Actualités :: Fin de Ramadan : Une polémique en perspective ?

Dans quelques heures le mois de ramadan 2003 ne sera qu’un
souvenir s’il plaît à Dieu. La fin du mois sera commémorée par l’AID EL FITR couramment appelé fête de ramadan. Cette fête est conditionnée par la vue de la lune tout comme le début du jeûne.

Le prophète Muhammed (que la paix et le salut de Dieu
soit sur Lui) dit dans un hadith rapporté par Tirmidhi : "On jeûne quand tout le monde jeûne, on rompt le jeûne quand tout le monde le rompt, on célèbre la fête du sacrifice le jour où tout le monde la célèbre".

Si pour le début du jeûne, le témoignage de la vue de la lune
par deux ou d’une seule personne reconnue pour son
honnêteté suffit, il n’en est pas de même pour la rupture du
jeûne. Pour la fin du ramadan, il faut le témoignage d’au moins
deux personnes honnêtes.

Quiconque voit le croissant de ramadan doit jeûner même si
son témoignage est refusé. Pour la fin du jeûne, il doit continuer
son jeûne s’il voit la lune et que son témoignage soit refusé et
ce conformément au hadith cité plus haut.

Le mois de ramadan est de 29 ou 30 jours. Le 29e jour du mois
lunaire, si la lune n’est pas perçue, on complète le jeûne à 30
jours puis sans hésiter, on fête le lendemain du 30 puisqu’il n’y
a jamais de 31 dans le cas du mois lunaire. Il convient de
prendre ses précautions dès le 29e jour. Aussi, avec les
incertitudes sur la date exacte de l’apparition de la lune pour le
début du ramadan, est-il prudent de s’apprêter dès le 28e jour
de jeûne effectif. On se rappelle qu’en 2001, beaucoup ont été
pris de court dans leurs réparatifs de la fête par l’apparition de la
lune à un moment où ils s’y attendaient le moins.

Le cas du
ramadan 2001 n’est pas un cas isolé. Plusieurs fois, la lune est
apparue soit avant soit après la date prévue dans les
calendriers. C’est le lieu ici de signaler que les dates des
calendriers doivent être prises avec précaution. Ces dates nous
indiquent approximativement le début ou la fin du ramadan. Ce
sont des indications prévisionnelles qui ne sont pas exemptes
d’erreurs. Les calendriers gardent toute leur utilité mais il ne
faudra surtout pas perdre de vue ce que nous disent les textes
sacés. Alors retenons la règle établie depuis les origines :
"Jeûnez quand vous voyez la lune et rompez le jeûne quand vous
voyez la lune de nouveau".

Certains diront qu’avec cette règle
c’est bonjour la polémique. Soit, il faudra que ceux qui tiennent
coûte que coûte à fêter parce qu’ils ont vu la lune et ceux qui sont
pressés d’en finir avec le ramadan sachent que le report de la
fête est obligatoire dès qu’il s’agit de l’unité de la communauté.
Si d’aventure il arrivait que des personnes voient la lune et
qu’elles n’arrivent pas à communiquer l’information à temps ou
que pour une raison ou une autre leur témoignage venait à ne
pas être pris en compte, elles ont obligation de patienter pour
fêter avec les autres : "... On rompt le jeûne quand tout le monde
le rompt..." disait le prophète Muhammad (que paix et salut
d’Allah soient sur Lui). Il n’y a donc pas lieu de forcer le début ou
la fin du ramadan. Pour le début d jeûne, le problème se pose
avec moins d’acuité ; quand on voit la lune et que la majorité ne
l’a pas vue ou n’a pas reçu l’information on jeûne quand-même
 ?

Pour la fin du jeûne, quand on voit la lune et que notre
témoignage n’est pas pris en compte ou que la majorité n’a pas
l’information, nous devons continuer le jeûne avec elle. Les
tiraillements et autres disputes de fin de ramadan sont dus à la
non-application des textes ou à leur ignorance. Désormais,
soyons de ceux qui oeuvrent dans le sens d’un mouvement
d’ensemble des musulmans. Tout le monde y gagne a
commencer par les musulmans eux-mêmes, les pouvoirs
publics et bien d’autres personnes ont besoin d’une position
tranchée de la communauté en ces moments-là pour ajuster
leurs programmes.

