Actualités :: Bitumage route Kaya-Dori : "La fin du calvaire"

Le Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli a procédé le lundi 20 décembre 2004, au lancement des travaux de bitumage de la route Kaya-Dori et de la reconstruction des barrages de Tougouri et de Yalgo. D’un coût global de plus de 19 milliards, l’Entreprise Oumarou Kanazoé est chargée de l’exécution des travaux sous le contrôle et la surveillance du Groupement Studi International and Tecsult.

Dori a vécu au rythme de la cérémonie de lancement des travaux de bitumage de la route Kaya-Dori et de la reconstruction des barrages de Tougouri et de Yalgo.

En ce lundi 20 décembre 2004, la population de Dori est sortie nombreuse exprimer sa joie aux nombreuses autorités gouvernementales, coutumières, institutionnelles et administratives.

La route Kaya-Dori, longue de 170 km, sera revêtue en enduit superficiel bicouche d’une largeur de 7m, avec deux accotements de 1,50m chacun, revêtu en monocouche. Ainsi, les travaux à effectuer comprendront ceux préliminaires et de terrassement généraux comprenant le décapage, le déblai-remblai, la mise en forme etc. Les travaux portant sur la chaussée s’intéresseront à la couche de fondation et de base ainsi que le revêtement en bicouche. Quant à l’assainissement, il s’agira de construction d’ouvrages d’art et d’ouvrages d’assainissement sur l’ensemble du tronçon. La reconstruction des barrages de Tougouri et de Yalgo, la signalisation et les divers travaux fermeront la marche. Le tout pour un coût global de 19 milliards 536 millions 682 mille 316 francs CFA.

L’Entreprise Oumarou Kanazoé, sélectionnée au terme de l’appel d’offres restreint lancé en février 2004 est chargée de l’exécution des travaux. Le groupement de bureaux d’étude et d’ingénieurs-conseil Studi International Tecsult contrôlera et surveillera les travaux pour un montant d’un milliard 130 millions 642 mille 600 francs CFA. La durée des travaux est prévue pour 30 mois, soit deux ans, six mois pour une durée de contrôle de 32 mois.

La Banque islamique de développement (BID), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), le Fonds de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le Fonds régional pour le développement de la CEDEAO (FRDC) et le Burkina Faso pourvoiront au financement des travaux. Ce, afin de contribuer au désenclavement interne et extérieur pour le développement socio-économique de la région du Nord qui regorge d’énormes potentialités agropastorales.

La reconstruction des barrages de Tougouri et de Yalgo, permettra de retenir respectivement 4 millions de mètres cubes et 16,7 millions de mètres cubes d’eau.

"Les clairons sonnent le début du développement"

Tous les intervenants à la tribune dressée pour l’occasion et bordée de deux drapeaux burkinabè, ont unanimement salué le début des travaux. Pour les uns, c’est la fin de la poussière, des effets dommageables sur l’environnement. Pour les autres, c’est le désenclavement de cette zone considérée comme le grenier du Burkina.

Du maire de la commune, Dicko Boubakar au ministre des Infrastructures, des Transports et de l’Habitat Hyppolite Lingani en passant par le gouverneur du Sahel, Bila Dipama, le représentant des transporteurs et celui des bailleurs de fonds, l’achèvement du bitumage de la route Kaya-Dori (RN3) et la reconstruction des barrages de Tougouri et de Yalgo faciliteront les échanges socioéconomiques entre la région du Nord du Burkina et les autres provinces, d’une part.

D’autre part, ils faciliteront les échanges internationaux entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso ainsi que l’essor des activités de contre-saison, grâce à l’augmentation des ressources en eau. C’est pourquoi, le gouverneur du Sahel a affirmé que "l’air est pur, la route est large et les clairons sonnent le début du développement". Pour le ministre Hyppolite Lingani, une fois bitumée, la route Kaya-Dori permettra une exploitation optimale de ces potentialités agropastorales, un meilleur développement de la zone d’influence qui s’étend aux provinces du Séno, de l’Oudalan, du Yagha, du Namentenga, du Sanmatenga et de la Gnagna.

Convaincu que la route du développement passe par le développement de la route, le ministre a annoncé le démarrage effectif des travaux de réhabilition d’autres routes en terre, notamment les routes Falagountou-frontière du Niger-Sebba-Tankougounadié-Orous-Sabou-Titalé et Liptougou-Dambini-Solnah-Sebba. Au vu des mauvais souvenirs toujours vivaces dans l’esprit des usagers de la route Boromo-Bobo, le ministre s’adressant particulièrement aux responsables de l’Entreprise Oumarou Kanazoé et aux bureaux de contrôle et surveillance Studi les ont félicités pour avoir été retenus.

