Actualités :: Blaise Compaoré : Un homme, une image à controverses

L’année 2005 se pointe à l’horizon et les yeux des Burkinabè des villes et des campagnes sont rivés sur l’élection présidentielle. Normal, c’est le système démocratique qui veut que cette opération soit quelque chose de majeur dans la vie de la République parce qu’il s’agit de choisir l’homme ou la femme qui va présider aux destinées de ses concitoyens.

Dans cette perspective, un homme, Blaise Compaoré, est au centre de tous les débats. Il est l’actuel locataire de la Pré-Faso, et cela fait 17 ans qu’il y est.

Le beau Blaise - comme une certaine presse qualifiait le N°2 du CNR - est un ange pour les uns et un démon pour les autres. La longévité de son règne pourrait être la source de toutes ces controverses. Le hic cependant, c’est que ces qualificatifs viennent de ceux qui ont soupé avec lui et qui n’ont presque jamais quitté la table de leur propre chef. Est-ce eux qui sont versatiles ou est-ce le PF qui n’est pas fréquentable ?

Une chose est sûre, l’homme de Ziniaré qui a voulu dès 1987 paver son pouvoir de bonnes intentions et jalonner ses mandats de bonnes actions n’a pas encore la bonne presse à laquelle il était en droit de s’attendre. Bien au contraire, on pourrait se demander si Blaise n’était pas un homme qui se fait payer en monnaie de singe. A moins que tout le Burkina ne soit en fin de compte qu’un cirque et que tout cela ne soit que du cinéma !

Lorsqu’en 1987 il prenait le pouvoir pour rectifier la Révolution démocratique et populaire, il affirmait le faire pour élargir les libertés démocratiques et donner un visage humain à la Révolution. Ceux qui se disaient victimes de la RDP (les exilés, les condamnés, les dégagés) sont aujourd’hui nombreux dans les rangs des farouches adversaires du PF.

Les partis qui ont pu renaître de leurs cendres à la faveur du Front populaire sont pour certains, après plusieurs mues, en première ligne du Collectif qui semble rendre la vie dure au docteur Honoré. Le péché originel qu’a été l’élimination physique de Thomas Sankara ne suffit pas à expliquer cette atmosphère de défiance, d’autant plus que ceux qui s’accrochent encore à cet argument ont à un moment ou à un autre fréquenté "l’infréquentable" en militant dans son parti ou en acceptant des postes ministériels.

L’OBU, de ce fait, a raison de rechercher comme challenger de Blaise pour 2005 une personnalité qui n’a pas encore dîné avec lui. Une entreprise qui pourrait du reste s’apparenter à la recherche d’une aiguille dans une botte de foin tant cet "oiseau" est rare dans la faune politique burkinabè.

D’ailleurs, ce n’est plus un secret qu’ils sont de plus en plus nombreux les opposants le jour et fans de Blaise la nuit au point que certains militants du CDP en sont arrivés à se demander si ce n’était pas plus rentable d’être opposant que d’être un mouton dans le troupeau des militants acquis.

Hors du Burkina, l’approche moins enflammée des relations avec le voisinage n’a pas produit les résultats escomptés, pas plus que l’implication de Blaise dans la résolution de certaines crises dans certains pays. De nombreux pays bénéficiaires des bons offices du PF ont aujourd’hui la dent dure contre lui, et des réfugiés qui ont bénéficié du gîte et du couvert sont devenus des ennemis.

On n’a pas besoin de plus que ce petit tableau pour se demander si Blaise Compaoré est un incompris ou si c’est plutôt lui qui se fait mal comprendre au point que ses initiatives, même les plus hardies, ne soient pas saluées. Il est par exemple de notoriété publique internationale que le récent sommet de l’UA sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté qui s’est tenu à Ouagadougou est une initiative du PF, mais ce n’est pas demain que son nom sera aligné dans les chants et louanges faits à Cabral, Lumumba, Mandela, Sankara... auxquels la jeunesse africaine s’identifie.

Certes, aucun homme politique ne peut faire l’unanimité autour de sa personne, mais Blaise, plus que quiconque, a une image à faire... rectifier, si tant est que celle qu’on a de lui ne soit pas celle qu’il veut donner.

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