Actualités :: Mauritanie-Burkina : Les confidences de Djibrill Bassolé
Djibril Bassolé

Le gouvernement mauritanien vient, une nouvelle fois, d’accuser le Burkina Faso, d’être le terreau de la déstabilisation de son système politique. Face à cette donne, qu’en disent les autorités burkinabè ?

A travers une interview exclusive accordée à Sidwaya, le ministre Djibrill Yipènè Bassolé de la Sécurité s’inscrit en faux contre les arguments de Nouakchott. Il réaffirme, par ailleurs, la volonté du Burkina de voir l’Union Africaine mener les investigations nécessaires afin d’établir la vérité sur cette affaire…

Sidwaya (S) : Les autorités mauritaniennes viennent de déclarer sur les ondes de radios étrangères que des putschistes mauritaniens s’entraîneraient dans les garnisons de Pô et de Dédougou. Jusqu’à présent, le gouvernement burkinabé n’a pas réagi. Qu’en est -il exactement ?

Djibrill Yipènè Bassolé (D.Y.B) : Il ne nous a plus paru judicieux ou même utile de répondre aux accusations des autorités mauritaniennes et aux affirmations dénuées de fondement et de bon sens pour deux raisons essentielles.

La première tient au fait que le Burkina Faso, dans le souci d’établir la vérité, a officiellement demandé à la Commission de l’Union Africaine de créer une commission d’enquête qui mènera les investigations nécessaires. Tous les éléments du dossier mauritanien seront examinés à leur juste valeur par cette commission neutre et indépendante, dans le cadre de son travail.

Du coup, et c’est la deuxième raison, il devient tout à fait inutile de répondre aux déclarations intempestives des autorités mauritaniennes sous peine de tomber dans le jeu de la polémique qu’elles veulent entretenir à tout prix pour des mobiles qui leur sont propres.

Lorsque le 26 août 2004, les autorités mauritaniennes ont proféré les premières accusations contre le Burkina Faso, nous avons certes été surpris et choqués, mais nous avions estimé qu’elles pourraient s’être trompées de bonne foi. Il y eut donc des réactions officielles appropriées, sur les plans médiatique et diplomatique.

A la lueur des affirmations mauritaniennes du 25 septembre dernier, on peut se douter de la fiabilité de ce qui apparaît aujourd’hui comme une grossière machination qui n’appelle de notre part que la prudence et la vigilance.

S : Y a-t-il de réels éléments de preuves qui vous permettent d’affirmer qu’il s’agit d’une machination ?

D.Y.B : Vous pensez véritablement que les autorités mauritaniennes veulent d’une coopération policière et judiciaire pour retrouver leurs putschistes ? Elles voudraient se braquer définitivement contre le Burkina Faso et jeter le discrédit sur notre pays qu’elles ne s’y prendraient pas autrement. Dans quel intérêt le font-elles ?

Il y a manifestement une volonté de nuire, de la part de certaines puissances étrangères hostiles au Burkina Faso... Elles bénéficient du concours d’illustres Burkinabè qui sillonnent en ce moment même certaines capitales pour vendre des informations sur de prétendus camps d’entraînements de putschistes étrangers.

Vous avez certainement lu l’article « Refermons vite cette parenthèse folle » du Journal San Finna du 27 septembre 2004. Savez-vous que c’est Maître Hermann Yaméogo qui l’a fait envoyer de Nouakchott où il a été reçu le mercredi 22 septembre à la Présidence en provenance d’Abidjan ?

S : Ne serait-ce pas trop facile que de vouloir ainsi mêler l’opposant burkinabè Hermann YAMEOGO aux causes des « démêlés » actuels entre Ouagadougou et Nouakchott ?

Loin de moi toute intention de l’accabler. Il se bat comme il peut pour se faire un peu d’argent. Je veux simplement dire que si des affirmations qui accablent le Burkina Faso sont faites par les autorités mauritaniennes, sur la base d’informations fournies par Maître Hermann Yaméogo dont on connaît le degré de patriotisme et de sympathie pour le régime, on ne peut que douter de la sincérité de ces accusations.

La machination est si insidieuse qu’ils affirment que le groupe de putschistes est entraîné par un officier togolais lui-même recherché par les services de sécurité togolais. Je puis vous assurer que vous aurez bientôt les tenants et les aboutissants de cette rocambolesque affaire qui ressemble à une sorte de coalition dont l’objectif commun des membres est de nuire au Burkina Faso ou de divertir l’opinion nationale et internationale

S : Dès lors, que comptez-vous faire à présent ?

D.Y.B : Redoubler de vigilance, car ce genre de montage n’est jamais gratuit.

Nous n’animerions pas le feuilleton médiatico-diplomatique dans lequel on veut nous entraîner. Pour l’immédiat, nous concentrons nos efforts et notre énergie sur l’organisation et la réussite des différentes rencontres de Ouagadougou dont le Sommet de la Francophonie. Il est important que les Burkinabè et les amis du Burkina Faso aient la saine information sur cette affaire.

C’est la raison pour laquelle,je me suis permis de saisir l’occasion que vous m’offrez, pour expliquer les raisons véritables de « l’acharnement médiatique » des autorités mauritaniennes sur la prétendue implication du Burkina Faso dans les turbulences politiques qu’elles connaissent en ce moment…

Interview réalisée par Ibrahiman SAKANDE
(ibra.sak@caramail.com)
Sidwaya

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