Actualités :: Affaire Hermann Yaméogo : C’était prévisible !

L’opinion internationale est témoin, du complot planifié et déguisé par les régimes xénophobes de la Côte d’Ivoire, claniques du Togo et de la Mauritanie. Si les relations entre le Togo et le Burkina Faso sont tumultueuses, force est de constater que les présidents GBAGBO et Ould TAYA rivalisent d’ardeur dans les propos va-t-en guerre contre le Burkina Faso.

C’est avec émoi, que les Burkinabé ont découvert que le très tonitruant Hermann YAMEOGO pactise avec ces pays très hostiles au Burkina pour mettre le feu dans la baraque.

Hermann, célèbre épervier des couloirs présidentiels a trouvé un créneau pour s’enrichir afin de pouvoir bouter son ennemi juré hors du pouvoir. On ne peut refuser à l’enfant terrible de Koudougou d’exprimer ses ambitions présidentielles, ce qui du reste doit se faire dans le strict respect des lois républicaines. Comment comprendre que des conglomérats de partis politiques tous membres de l’opposition se jettent à tue-tête dans la danse sans aucune analyse rationnelle de la situation ?

C’est comme si une espèce d’accord tacite existait entre membres de l’opposition qui fonctionne sous forme de syndicat. Les termes de cet accord pourraient être : « Si tu as des problèmes, je te soutiens. Je souhaite que tu me soutiennes demain si j’ai aussi des problèmes ». Sinon pourquoi soutenir un homme spécialisé dans les retournements de veste et dans la roublardise ?

Hermann YAMEOGO, synonyme de la cacophonie politique

L’instabilité politique de Hermann YAMEOGO a commencé quand il a tenté de venger son père à la suite d’une tentative de coup d’Etat. Après son échec, il passera une poignée d’années en prison avant de rejoindre la Côte d’Ivoire sous la protection du vieux Houphouët BOIGNY. Convaincu, de ses capacités intrinsèques à récupérer « la chose » de son père (pouvoir), Hermann s’essaya en formation militaire du côté de la lagune Ebrié. Il se disait qu’il avait les moyens nécessaires. En effet en 1975, l’enfant de « Monsieur Maurice » a obtenu une maîtrise en droit à Nice puis par la suite a soutenu une thèse de troisième cycle portant sur « la 2e République en Haute-volta ». Malheureusement Hermann YAMEOGO n’est pas un politique.

C’est un lutteur égocentrique qui cherchait la réhabilitation de son père. Après le test manqué de l’UNDD, version de son père en 1978, avec l’échec de leur candidat Macaire OUEDRAOGO, la Révolution d’Août 1983, après quelques années de seuvrage politique sous le CMRPN des colonels et le CSP des capitaines (1980-1983), a sonné le glas des ambitions politiques de la famille YAMEOGO.

Entre-temps Maurice YAMEOGO, le père, détenu à Pô par les révolutionnaires a eu la vie sauve grâce à l’intervention de Blaise COMPAORE. Très vite l’enfant de « Monsieur Maurice » se rallie au mouvement de la rectification et déclarera plus tard à la télé que feu son père lui avait dit de ne jamais abandonner Blaise COMPAORE qui l’a réhabilité et remis dans tous ses droits.

Dans son jeu de cache-cache, l’enfant terrible de Koudougou a participé sept (7) années durant au pouvoir (1991-1997) comme ministre. Après donc le retour à la vie constitutionnelle normale en juin 1991, l’opposant au pouvoir de Blaise COMPAORE n’aura en réalité passé que 5 années hors de celui-ci et il n’est pas exclu qu’il y revienne si l’opportunité lui en était encore donnée.

Une vie jalonnée de trahisons et d’humiliations

Toute la vie politique de Hermann YAMEOGO, il faut le dire, est jalonnée de trahisons. Il a trahi le pouvoir de Blaise COMPAORE en « mangeant avec lui » puis en se débinant vers d’autres horizons quand il lui a été signifié de laisser la place à d’autres pour qu’ils puissent aussi s’exercer. Il a trahi l’opposition d’abord à la Coordination des forces démocratiques (CFD) puis au Collectif de Halidou OUEDRAOGO. Il a trahi feu son père qui lui aurait recommandé de ne jamais abandonner Blaise COMPAORE. Enfin il a trahi la famille « Houphouëtiste » dont son père était membre.

