Actualités :: Dr Pierre Bidima : "laissez le mouvement de la paix en... paix"

"Le Dr Pierre Bidima interpellé", écrivions-nous dans notre édition du vendredi 20 au dimanche 23 novembre 2003. Pour en savoir plus sur cette interpellation, nous avons rencontré l’intéressé. Son vœu, qu’on laisse son Mouvement en paix. On lira également une déclaration du Mouvement de la paix/Burkina.

Dans quelles circonstances de temps et de lieu avez-vous été interpellé ?

• J’ai reçu une convocation d’un agent de police en civil le jeudi 20 novembre 2003 à 8h30 à mon lieu de travail me demandant de me présenter à 9 h à la Direction générale de la police. Arrivé, j’ai été conduit vers 9h30 dans le bureau du Commissaire Zango Roger, directeur de la Sûreté d’Etat. C’est là que l’interrogatoire s’est déroulé jusqu’à 12 heures. Il était conduit par le Commissaire Zango entouré de deux collaborateurs que sont M. Kiénou Jean Bosco et M. Kéré.

Etiez-vous seul ou y avait-il d’autres personnes ?

• J’étais seul.

Que vous reproche-t-on ?

• Absolument rien. Quand j’ai reçu la convocation, je pensais que c’était pour me restituer mes effets personnels que la police avait saisis à mon domicile lors d’une perquisition illégale (à 2h du matin s’il vous plaît !) en 2000 au plus fort de la lutte du Collectif contre l’impunité ; mais à ma grande surprise, le commissaire... et ses collaborateurs m’ont posé 7 à 8 questions relatives à mes propos parus dans la presse récemment (l’Observateur paalga du 13 novembre et le pays du 18 novembre 2003), j’étais très surpris et déçu.

Vous maintenez donc vos propos ?

• Lesquels ? Les propos parus dans "Le Pays" sont limpides ; ceux parus dans l’Observateur paalga sont clairs ; lesquels voulez-vous que je nuance ? Avant mon interview dans "Le Pays", saviez-vous que la dette publique de notre pays tournait autour de 1317 milliards de FCFA ? Avant mon témoignage dans votre journal le 13 novembre, étiez-vous sûr que le Lieutenant Minoungou était bel et bien vivant et se portait mieux ? Je maintiens tous mes propos ; mes propos n’ont occasionné aucune violence, aucun trouble ni aucune plainte ; au contraire, ils ont été bien accueillis par l’opinion publique. Notre rôle en tant que Mouvement de la Paix n’est pas de caresser qui que ce soit dans le sens du poil mais d’œuvrer à la consolidation de la paix dans notre pays en critiquant s’il le faut ce qui ne va pas, en sensibilisant les populations sur la culture de la paix, de la bonne gouvernance, du respect des droits humains, en les informant et enfin en proposant des solutions comme nous l’avons fait après la visite rendue aux détenus.
Depuis sa création, le Mouvement de la Paix s’attelle à cela et les populations apprécient positivement notre travail. Du reste, je suis libre de mes propos et c’est un droit constitutionnel.

Il semble que vous avez été à nouveau convoqué le vendredi 21 novembre 2003, que vous a-t-on dit ?

• C’est exact : de 11h30 à 12 heures, soit 30 minutes, j’ai été à nouveau entendu par les mêmes personnes. Elles disent qu’elles avaient oublié de me poser 2 à 3 questions. Elles les ont posées et j’ai répondu par écrit à toutes les questions puis elles m’ont laissé partir. Un 3e rendez-vous a été pris pour ce lundi 24 novembre 2003 à 8h30 pour "signer".

Quels genres de questions vous a-t-on exactement posées ?

• Au total, lors de mes deux auditions jeudi et vendredi, on m’a posé une quinzaine de questions du genre :
- que pensez-vous de la situation nationale ?
- quels sont les objectifs du Mouvement de la paix ?
- est-ce que vous pouvez nous décrire un tableau clinique ?
- est-ce que vos affirmations sur le tableau clinique du Lieutenant Minoungou ne vont pas dérouter l’opinion nationale ? etc.
A cette dernière question, j’ai répondu par exemple qu’au contraire mes sorties que ce soit dans l’Observateur ou dans Le Pays ont éclairé l’opinion nationale.
Quant à dire ce que c’est qu’un tableau clinique, j’ai dit grosso modo ce qu’on entendait par là mais pour plus de détail, je les ai renvoyés à la bibliothèque de la faculté de médecine où ils auront tout le loisir de se documenter sur le sujet.
Voilà entre autres, les questions qui m’ont été posées.

