Actualités :: Gouverneurs de régions : Défis, patriotisme, obligation de résultats

Pratiquement trois mois après leur nomination en Conseil des ministres, les gouverneurs sont en train de prendre leurs quartiers. Depuis le 14 décembre, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation procède à
l’installation officielle, au pas de charge, dans leurs fonctions, des 13 gouverneurs de région.

Sitôt le ban des cérémonies d’installation fermé, va désormais s’enclencher la mise en oeuvre de la lettre de mission confiée par le Premier ministre à ces premiers responsables de régions. Une lettre de mission qui, pour rappel, leur fait obligation d’assurer le fonctionnement effectif de chaque région et le renforcement du dispositif administratif de base avec comme clé de voûte, le gouvernorat.

Il est aussi attendu de ces dépositaires de l’autorité de l’Etat, qu’ils assurent le relais effectif de la réorganisation des services déconcentrés de l’Etat, la bonne préparation de la mise en place de la communalisation intégrale, etc. Sur le papier, la fonction de gouverneur n’est pas du tout une sinécure et celui ou celle qui l’exerce ne va pas se contenter d’inaugurer les chrysanthèmes. En sera-t-il de même dans la réalité ?

Ce n’est pas insensé de poser une telle question, étant donné que le rôle du gouverneur semble ne pas être jusque-là très bien perçu par les populations. C’est la raison pour laquelle certaines personnes ont vu dans le gouverneur, un ornement de plus dans l’organigramme des régions et des provinces, et un budgétivore juste bon pour être mentionné dans le protocole lors des cérémonies. D’autres ont vu dans les gouverneurs, des super-hauts-commissaires venus faire ombrage aux premiers responsables qu’ils auront désormais sous leur autorité.

Les appréhensions ont fait dire également à certaines personnes que les postes de gouverneurs ont été créés pour récompenser des amis ayant rendu des services au parti au pouvoir ou à des bonzes du régime ou tout simplement pour (re)caser de gros bonnets en manque d’activité. Voilà pour les points de vue émis ça et là.

Dans ces conditions, il appartient aux gouverneurs de démontrer qu’ils ne sont pas de simples faire-valoir, que leur fonction n’est pas une coquille vide. Pour cela, ils ne doivent pas s’écarter des missions à eux confiées car l’habitude sous les tropiques est de s’asseoir sur les textes et de n’en faire qu’à sa tête ou plutôt de poser des actes inspirés par des mentors à qui l’on se croit forcément redevable, surtout si l’on a été nommé. Autrement dit, ils doivent se pénétrer de l’idée que c’est la fonction qui crée l’organe et non le contraire.

Sur ce terrain, les gouverneurs sont attendus car représentant le dernier espoir dans un pays où l’Administration est critiquée de toutes parts. La confusion des rôles, des tâches et des missions, source de conflits de compétences, ne peut être que préjudiciable à la bonne marche de l’Administration et au développement de la région. Désormais, chaque région est le maître d’oeuvre de son développement, un peu comme en France avec les préfets de région assistés de conseils régionaux.

Suivant ce schéma, il reste au Burkina à mettre en place les conseils régionaux pour parachever le processus de décentralisation. C’est main dans la main que les gouverneurs, les conseilles régionaux (qui sont élus contrairement aux gouverneurs qui sont nommés) et la société civile devront donc s’ atteler au développement des régions. La société civile devenue incontournable est appelée à mieux s’organiser, à se décentraliser et investir les régions pour s’insérer dans la dynamique.

La création, au niveau local, des conditions autonomes de prise en charge ne doit pas échouer. Tout doit être mis en oeuvre pour qu’elle réussisse. Pour ce faire, un nouveau type de management de l’Administration et des hommes qui l’animent doit voir le jour, pour un nouveau départ. Il est donc à espérer que la formule " L’homme qu’il faut à la place qu’il faut" recouvrera tout son sens.

Peut-être que pour parachever l’édifice, faudrait-il aussi apporter des retouches au niveau du chaînon préfectoral, véritable point de contact direct entre l’Etat et les populations. Des retouches qui, à défaut de concerner l’ensemble de ce corps, pourraient être faites à la carte. En effet, certains préfets sont si compromis qu’ils n’ont ni respect ni autorité auprès des populations, et deviennent de ce fait inopérants.

Véritables facteurs de blocage et de perturbation de la paix sociale à l’échelle du département, l’Administration gagnerait en renouvelant certains de ces agents qui n’ont pas toujours le sens de l’Etat. "Le Burkina n’est plus à l’heure du tâtonnement" a dit à juste titre, le grand sachem de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

Le Pays

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