaires ou de rattraper la situation des retraités par exemple ? Nous avons répondu que nous n’étions pas en mesure de le faire. Mais que si les conditions se révélaient profitables, on essayerait en tout cas d’y penser. Je dois dire que cela se confirme, le gouvernement ayant trouvé la possibilité de le faire, en accord avec nos engagements. Il reste bien entendu les modalités pratiques à voir avec l’Assemblée nationale.

A partir de quel moment les travailleurs vont sentir l’augmentation sur leurs bulletins de salaire ?

J. B. C. : Nous avons le sentiment que pour qu’une nouvelle soit heureuse et bien acceptée, le plus tôt sera le mieux. Si je prends un engagement, quitte à me mettre en porte-à-faux peut-être avec les aspects techniques, je pense que le premier trimestre de l’année devrait voir toutes les questions rassemblées pour que les gens touchent du doigt les avantages qui ont été consentis ; la mesure entrant en vigueur le 1er janvier.

Nous le confirmerons avec le dispositif habituel de l’Assemblée nationale, même si c’est au moment d’une loi rectificative que nous comblerons le complément qu’il faut puisque l’Assemblée a déjà arrêté un niveau de masse salariale. Il va de soi que ce niveau nous permette de commencer avec un élément de relèvement mais très vite, il faudrait certainement aller devant l’Assemblée pour confirmer un nouveau niveau qui corresponde un peu à un nouvel équilibre.

Propos transcrits par Souleymane SAWADOGO
Sidwaya

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