Cependant, il n’a pas manqué de les inviter à mettre en œuvre toute leur compétence et toute leur technicité pour assurer la réalisation du projet dans les règles de l’art et dans les délais prescrits. Tout en assurant une très bonne qualité des travaux à laquelle son département tient fermement. Aussi les a-t-il exortés à maintenir une fluidité et une sécurité adéquate de la circulation sur cette voie pendant l’exécution des travaux ainsi qu’à préserver au maximum, l’environnement.

Le bitumage de la route Kaya-Dori découle du deuxième Programme sectoriel des transports qui vise à construire et à mettre à la disposition des populations, un réseau routier à même de soutenir les programmes de développement mis en œuvre. Cette route, rappelons-le, selon les propos du ministre Lingani, a été construite en terre moderne en 1989 avec l’appui de la coopération italienne.

Entre animation, danses folkloriques des troupes bella, démonstrations des chameaux, remises de cadeaux, la population de Dori a bravé le soleil pour révéler la chaleur de son accueil aux différentes délégations.

A l’occasion, le ministre a annoncé que les études pour le bitumage de la route Dori-Seytenga-Tera ont démarré dans le cadre de l’Autorité pour le développement intégré du Liptako-Gourma. Ce qui permet d’espérer, selon Lingani, que les travaux de bitumage de ce tronçon pourraient commencer avant la fin de ceux de la route Kaya-Dori. Cette dernière, par sa mise en chantier, sonne le glas du désenclavement et entame un essor dynamique du développement du Nord.

Daouda Emile OUEDRAOGO (ouedro1@yahoo.fr)


Les impressions du Premier ministre en intégralité

Je voudrais d’abord exprimer la satisfaction du gouvernement pour le lancement des travaux de la route Kaya-Dori ou Dori-Kaya selon qu’on est de Dori ou de Kaya. Parce qu’il s’agit d’un engagement, d’abord du chef de l’Etat lui-même en 2000, ensuite du chef du gouvernement que je suis lors de ma déclaration de politique générale en octobre 2002. Je crois surtout que c’est un événement important parce que, comme le dit quelqu’un, la route du développement passe par le développement de la route. Cela veut dire tout simplement que c’est par la route qu’on peut d’abord rapprocher les hommes. C’est par la route qu’on peut développer le potentiel économique d’une région.

C’est par la route qu’on peut faire en sorte que tout un pays communique avec le reste du monde. C’est par la route que les populations peuvent échanger des quantités importantes de marchandises. Et en échangeant, elles apprennent à se connaître. En apprenant à se connaître, on échange aussi les capacités, on apprend et c’est cela qui est important. Je suis satisfait du fait qu’on ait pu lancer cette route. Vous connaissez l’importance de la région du Sahel pour notre pays.

C’est le réservoir de notre cheptel, un grand site avec des potentialités agropastorales énormes et de réserves en matière minière. Le projet Tambao se trouve dans cette grande région. Donc, nous pensons qu’aujourd’hui, c’est un grand pas qui vient d’être fait dans le processus de développement de notre pays. Concernant la qualité de la route, bien sûr, la presse revient toujours sur le fait de la défectuosité de la route Boromo—Bobo.

Mais, je crois qu’aujourd’hui, cela a été une bonne leçon, une bonne expérience pour notre pays, pour les autorités et pour tous les acteurs des infrastructures routières, pour que désormais, ils soient très prudents et très rigoureux dans l’application des techniques. Dans le fait qu’à chaque fois qu’un projet de cette grande envergure se met en place, tous les travaux doivent être faits dans les règles de l’art. Je peux vous garantir que le gouvernement veillera à ce que la qualité soit celle requise.

Je voudrais aussi rappeler que le gouvernement a un grand programme routier qui prend toutes les trois catégories de route, c’est-à-dire les pistes rurales, les routes en terre et les routes bitumées. Toutes les régions du Burkina sont concernées. Dans le plan décennal, nous n’avons pas moins de 400 milliards à investir sur une période de 6 à 8 ans pour toutes ces trois catégories de route.

En termes de bitumage, je voudrais annoncer ici qu’effectivement, si Dieu le veut, selon les informations que nous pu réunir et les échanges avec nos partenaires, la route Ouagadougou-Kongoussi pourrait démarrer dans le premier semestre de l’année 2006 au plus tard.

De la même façon, je peux annoncer aussi que le prolongement de la route Bobo-Dédougou-Tougan pourra aussi être réalisé dans la même période. Je crois que c’est l’importance du programme qu’il faut voir parce que nous avons pris conscience que le développement du Burkina passe par le développement de la route.

Sidwaya

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