Actualités :: Opposition burkinabè : si le ridicule tuait...

Après les accusations graves et de plus en plus concordantes portées par les autorités burkinabè à l’encontre de maître Hermann Yaméogo pour "intelligence avec des puissances étrangères hostiles au Burkina Faso", l’opposition burkinabè, de concert avec l’intéressé, ne cesse de crier à la "cabale". C’est de bonne guerre, sauf que l’argumentaire développé a un air de déjà entendu et vole bas.

"Le pouvoir cherche à se débarrasser de son adversaire le plus dangereux pour la prochaine élection présidentielle". En écoutant cet argument dans la bouche de Issa Tiendrébéogo, l’un des leaders de cette opposition dite "radicale," on tomberait presque des nues. En effet, nonobstant le fait que l’homme porte peu ou prou, Hermann Yaméogo dans son cœur, il faut convenir que la "ficelle" de la culpabilisation du pouvoir est à l’analyse des faits trop grosse pour être avalée.

Nonobstant donc, l’enquête judiciaire devant situer les responsabilités, il apparaît de plus en plus clairement que les autorités mauritaniennes ont fondé leurs accusations contre le Burkina Faso, sur les renseignements que leur aurait fournis une "taupe" burkinabè.

Hermann Yaméogo ou une autre personne, nul ne saurait préjuger, même si les va-et-vient de l’homme en Mauritanie, en Guinée et en Côte d’Ivoire, ainsi que les documents compromettants trouvés sur son homme à tout faire, Noël Yaméogo, tendent à incriminer les deux hommes. C’est en cela qu’il convenait de savoir raison garder (si tant est que l’on est attaché aux principes démocratiques) en laissant la justice instruire cette affaire en toute sérénité. On pourrait arguer que celle-ci n’est pas "crédible", mais des faits d’armes antérieurs tel le "blanchiment" de Norbert Tiendrébéogo dans l’affaire des putschistes d’octobre 2003 plaide pour elle.

Que cache cette fébrilité ?

En fait, cette intense campagne médiatico-politique de l’opposition dite radicale, cache mal son incapacité à se poser en "alternance alternative". Comme elle le dit, elle dont le jeu favori a toujours été de diaboliser les institutions de la IVe République pour se faire de l’audience. Et pour cela, elle n’a jamais hésité à désigner la patrie de la main gauche. Il vous souviendra que dans ce registre, le Collectif avait, au plus fort de sa lutte contre l’impunité, demandé à certaines autorités décentralisées françaises (les villes de Grenoble et de Lejon) de cesser toute coopération avec le Burkina Faso. Voilà qui s’appelle passer par pertes et profits, les intérêts du peuple que l’on prétendait défendre par ailleurs.

Déjà à l’époque, le même Collectif faisait état des "ingérences" du pouvoir burkinabè dans la politique d’autres Etats, pour demander à l’ONU de prendre des sanctions plus "larges et plus sévères" à l’encontre du Burkina Faso. Une campagne qui avait fait chou blanc, une commission d’enquête onusienne ayant clairement établi que la responsabilité du Burkina Faso n’était pas engagée dans ces cas.

Jeter le bébé avec l’eau du bain, une tactique vieille donc de l’opposition burkinabè qui la remet au goût du jour avec cette affaire Hermann Yaméogo. A quelques encablures de la présidentielle, le thème de campagne est tout trouvé pour une opposition en panne d’idées et qui avant cette "aubaine", se déchirait à travers de multiples candidatures. Il y a cependant fort à parier que la mayonnaise ne prendra pas, car, abriter des réfugiés politiques, ne veut aucunement dire que l’on sert de base-arrière "déstabilisatrice".

Gbagbo qui le prétend avec ses "amis" du Burkina Faso, a la mémoire courte lui qui a été logé, nourri et blanchi au Faso sans que les autorités ivoiriennes ne crient au complot. D’autres opposants d’autres pays, vont et viennent au Burkina Faso sans que dans leur pays, on ne crie à la machination. Havre de paix depuis plus d’une décennie, le Burkina Faso est devenu ce qu’était la Côte d’Ivoire houphouétienne, un refuge pour tous les opposants qui ont des "tuiles" dans leur pays.

Devra-t-il faire fi de sa légendaire hospitalité, tout simplement parce que des régimes grabataires ont reçu des "tuyaux percés" le concernant. Assurément non, et tout comme on ne doit pas confondre devoir d’hospitalité et ingérence, on ne confondra pas dans l’affaire Hermann Yaméogo, intelligence avec des puissances hostiles au Burkina Faso et volonté de détruire un opposant "dangereux". Halte donc aux amalgames.

Boubakar SY
Sidwaya

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