Maurice YAMEOGO a toujours été du RDA jusqu’à sa mort. Il avait toujours été soutenu et protégé après sa chute par son grand ami et frère Houphouët. Ce serait certainement avec amertume qu’il accueillerait le copinage de son fils avec GBAGBO le plus grand pourfendeur de son protecteur. Hermann, malheureusement, n’a pas peur du ridicule, c’est peut-être ce qui fait sa marque en politique. A la lecture de ses actes, on verrait que l’homme n’a que faire de la morale dans sa quête du pouvoir. La fibre patriotique, c’est le dernier des sentiments qui puisse traverser son être totalement voué à la conquête du pouvoir. L’opposition qui le porte aujourd’hui ne tardera pas à l’avoir sur le dos quand les choses se tasseront.

Sauf erreur ou omission de notre part, le fils de « Monsieur Maurice » n’a jamais montré qu’il est un travailleur modèle, capable de gérer un Etat. Son nom est rarement cité dans le parrainage des activités sociales, politiques ou économiques. Avocat, plutôt que le métier, le mot sonne comme un simple titre chez lui. On n’a pas souvenance d’une affaire qu’il aurait brillamment plaidée devant quelque juridiction que ce soit. Son cabinet n’est-il pas d’ailleurs animé par d’autres confrères et lui se consacrant à ses amours qui ne peuvent véritablement se vivre que lors du temple de Tennis ?

Il a toujours boudé l’hémicycle où ses électeurs l’ont envoyé défendre leurs vues et ne s’y présente que selon les opportunités qui sont d’un enjeu pour sa personne. Hermann YAMEOGO n’est que « l’héritier » de Maurice dans la politique. L’homme n’a jamais vraiment su voler de ses propres ailes, il a même vendangé cet héritage qui en de bonnes mains aurait été porteur. Ce n’est certainement pas pour rien que l’idylle au sein de l’ADF/RDA ne fut qu’un feu de paille. Il a été battu sur son propre terrain avec des armes qu’il pensait avoir inventées. Alors pour se donner bonne conscience, il voit ses frères au sens propre comme en politique, manipulés par une main extérieure à la famille ! Il oublie que l’héritier sans travail sérieux ne peut égaler le géniteur.

Sur le plan professionnel, aucune « marque » du terrible Hermann. Sur le plan politique, le « mandarin » de Koudougou navigue sur un radeau de fortune ballotté en tous sens sur une onde douce par une brise à force titanesque ! Si certains du gotha de l’opposition tels, KI-ZERBO, Bénewendé SANKARA, Gilbert OUEDRAOGO, Issa TIENDREBEOGO , Laurent BADO… se sont illustrés professionnellement et/ou politiquement, on ne peut en dire pour Hermann qui de ce fait laisse douter de sa capacité à gouverner le Burkina Faso et ce n’est pas à l’école d’un GBAGBO qu’il apprendra à faire le bonheur des Burkinabé.

La politique ne se résume pas à des déclarations intempestives, ou aux promesses élogieuses, mais aussi à l’action.
On ne peut contester le fait que Hermann YAMEOGO soit un intellectuel. Mais il est tout de même difficile de croire qu’il est un modèle pour diriger un pays, surtout celui des hommes intègres.

par Manu YABRE


La démission qui confirme tout

Alors que les supputations allaient bon train quant à la véracité des accusations portées contre Maître Hermann YAMEOGO par le ministre de la Sécurité Djibrill BASSOLE, la démission de Salvador YAMEOGO (frère germain de l’accusé) de l’UNDD vient confirmer ce que tout le monde subodorait déjà. Maître Hermann YAMEOGO était bel et bien en intelligence avec des pays hostiles au Burkina Faso, auxquels il a livré des informations mensongères pour « faire son beurre ».

