Actualités :: Affaire Hermann Yameogo : l’histoire d’un dépit amoureux
H Yaméogo

Hermann Yaméogo n’a pas toujours été l’opposant farouche au régime le Blaise Compaoré bien qu’il tente, au détour de « l’affaire des mercenaires Pour déstabiliser la Côte d’Ivoire », de faire croire qu’il est le Aung San Suu Kyi dont a rêvé le Burkina Faso.

Le collectif des seize Partis de l’Opposition exigeant la libération de Noël Yameogo, membre du Bureau de l’Union nationale pour la démocratie et le développement inculpé le 07 octobre pour « trahison et atteinte à la Défense nationale » pose, au fond, la problématique de l’avenir des Oppositions africaines. Leur duplicité dans le débat de l’alternance sur le Continent pousse à désespérer de cette race d’opposants unis quand il s’agit de détruire et désunis lorsqu’il est question de trouver une plate-forme commune pour conquérir le pouvoir. Le cas du Burkina est symptomatique de l’échec de cette opposition.

Le leader de l’UNDD, Hermann Yameogo, dont le cousin s’est fait pincer par les autorités burkinabé avec des documents dont les extraits se sont retrouvés dans une lettre de Laurent Gbagbo adressée au Président ghanéen, John Kufuor, s’est compromis dans une sale affaire qui risque de lui être préjudiciable, à un an des présidentielles de 2005.

Il aura du mal, en tout cas, à se laver les mains dans ce dossier où il est question d’une supposée arrivée au Burkina de mercenaires étrangers pour y subir des entraînements afin de déstabiliser la Côte d’Ivoire. Tout ou presque l’accable. Les documents saisis sur son cousin Noël Yameogo, le 28 septembre, à sa descente d’avion à l’aéroport de Ouagadougou, ses voyages dans le fameux triangle (Côte d’Ivoire-Guinée-Mauritanie), les mouvements de fonds sur ses comptes. L’enfant de Koudougou respire l’air de la liberté que parce qu’il jouit de l’immunité parlementaire.
Mais, pour combien de temps ?

Car, la menace d’une levée très prochaine de son immunité est réelle, à en croire le Procureur Abdoulaye Barry chargé de l’affaire. Le caractère farfelu des accusations des pouvoirs d’Abidjan et de Nouakchott qui l’ont utilisé comme cheval Troie contre son pays a été dénoncé à moult reprises par les autorités burkinabè et les services secrets français. Son activisme politique, pour faire croire que le pouvoir burkinabé veut l’écarter de la prochaine présidentielle en se servant de cette « cabale » se heurte aux réalités du terrain.

Car entre Hermann Yameogo et le pouvoir burkinabé, c’est un dépit amoureux. Quand il a trahi le G14 au plus fort de l’agitation politique et sociale autour de la mort de Norbert Zongo, le leader de l’UNDD s’est retrouvé dans les bras de Blaise Compaoré. Après avoir rompu avec l’opposition radicale, il a signé un arrangement avec le parti au pouvoir pour occuper la mairie de Koudougou aux élections municipales de 2000. L’ADF-RDA, son parti d’alors obtient trois postes ministériels dont un ministère d’Etat.

Le parti au pouvoir finance sa campagne aux législatives de 2002. Il reçoit de gros moyens de la Présidence du Faso pour donner une assise nationale à son parti. Sorti du gouvernement, après les législatives, Hermann Yameogo reprend la lutte où il l’avait laissée. La rupture avec l’ADF-RDA, la perte du statut de chef de file de l’opposition l’assomment. Il décide alors de ternir l’image du régime où il est allé à la soupe.

Il se ligue contre son pays, pactise avec la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, la Guinée qui, prises individuellement, incarnent l’immobilisme africain dans tous ses aspects. Abidjan, depuis 1993, s’est noyée dans une crise sans précédent. La rébellion déclenchée le 19 septembre est venue rappeler la dure réalité des Républiques bananières.

Nouakchott n’est pas un exemple en matière démocratie. Elections mal organisées, fraudes massives, esclavage, la Mauritanie de Ould Taya ne fait pas rêver en plus du fléau acridien. Conakry est une déception. La Guinée, l’une des régions les plus riches du Continent vit au rythme d’une dictature rampante. Conté, usé par l’âge et la maladie, tente de maintenir sur les eaux son pays plongé dans une crise multiforme.

Le patron de l’UNDD a joué ces Etats, cet axe, contre son pays pour tenter de se remettre en scelle dans une arène politique où il perd de plus en plus du terrain.

Assoumane Bamba
Le Patriote No. 1540 du Mercredi 20 Octobre 2004
http://www.lepatriote.net/lpX3.asp?action=lire&rname=International&id=13363

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