Actualités :: Accusations mauritano-ivoiriennes : Hermann Yaméogo, le Ben Laden de Blaise (...)

Le Burkina Faso est devenu brutalement fébrile, subitement excité depuis que la Côte d’Ivoire et la Mauritanie ont accusé le pays des Hommes intègres d’être impliqué dans les tentatives de déstabilisation dont ils ont été victimes.

L’homme qui occupe l’épicentre de l’affaire est bel et bien le président de l’UNDD, Hermann Yaméogo. Ainsi, çà et là, des hommes et des femmes ont réagi sur la question de la levée de l’immunité parlementaire du député Yaméogo.

Mais si du côté du pouvoir comme de l’opposition, on aiguise épées, couteaux et lames pour se fendre chaque fois qu’un bord écrit, il y a bien encore un autre bord, celui de ceux qui se posent des questions sans passion. Quand on fait l’état des lieux, il ressort tout de suite que d’un côté comme de l’autre, les accusations mauritano-ivoiriennes ont été mal gérées par la classe politique burkinabè.

Évidemment, tout a commencé avec l’implication dans l’affaire de maître Hermann Yaméogo. Si le président de l’UNDD, taxé d’instable politique, a montré très peu d’arguments pour sa défense, le bord de Blaise Compaoré n’a pas trouvé la tenue qui convient pour contrer le fils de Maurice Yaméogo, qui, aujourd’hui, boit du petit lait.

Il est vrai que l’ex-président de l’ADF puis de l’ADF-RDA a bénéficié des largesses de Blaise Compaoré au temps mémorable de sa démocratie consensuelle. Il est encore vrai que toutes les promesses faites à sa personne n’ont pas abouti. Ce qui l’a ramené à l’opposition pure et dure. Il est encore vrai que, dans sa balade politique, il a perdu une bonne partie de sa crédibilité vis-à-vis de l’électorat. Mais aujourd’hui, il est à se demander si l’épisode qu’il vit n’est pas le "deal" qui va permettre son retour politique.

Hermann Yaméogo a fait trembler le CDP. Comme Ben Laden vis-à-vis des États-Unis, Hermann Yaméogo, aujourd’hui indésirable au palais de la présidence, possède des secrets que le camp de Blaise Compaoré aurait voulu voir taire. Il se trouve malheureusement pour le pouvoir et pour le CDP que le fils de Koudougou tient des cartes qu’il peut jeter à tout moment, et ça, ça dérange.

C’est pourtant le moment où jamais de dialoguer avec cet homme politique consumé dans la gestion de ce qui fut un grand parti d’opposition. C’est aussi le moment de relire son parcours face à l’opinion sans pour autant lui mettre sur les épaules tous les péchés d’Israël. Il aurait peut-être fallu que Roch Marc Christian Kaboré, président du CDP, ou Blaise Compaoré, ancien maître de maître Hermann Yaméogo, convie le politicien à problèmes à une discussion.

On dit d’Hermann Yaméogo qu’il monnaie ses prises de position. On l’accuse de tous les maux, dont celui d’exporter son expertise politique dans la sous-région. On lui attribue le statut d’apatride. Des arguments existent en effet qui pourraient faire prendre Hermann Yaméogo pour ce qu’il est réellement.

Il s’impose à tout observateur deux visions. Dans un premier temps, il apparaît que, comme disait l’autre, il n’y a jamais de fumée sans feu. La Côte d’Ivoire et la Mauritanie ont tant insisté qu’il semble bien que le Burkina, avec le drapeau libyen, est allé s’embourber dans ces pays-là. Si le Burkina n’est pas un État mercenaire, il fait au moins dans la sous-traitance décriée par le continent africain et criée par Me Hermann Yaméogo.

Deuxièmement, le président de l’UNDD, qui ne fait pas dans la confidence, est au stade où il doit se défendre. Finies les discrétions diplomatiques. Oubliées les allures compassées dans les réunions où le fils de Koudougou avait souvent remplacé Blaise Compaoré dont il était le deuxième bras droit. Oubliés les conseils du vieux Houphouët-Boigny prodigués à Hermann et à Blaise quelques mois avant sa mort.

Si demain l’immunité parlementaire de Me Hermann Yaméogo venait à être levée, la rupture serait totale, et au regard de la somme des mécontentements cumulés par la pauvreté de l’électorat, le fils de Maurice Yaméogo ferait une bonne affaire. Du reste, le président de l’UNDD remonte déjà dans les sondages informels.

M. J. Mimtiiri
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