Actualités :: Des villes à la campagne : A doléances, doléances et demi !

Ce vendredi 17 décembre, la veille de ce que certains appellent "la marche nationale contre la vie chère" le président du Faso prendra langue avec la paysannerie du Burkina.

Ce sera la neuvième fois depuis 1995 que le président Blaise Compaoré va à la rencontre des producteurs du secteur agropastoral du pays. Ils sont les plus nombreux et les plus actifs dans un environnement des plus difficiles. Néanmoins, ils participent à 80 % à la croissance économique.

Avec des moyens encore rudimentaires, une maîtrise imparfaite des méthodes modernes de production et un climat des plus capricieux, le secteur agropastoral détient les premiers produits d’exportation du Burkina : le coton et le bétail. Les paysans et les éleveurs burkinabè sont donc les premiers producteurs des richesses nationales et méritent alors toute l’attention dont ils ont besoin pour le développement de leurs activités.

Pendant longtemps, ils ont été la grande masse des laissés-pour-compte et pire, soumis à l’inique impôt de capitation et aux paiements de la vignette sur les engins à deux roues. Depuis maintenant dix ans, les plus hautes autorités ont compris toute l’importance du rôle de la paysannerie. C’est pourquoi les engagements nationaux (juin 1994) consacrent plusieurs projets à la restauration de l’environnement et à la formation d’une nouvelle race de producteurs agropastoraux, consciente du rôle qui est le sien.

En instituant dès 1995, une journée nationale du paysan (JNP) l’Etat crée un espace de dialogue direct et permanent qui permette chaque année au président du Faso de renouveler ses encouragements à ceux qui portent l’économie nationale à bout de bras. A chaque édition de la JNP c’est aussi une occasion privilégiée pour le monde rural par le biais de délégués venus des 45 provinces du Burkina, d’exprimer leurs préoccupations de vives voix au premier responsable de la nation lui-même.

Il s’en suit que la JNP est une agora, lieu de manifestation de la démocratie directe qui oblige le sommet à écouter la base et favorise un accès sans intermédiaire de la base au sommet. Ce dialogue fécond au fil des années se révèle irremplaçable. L’engouement de chaque province à accueillir la journée nationale du paysan est une illustration de son impact positif et de l’espoir qu’il suscite pour les producteurs ruraux. Les prix qui sont décernés à cette occasion aux agriculteurs et éleveurs méritants sont un stimulant pour les autres, un indicatif pour la modernisation et la rationalisation de leurs exploitations.

Modernisation, rationalisation, formation, ce sont assurément les clés du développement de l’agriculture et de l’élevage au Burkina. En effet, les multiples préoccupations exprimées d’année en année par les paysans tournent autour de ce trinôme d’efficacité. Comment y parvenir ? Les départements ministériels de tutelle avec le soutien des partenaires au développement mettent en œuvre plusieurs projets pilotes. L’objectif global c’est de faire émerger en zone rurale un tissu économique plus diversifié et plus dynamique. C’est à ce prix que la pauvreté cessera d’être endémique dans nos campagnes et que l’agriculture et l’élevage quitteront le registre d’activités de subsistance pour être des leviers du développement.

Ce sont là les préoccupations du Burkina réel, totalement en rupture avec les slogans démagogiques lancés occasionnellement par des opposants en manque d’opportunités de dénonciations du gouvernement. Ce 18 décembre quand syndicalistes et autres radicaux de l’opposition battront pavés pour revendiquer des augmentations de salaires, penseront-ils aux 80 % de Burkinabè qui n’ont pas de salaires ?

Penseront-ils à nos braves paysans et aux multiples doléances qu’ils auront exprimées la veille au président du Faso ? Doléances d’autant plus pressantes à résoudre que la saison agricole n’a pas été des meilleures cette année et que la crise ivoirienne handicape fortement le secteur de l’élevage ? En somme, il n’est pas avéré que ce sont ceux des Burkinabè qui crient le plus à la famine qui sont effectivement les plus affamés.

Et si l’on devait jouer carte sur table pour hiérarchiser les besoins et les priorités des différentes couches de la population burkinabè, certains marcheurs de ce 18 décembre se cacheraient de honte.

A doléances, doléances et demi !

Djibril TOURE
L’Hebdo

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