Avez-vous subi de mauvais traitements ?

• Honnêtement non ; l’interrogatoire s’est déroulé dans la courtoisie et le respect mutuel. Je n’ai subi ni violence ni menaces.

Avez-vous reçu le soutien de la part des organisations de défense des droits humains et lesquelles ?

• Oui ; plusieurs organisations sœurs de la société civile m’ont soutenu et prodigué des encouragements. Elles se sont même rendues en délégation à la Direction générale de la police le vendredi 21 novembre 2003 pour rencontrer les autorités de l’institution et me voir ; mais j’étais déjà rentré chez moi ; ce sont notamment : l’ACAT, le CEDEV, l’ICD, la LIATD et le MBEJUS. Le Mouvement de la paix remercie toutes ces organisations sœurs de la société civile pour cette marque de solidarité.

Quelles peuvent être les suites de cette convocation ?

• Peut-être serait-on mieux fixé ce lundi ; mais je demande en guise de conclusion qu’on laisse le Mouvement de la paix et son président en paix et que ceux qui pensent que nos propos et autres affirmations ne sont pas vrais nous donnent la preuve du contraire par écrit (droit de réponse) ou à la télévision (débat contradictoire). Nous sommes prêts pour le débat.


Mouvement de la paix/Burkina Pourquoi cet harcèlement de notre président ?

Le jeudi 20 novembre 2003 à 8h 30 mn, le président du Mouvement de la paix/Burkina qui était à son poste de travail à l’hôpital Yalgado a reçu une convocation lui notifiant de se présenter à la Direction générale de la police le même jour à 9h.

Arrivé audit lieu, le Dr Pierre Bidima fut conduit dans le bureau du directeur de la Sûreté d’Etat pour y subir un long interrogatoire de 9h 30 à 12h 30. Les questions qu’on lui a posées étaient relatives aux propos tenus par le président Pierre Bidima dans la presse (cf. Observateur paalga du 13 novembre et Le Pays du 18 novembre 2003) après avoir rendu visite aux détenus de la présumée tentative de coup d’Etat le 12 novembre 2003 au nom du Mouvement de la paix/Burkina.
Le vendredi 21 novembre 2003, le président a été entendu de 11h 30 à 12h soit 30 minutes par la Direction de la Sûreté d’Etat.

Cette fois-ci, il devait répondre aux "questions oubliées". Le Mouvement de la paix/Burkina est surpris et étonné de cet harcèlement à l’encontre de son président dans la mesure où la visite aux détenus que la délégation du Mouvement de la paix a effectuée le 12 novembre 2003 conjointement avec 4 autres organisations de la société civile a porté ses fruits dont entre autres :
- Amélioration des conditions de détention des détenus ;
- meilleur éclairage de l’opinion publique sur les conditions à remplir pour rendre visite aux détenus ;
- infirmation de la rumeur qui donnait le lieutenant P. Minoungou pour mort ceci, grâce au témoignage du président du Mouvement de la paix/Burkina largement relayé par la presse.

Au regard de tous ces résultats positifs, le Mouvement de la paix s’interroge sur les mobiles réels du harcèlement de son président. C’est pourquoi le Mouvement de la paix/Burkina.
- Proteste énergiquement contre cette atteinte à la liberté d’expression pourtant reconnue par les lois en vigueur ;
- demande aux gouvernants de laisser les organisations de la société civile faire librement leur travail et que cessent les tracasseries à leur endroit et plus particulièrement à l’endroit du Mouvement de la paix/Burkina et de son président ;
- demande à tous les pacifistes de rester mobilisés, déterminés et vigilants ;
- remercie les personnalités de divers milieux ainsi que les organisations de la société civile de défense des droits humains (ACAT, CEDEV, ICD, LIATD, MBEJUS) qui l’ont soutenu.

Non aux guerres !
Non à la mal gouvernance, anti-chambre des guerres !
Non aux violations des droits humains !
La paix pour tous !

Pour le Mouvement de la paix/Burkina,
Le vice-président
Georges Compaoré
Tél : 62 44 36 / 25 05 03

Propos recueillis par D. Evariste Ouédraogo
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