« Si le poisson sort de l’eau et prétend que le caïman a mal aux yeux, nul ne peut le contredire », dit le dicton.
Pour paraphraser, ce diction, disons que si Salvador YAMEOGO a démissionné du parti de son grand-frère Hermann au moment où celui-ci a maille à partir avec les autorités du pays, c’est qu’il avait de sérieuses raisons de le faire.
Et ces raisons sérieuses il ne faut pas aller les chercher ailleurs que dans la lettre du démissionnaire.

En effet, l’intéressé y affirme que « plus que quiconque au sein du parti et en toute modestie, je pense avoir l’obligation morale de vous redire, une dernière fois que, quelle que soit la justesse de votre lutte , la noblesse reconnue de votre combat désintéressé pour le renforcement de la démocratie dans notre pays et l’avènement d’un Burkina Faso meilleur, il est totalement improductif pour le moins, de persister dans la voie empruntée ».

C’est donc la « voie empruntée » qui pose problème, elle qui se résume à mentir éhontément auprès d’autorités de pays hostiles au Burkina Faso dans le seul but d’avoir le nerf de la guerre. Une voie grosse de dangers pour l’honneur et le nom de la « maison YAMEOGO », le père des deux hommes étant aussi celui de l’indépendance du Burkina Faso. C’est aussi pour préserver le nom de « Monsieur Maurice » que Salvador a quitté une barque en pleine perdition.

Il précise, en effet, qu’il assure par avance toutes les conséquences de son acte car les sachant « moins redoutables que celles attachées, demain, au jugement de l’histoire, ce notamment, au regard des liens tout particuliers qui nous unissent, tous deux, à celui qui a porté le pays sur les fonts baptismaux, pour la préservation de sa mémoire et au nom de l’unité nationale à laquelle il tenait plus que tout ».

On demande le R16

Pour résumer et comme le dit un proverbe moaga « mieux vaut la mort que la honte » Salvador Maurice YAMEOGO le bien nommé (est-ce par prémonition que le Vieux Maurice a préféré lui donner son prénom plutôt qu’à son grand-frère Hermann Hector ?) a donc claqué la porte de la honte au risque de se faire bannir du clan familial pour « haute trahison ». On aura évité cette extrémité grâce dit-on à l’intermédiation de celui-là même auquel son geste porte un coup de massue à la carrière politique. L’honneur est sauf même si dans cette affaire, tout le monde ne peut pas dire autant.

Le R16 notamment qui, dès les premières heures de l’affaire, a embouché la trompette de la « cabale » contre Hermann pour balayer du revers de la main les accusations portées contre lui. « C’est un acte délibéré pour se débarrasser du plus dangereux (sic) d’entre nous », ont même clamé certains ténors de cette opposition dite radicale.
Quand on sait que lesdits ténors n’ont jamais porté Hermann le « traite » dans leurs cœurs, on mesure à quel point certains ont dévoyé la politique ici au Faso.

Incapables de se réaliser par eux-mêmes ils n’attendent que les « occasions » pour étaler leur hypocrisie et leur pauvreté d’esprit dans la presse. Salvador YAMEOGO qui a compris que ces tartufes avaient trouvé une aubaine dans ce soutien factice à Hermann (à l’orée de la présidentielle, le thème de campagne était tout trouvé) a préféré leur couper l’herbe sous les pieds à défaut de leur rabattre le caquet. On attend donc avec impatience les nouvelles élucubrations que ces opposants de salon experts dans la rédaction de déclarations incendiaires vont « pondre » après cet acte courageux de Salvador YAMEOGO.

Sans présager de leur attitude, on peut parier que compte tenu de cette nouvelle donne, ils abandonneront illico-presto cette affaire qui sent de plus en plus le roussi, en y mettant toutefois la manière. Cela pour dire qu’ils vont faire un bout de chemin avec leur « champion » avant de l’abandonner à son triste sort. Mais, ils auront tout perdu (y compris l’honneur) eux qui apparaîtront aux yeux de l’opinion publique comme des politiciens inconséquents et inconstants. C’est cela, la rançon de la bêtise.

par Alpha YAYA
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