Actualités :: Thomas Sanon : "Nous saurons situer les responsabilités."

La conférence provinciale du CDP-Houet, tenue le 12 décembre dernier à Bobo-Dioulasso, a connu un démarrage des plus difficiles en raison des perturbations dues à des agitateurs. Mais finalement tout est rentré dans l’ordre. A l’issue des travaux nous avons rencontré M. Thomas Sanon, commissaire politique régional qui a bien voulu répondre à nos questions.

Sidwaya (S.) : Quel commentaire faites-vous des débordements des militants CDP/Houet lors de la conférence provinciale qui vient de se tenir à Bobo-Dioulasso ?

Thomas Sanon (T.S.) : Il n’y a pas de commentaire particulier à faire. Simplement que dans un grand parti comme le nôtre les contestations sont prévisibles. Certaines personnes préfèrent une forme de dialogue qui malheureusement n’est pas appropriée. Beaucoup de gens ont été témoins, ce sont des gens qui ont été manipulés pour semer le trouble. Nous saurons situer les responsabilités. Nous n’avons pas dramatisé cet incident puisqu’aussitôt après, nous avons repris les travaux. Toute analyse faite je crois que c’est dans la dynamique de notre grand parti et vous avez dû vous rendre compte un peu partout où il y a les renouvellements de structures, il y a des grognes ; des échauffourées des gens qui essayent d’infléchir les décisions du Bureau national. Pour le cas de Bobo-Dioulasso, nous avons tiré toutes les leçons. La situation a été rapidement maîtrisée et les débats se sont poursuivis dans la sérénité.

S. : A vous entendre vous semblez minimiser la situation au sein du CDP/Houet alors que beaucoup de gens croient que la crise est suffisamment profonde et qu’il faut des mesures énergiques pour créer la cohésion.

T.S. : Il n’y a pas de crise au CDP/Houet. Je répète et je le dis franchement, il n’y a pas de crise. Nous avons fait tout ce qu’il fallait pour instaurer effectivement le dialogue. Vous vous souvenez que le 26 septembre 2004, le Bureau politique national au grand complet s’est réuni à la Chambre de commerce de Bobo-Dioulasso. La veille un comité ad’hoc avait examiné au niveau des comités de base toutes les propositions de toutes les tendances au niveau du Houet. Nous avons ensemble adopté les listes qui ont été proposées le lendemain au Bureau national qui a amendé un certain nombre de propositions. Ces propositions ont été prises en compte dans la validation des listes. J’ai été même surpris, il y a une semaine de cela, que des individus fassent des sorties médiatiques pour dire que les textes n’ont pas été respectés, ou alors il y a des gens qui viennent d’autres partis et qui ont été admis dans les comités de base et je ne sais pas quoi encore... Bref ! Je pense qu’à ce niveau, il y a un peu de comportements désordonnés qui sont de nature à ternir l’image du parti. En réalité les gens qui s’agitent ne maîtrisent rien. Ils sont instrumentalisés par des commanditaires. Et je l’ai dit lors de la conférence : à partir de maintenant, ça suffit ! Il faudra arrêter tout cela et que nous n’ ayons plus affaire à des fantômes qui préfèrent se cacher pour jeter de jeunes enfants en pâture . S’il y a des militants qui sont mécontents, qu’ils sortent au grand jour pour le dire. Mais qu’ils n’utilisent pas des voies détournées pour s’exprimer parce que cela n’est pas honnête et c’est très lâche. Là-dessus nous serons obligés d’appliquer les textes de manière à ce que le parti retrouve toute sa cohésion. Dans les propos des agitateurs, il n’y a pas de problèmes de fond. Si vous discutez avec eux ils vont vous citer pêle-mêle pas mal de problèmes. Mais il n’y a rien de consistant là-dedans qui, porté au niveau des responsables du parti qui n’ait été résolu. On me parle des unions par exemple. A ce niveau, il faut que les gens fassent des propositions concrètes et ne pas s’asseoir dans des salons pour concocter des listes qu’ils envoient d’ailleurs directement à la direction du parti. Naturellement ces listes sont refoulées. Quelque part, on retient que ces gens ne respectent rien du tout. A partir de ce moment-là nous, nous sommes là pour veiller au respect strict des textes et dorénavant nous serons obligés de sévir. Et je l’ai dit lors de la conférence provinciale, tout le monde n’est pas obligé de rester dans le parti. Il y a peut-être des gens qui étouffent là-dedans, qu’ils prennent leur responsabilité. Je n’invite pas quelqu’un à la démission de son poste ou à quitter le CDP mais la discipline du parti est ce qu’elle est. On n’est pas dans un parti pour faire ce qu’on veut et quand on le veut.

S. : En quelque sorte vous sonnez la fin de la récréation. A quoi peut-on s’attendre désormais ?

T.S. : A ce sujet, la conférence a blâmé sans ambages par une motion de condamnation ferme les auteurs et les commanditaires de ces troubles. Maintenant pour ne pas faire de la précipitation, nous nous donnons le temps de découvrir les vrais commanditaires. Vous le savez comme moi que des réunions nocturnes se tiennent dans des domiciles où on achète des pétards que l’on distribue à des enfants pour perturber nos rencontres. Nous allons les démasquer et nous avons tous les moyens pour le faire. A ce niveau, je ne peux présager de la réaction du Bureau national mais dorénavant nous serons intransigeants sur ces genres de questions. Il y va du dynamisme et de la crédibilité du parti.

S. : Dans ce contexte de perturbation, peut-on dire que la conférence a atteint ses objectifs ?

T.S. : Absolument ! J’ai été satisfait de la qualité des travaux. Il y a eu un cafouillage orchestré qui a duré peut-être une minute tout au plus. Mais vous avez vu la promptitude avec laquelle on a évacué la salle. C’était quand même surprenant pour des gens qui se disent organisés, qui sont capables de perturber une rencontre d’être vite maîtrisés. Nous avons continué dans la sérénité tous les travaux. Je tiens à féliciter particuliérement les militants du parti pour leur vigilance et la rigueur avec laquelle ils mènent les choses. Tous ceux qui le désirent se sont exprimés librement au cours de la conférence. Je pense que le parti vit, le parti a tout son dynamisme. Ce qui se passe n’est que de petites querelles de ménage que nous allons évacuer très rapidement. Cela ne saurait en aucun moment perturber la vie du parti dans le Houet. Nous sommes en rangs serrés, prêts pour les batailles à venir c’est-à-dire les élections municipales et présidentielle.

Propos recueillis par Frédéric OUEDRAOGO et
Ph. Urbain Kaboré
Sidwaya

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