Actualités :: Pourquoi Hermann Yaméogo et pas Joseph Ki-Zerbo ou d’autres opposants (...)
H. Yaméogo

La question mérite d’être posée. Pourquoi Hermann Yaméogo et pas Joseph Ki-Zerbo ou tout autre opposant politique burkinabè ? Si les partis politiques de l’opposition n’intègrent pas cette interrogation dans leur démarche, alors, il y a problème. Les réponses éventuelles à cette question doivent déterminer l’attitude des uns et des autres.

Mais, à la lecture des déclarations de ceux-ci, comme toujours, le débat vole bas. La ligne de défense partisane de principe a pris le pas sur la gravité des faits reprochés à l’un des leurs.

Pour une fois, mettons de côté la lutte pour "bouffer le naam" entre le pouvoir et l’opposition, pour parler du Burkina, notre patrie. Les acteurs politiques d’aujourd’hui passeront, mais le Burkina demeurera.

A-t-on le droit, au nom de la lutte politique, de porter atteinte à la sûreté de l’Etat burkinabè ? Est-il permis de trahir son pays, de se mettre en intelligence avec des puissances étrangères pour le déstabiliser sur la scène internationale ? Le Burkina mérite mieux de ses fils et surtout de sa classe politique. C’est pourquoi cette "affaire de haute trahison" doit être traitée avec rigueur et justice pour qu’aucun Burkinabè ne se laisse désormais embarquer dans des actions qui pourraient porter atteinte à l’intégrité physique, à l’honneur et à la dignité du Burkina.

La classe politique nationale, dans sa globalité a une dette vis-à-vis du pays. Jamais elle n’a su réaliser l’"union sacrée" lorsque l’intérêt supérieur de la nation l’exigeait. Ailleurs des politiques ont su surmonter leurs divergences pour l’honneur de la patrie. La classe politique française en la matière est un modèle de patriotisme et de nationalisme. La nôtre se comporte comme si elle était la "plus bête du monde".

Il faut donc mettre un bémol à cette opposition systématique et stérile face aux enjeux majeurs de la nation. Cela passe par un acte mémorable à marquer au fer rouge vif dans les annales de notre histoire commune.

Si cette "révolution" des mentalités doit passer par Hermann Yaméogo ou tout autre acteur politique burkinabè, qu’il en soit ainsi. Pour l’heure, c’est le président de l’UNDD qui est sur la sellette. Et pourquoi lui ? Chacun dans la vie récolte ce qu’il a semé. Voilà pourquoi la justice ne demande pas la levée de l’immunité parlementaire de Joseph Ki-Zerbo, de Stanislas Bénéwendé Sankara, de Philippe Ouédraogo... mais bien celle de Hermann Yaméogo.

Celui-ci a beau multiplier les sorties médiatiques, ses propres propos ne militent pas en sa faveur. Sa défense est provocante. La question fondamentale n’est pas de savoir s’il est allé en Côte d’Ivoire, en Mauritanie, en Guinée ou pas, mais de savoir s’il a pactisé avec le diable, car il peut bien se rendre dans ces pays cités pour autre chose, comme il peut trahir son pays à partir de Ouagadougou.

Sur cette interrogation, c’est Hermann Yaméogo qui donne le fouet pour se faire flageller. Morceaux choisis... "Au cours d’un déjeuner avec la première dame [de la Côte d’Ivoire, Mme Gbagbo. NDLR]... celle-ci m’informa qu’il devait se tenir le 34e congrès du Black Causus du 8 au 11 septembre 2004. Elle a proposé de m’y recommander pour participer aux différentes conférences qui auraient lieu à Washington, ce que j’ai accepté avec plaisir, compte tenu des opportunités de rencontres que cela m’offrait. C’est ainsi que je me suis rendu à Washington du 8 au 12 septembre 2004...".

Hermann Yaméogo a-t-il la mémoire courte ? Est-ce digne qu’un leader politique burkinabè, sans préalable accepte déjeuner avec cette dame qui s’était autorisée une sortie insultante contre notre peuple en affirmant qu’elle préfère un vietnamien à un Burkinabè, président en Côte d’Ivoire ?

Son pays n’était même pas en guerre que Mme Gbagbo était déjà en conflit ouvert avec le peuple burkibabè. En prime, tel un commis voyageur, "l’homme du tékré" fait allégeance en se rendant à Washington. Quelle humiliation pour toute la classe politique burkinabè dans son ensemble ? Pourquoi Hermann Yaméogo s’est-il prêté à ce jeu de "boy de course" de Mme Gbagbo ?

L’on sait que le couple présidentiel ivoirien a tenté en vain de faire croire aux Américains que le Burkina avait agressé leur pays. Alors quelle aubaine que de se payer un porte-parole burkinabé pour être le porteur de fausses vérités auprès de ce puissant lobby américain ?

A Conakry (Guinée) Hermann Yaméogo s’y est rendu comme il le soutient. Ainsi, il donne lui-même les preuves de son intelligence avec des puissances étrangères hostiles au Burkina et à son peuple. Personne ne peut cacher la vérité avec des déclarations médiatisées. Coïncidence pour coïncidence, c’est à chaque sortie africaine d’Hermann Yaméogo que les pays visités profèrent des menaces contre le nôtre, et lancent des accusations infondées. Le président Laurent Gbagbo vient encore une fois d’en faire la démonstration.

Difficile donc pour Hermann Yaméogo de prouver qu’il n’est pas en collusion avec des puissances étrangères pour nuire à son pays. El le silence assourdissant des autorités ivoiriennes, mauritaniennes et guinéennes est perçu comme un aveu de culpabilité. Un "espion" on s’en sert, jamais on ne le défend. A Hermann Yaméogo de se débattre tout seul dans cette sale affaire et que justice soit rendue au peuple burkinabè et au Burkina !

Par Michel Ouédraogo
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