Pour coordonner les actions des uns et des autres sur le
terrain, une commission a été mise en place. Dénommée
Commission lune, elle a pour mission de centraliser les
informations relatives à la vue de la lune et de les diffuser. Le
manque de structure de coordination a conduit plusieurs fois les
musulmans à jeûner et faire la fête de ramadan en ordre
dispersé. Depuis un certain temps, la commission a palié un
temps soit peu cette situation.

Cependant nous suggérons à la
commission d’être prompte dans la diffusion de l’information car
ça n’a pas toujours été le cas. Si l’année dernière l’information
sur la fin de ramadan est intervenue vers 20 heures, ce qui a
permis de toucher le maximum de personnes, l’an passé
l’information du début de ramadan a été diffusée sur les ondes
de le radio nationale quelques cinq minutes après le journal
parlé de 22h. Or, ils sont nombreux ceux qui après ce journal,
sont coupés de Ouagadougou parce que les autres stations de
radio désynchronisent. La commission a l’avantage de réunir en
son sein toutes les sensibilités de la population musulmane du
Burkina Faso.

Bien qu’elle reste très peu connue du grand
public, elle abat un travail gigantesque qui contribue à nous
sortir tous du manque de directives claires à suivre à chaque
début ou fin de ramadan. La commission doit donc être
soutenue et écoutée. Certainement, elle ne rejettera pas les
contributions de toutes natures. Ainsi, ceux qui verront la lune
pourront aussitôt entrer en contact avec elle.

Aussi, devons-nous
rester à l’écoute des résultats des postes d’observation mis en
place par la commission. La fête est belle quand nous la
faisons ensemble. Pour cette année, tirons leçon du passé pour
éviter la surprise, les comportements marginaux et les attitudes
qui nous feront perdre en un jour l’effort de tout un mois. Bonne
fête à toutes et à tous.

Moumouni Dabré BP 515
émail : amdabre @yahoo.fr Ouagadougou


Zakat el Fitr : terminer ramadan dans la solidarité

La Zakat el fitr est une aumône très recommandée et indiquée
pour tout musulman grand ou petit, homme ou femme. Même le
nourrisson né la veille de la fête doit être comptabilisée lors du
prélèvement de la zakat el fitr. Elle a une valeur obligatoire.

Cette
zakat qui est donnée après chaque ramadan a pour but de
purifier l’âme. Elle vient en appui au jeûne en faisant pardonner
les propos obscènes, les bavardages et autres actes non
conformes aux prescriptions édictées pendant le ramadan.

Elle
est destinée aux pauvres. La zakat el fitr devrait éviter à cette
couche de la population de mendier le jour de la fête. Le
prophète Muhammad (que la paix et le salut de Dieu soient sur
Lui) dit dans un hadith rapporté par Bayyhaki : "Epargner-leur
(c’est-à-dire les pauvres) la mendicité en ce jour".

La zakat el fitr est mesurée par quatre fois la contenance des
deux mains et concerne la nourriture généralement en usage
dans la région telle le maïs, le riz, le mil, les dattes... cette
quantité s’applique pour chaque membre de la famille.

Il n’est
pas permis de donner le Zakat de ramadan en dehors des
produits alimentaires, même pas de l’argent sauf en cas de
nécessité. Cependant, il est permis de donner de l’argent en
plus de sa zakat el fitr ou de dépasser la quantité indiquée
quand on a les moyens et si on le désire. La zakat de fin de
ramadan peut être donnée 1 ou 2 jours avant la fête.

Mais il est
préférable de la donner le matin de la fête avant d’aller à la
grande prière de ramadan. Celui qui n’arrive pas à respecter ce
moment doit quand même s’en acquitter même plusieurs mois
après. Celui qui n’a pas de quoi se nourrir ce jour en est
dispensé alors que celui qui a de quoi se nourrir et qui dispose
d’un petit surplus doit s’en acquitter.

La zakat el fitr peut être accordée par une femme riche à son
mari pauvre mais le contraire n’est pas permis car l’homme doit
subvenir au besoin de sa femme. Il est permis de partager la
quantité de sa zakat entre plusieurs personnes ou de donner le
tout à un seul pauvre, la loi ne fait aucune restriction en la
matière.

Le musulman doit donner la zakat el fitr là où il se
trouve. Il n’est permis de la transférer qu’en cas de nécessité.
La zakat el fitr est liée au ramadan, elle est différente de la
zakat obligatoire annuelle dont le musulman s’en acquitte
chaque année.

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