Actualités :: Plaidoyer pour l’emblème du Burkina

L’emblème du Burkina Faso est un drapeau bicolore rectangulaire (rouge et vert ) divisé en deux bandes horizontales de dimensions égales. Le centre du drapeau est frappé d’une étoile jaune or à cinq branches. La ligne reliant sa pointe supérieure à son point central est perpendiculaire à la ligne de jonction des deux bandes du drapeau.

La branche centrale de l’étoile ainsi que les deux branches latérales supérieures sont placées dans la bande rouge du drapeau et ses deux branches inférieures dans la bande verte.

Le diamètre du cercle reliant les cinq pointes de l’étoile est égal au tiers (1/3) environ de la largeur du drapeau.

Les couleurs du drapeau

Il symbolise le sang versé hier, aujourd’hui et demain par les martyrs de la Révolution pour en assurer la victoire. Par extension, il représente tous les sacrifices du peuple burkinabè.

Vert : C’est le symbole des diverses richesses agricoles de notre peuple. Il symbolise par extension l’abondance qui fera le bonheur de notre peuple.

Etoile jaune : C’est le guide idéologique de la Révolution Démocratique et Populaire dans sa marche radieuse.

Jolies couleurs, pas d’admirateurs !

Au regard de ce qui précède, nous voyons que nous avons un beau drapeau qui mérite de flotter sur les bâtiments publics et administratifs et surtout dans les établissements scolaires du pays. Mais quel est l’état des lieux ? Disons tout de suite qu’il est déplorable . En effet, la montée et la descente du drapeau sont devenues des souvenirs ( de la Révolution) dans bon nombre de lycées et collèges. Des milliers d’écoles n’ont plus de mâts ou les ont au sol. Ailleurs ce sont des préfectures, dépositaires de l’autorité de l’Etat qui n’observent plus la montée et la descente du drapeau depuis belle lurette. On attend les coupes d’Afrique de football pour voir un engouement des populations pour l’emblème du Faso. Encore faut-il que nous soyons qualifiés.

Après avoir brièvement observé la situation, on pourrait se demander pourquoi cet état de fait ?

La première réponse plausible est celle du coût du drapeau. A la grande chancellerie du Burkina, un drapeau en satin coûte six mille francs (6 000) F CFA et celui en coton, deux mille francs (2 000f).

La deuxième raison est le manque de texte suggérant l’observation du respect du drapeau national dans les établissements scolaires.

La troisième raison est le désintérêt grandissant de la jeunesse à la chose politique mais aussi sle manque ou l’insuffisance du patriotisme.

Quels commentaire pouvons nous faire sur ces trois raisons généralement avancées ?

A la question du coût, nous répondons que si six mille francs ne sont pas négligeables, ce n’est pas pour autant la mer à boire. La défense de la cause nationale n’a pas de prix . En plus il n’est pas exclu de libérer son génie créateur pour trouver des alternatives moins chères. Lors des compétitions sportives les supporters confectionnent des drapeaux qui coûtent environ mille cinq cent francs. Nous pensons que pour la cause pédagogique, de tels drapeaux peuvent bien faire l’affaire.

Pour ce qui est de la deuxième raison, elle est plus d’ordre communicationnel que de réalité ; car dans les différents établissements, on reçoit de temps en temps des lettres circulaires pour rappeler aux uns et aux autres les bonnes habitudes. On peut citer par exemple la lettre circulaire n° 2004-54/Meba/DREBA-CO de la Circonscription d’Education de Base de Koudougou n°2 dans la province du Boulkièmdé du 10 février 2004. Si les deux raisons ci-dessus ne justifient pas pleinement la situation décrite plus haut, c’est donc, dans la troisième qu’il faut rechercher les vraies causes du problème. Depuis un certain temps, la jeunesse ne se passionne plus pour la chose politique. Et cela se traduit par un désintérêt des symboles de l’Etat (hymne, devise, emblème, armoiries)

Quelques propositions...

Face à cela il faut réagir. Mais que pouvons-nous faire pour redonner à nos écoliers, élèves et étudiants le goût du respect de notre emblème ?

Les expériences des coupes d’Afrique des nations de football, de l’opération Bayiri et du mois de la solidarité, nous ont montré que les Bukinabè le lésinent pas sur la défense de la cause nationale. En nous appuyant sur ces expériences, nous pouvons lancer une oprération populaires du genre "une école, un drapeau national"

Une seconde proposition peut être la suivante. Dans le cadre de la réinstauration de l’uniforme scolaire pour l’année 2004-2005 décidé à un atelier sur le harcèlement sexuel en milieu scolaire tenu du 30 au 31 octobre 2003 sous l’égide de l’association Pougsada, on pourrait étudier la possibilité d’intégrer à la tenue scolaire l’emblème du Faso.

A titre d’exemple, le tiers supérieur de la poche pourrait être aux couleurs nationales ; une sorte de pins.

Quant à redonner à la jeunesse le goût de la chose politique, il faut reconnaître que la balle est beaucoup dans le camp des politiciens mais aussi de tous les leaders d’opinion. Ici il n’y a pas de miracle ; il faut rétablir la confiance à tout prix. Il y va de la suivie de la République. Et en la matière il n’y a pas de raccourci. Il faut agir et non discourir.

Nos hommes politiques doivent donner l’exemple les premiers. Nos valeureux députés et illustres ministres s’investissent chaque année dans l’organisation de tournois sportifs à travers tout le pays qu’il conviendrait de saluer. Mais si en plus de cela les élu (es) du peuple et les ministres pouvaient dans un élan patriotique organiser à l’hémicycle et au gouvernement une opération de dotation de toutes les écoles du Burkina en drapeau cela ferait un coup fort en direction de la jeunesse qui en a bien besoin. Il suffirait à chacun de donner cinquante (50) emblèmes pour une telle opération et chaque établissement scolaire (écoles primaires, lycées et collèges, UFR, écoles et centres de formation) du Burkina sera doté d’un drapeau.

Que retenir ?

Après avoir expliqué l’emblème du Faso et fait son état des lieux qui n’est pas reluisant, nous avons proposé l’intégration des couleurs nationales à l’uniforme scolaire. Ainsi, en portant constamment l’emblème du pays sur le cœur, nous saurons le défendre dans nos actes quotidiens et rendre par là hommage à tous les martyrs qui ont versé leur sang hier, qui le verse aujourd’hui et qui ne manqueront certainement pas de le faire demain pour notre beau et cher pays, le Burkina Faso. De toute façon, nous n’avons pas le choix que de faire quelque chose car la nature a horreur du vide. Si nous ne le faisons pas maintenant, d’autres drapeaux occuperont les cœurs de notre jeunesse.

Et ne soyons pas étonnés que les jeunes s’en prennent aux feux tricolores qui comme par hasard, sont fait des mêmes couleurs que celles du drapeau national.

Agissons donc ensemble pour qu’un jour il ne soit pas trop tard.

Rouamba Adama, enseignant
à l’école primaire de Yandeguin
BP 325 Koudougou

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