Actualités :: Opposition burkinabè : La même rengaine

A l’affût de toute opportunité pour « cracher le venin », 16 partis de l’opposition n’ont pas pu résister à la tentation. Des langues acérées » se sont déliées, mais était-ce sur l’essentiel ?

Quand résonnent les « tambourins de la médisance », il n’est guère possible d’entendre d’autres sons que ceux de la colomnie.
Après cette sortie pamphlétique par voie de presse d’une certaine opposition à la faveur de la tenue du sommet sur l’emploi à Ouagadougou, l’on est en droit de se poser les questions sur l’utilité de ces « coups de gueule » à l’emporte-pièce.

En effet, rien de plus alléchant pour des esprits hostiles au pouvoir que de se saisir d’une telle occasion offerte pour cracher le venin longtemps contenu et se libérer les entrailles du poison mortel. Mais seulement le jeu en valait-elle la chandelle ? N’aurait-il pas été plus opportun de se saisir de « cette tribune » sur l’emploi et la pauvreté pour proposer des réformes concrètes : à même de lutter efficacement contre le chômage et la pauvreté ?
L’idéal n’aurait-il pas été d’éviter de s’égosiller inutilement sur les méfaits du système et d’agir dans le sens d’une meilleure alternative ?

Vers une opposition constructive ou…. ? ?

Toutes les prouesses démontrées par l’opposition sur le terrain des intrigues politiques n’ont certainement rien à envier à celles dont les pourfendeurs de la IVe République ont l’habitude de coller au dos du pouvoir majoritaire, les coups d’éclats répétés en matière de scission, dissidence, détronisation devenus monnaie courante en son sein,renforcent le scepticisme des populations et l’électorat qu’ils sont sensés courtiser et mobiliser pour la cause.

Les « pousse-toi que je m’y mette » sont devenus plus nombreux que les véritables leaders désintéressés. Le nombre de ceux qui, furtivement et nuitamment ont recours aux mains salvatrices de ceux qu’ils accusent en plein jour de tous les maux de la société sont légion parmi les opposants.

La voie des urnes, le salut de l’opposition et : conquérir l’électorat

L’ambition de tout parti politique est d’acquérir le maximum de personnes à sa cause et d’obtenir l’adhésion de la grande majorité à son projet de société.
La promptitude avec laquelle une certaine opposition se saisit des opportunités pour mettre le pouvoir sur le banc des accusés en dehors de tout débat constructif laisse à désirer.

Compte tenu d’un contexte institutionnel favorable à l’exercice des libertés fondamentales et de la démocratie, il conviendrait à une opposition responsable d’user de moyens appropriés autres que les invectives et autres méthodes moins honorables pour allier un électorat où le scepticisme va grandissant.

La politique de « s’opposer pour s’opposer » ou de critiquer pour essentiellement nuire n’a rien de constructif et aboutit à des non-sens et fait de l’échiquier politique national une arène où tous les coups bas et désordonnés seraient permis.

Dans ce méli mélo le peuple des électeurs ne sait ou donner de la tête. L’alternance à laquelle aspireraient certains ne serait plus qu’un miroir aux alouettes. Les accusations et allégations prises en écho par une certaine opposition à l’encontre du régime burkinabé à propos de la crise ivoirienne où celle de la Mauritanie se situent dans le contexte de la dynamique des relations bilatérales ou multilatérales qui a ses bons et ses mauvais côtés.

Il y a lieu de convenir que la nécessité de jouer un rôle actif dans le concert des nations entraîne forcément des prises de position de principe, ou des chocs d’intérêts qui peuvent soit compromettre ou raffermir des liens d’amitié ou de coopération. Au cas où les pôles d’intérêts divergent et ne parviennent pas à s’accorder toute dérive est alors possible. Des accusations et allégations peuvent surgir de part et d’autres.
Il convient alors d’être prudent dans l’interprétation de certaines données de la scène diplomatique.

Quelles propositions concrètes pour une alternance ?

Les griefs de l’opposition à l’encontre du régime de la IVe République se doivent d’être fondés sur de solides arguments.
Les débats stériles ou les empoignades verbales devant un parterre d’étrangers et d’hôtes à la faveur des rencontres internationales comme le sommet de Ouagadougou sur l’emploi et la pauvreté sont peu payants.

Les difficultés liées à l’assainissement de nos économies, aux impacts négatifs de la globalisation sur les structures de nos économies nécessitant des réformes adéquates, aux contraintes conjoncturelles indépendamment des orientations de politique nationale n’ont certainement pas débuté avec le pouvoir de la IVe République. Ils ont pour nom l’héritage du passé et la configuration géopolitique et géostratégique dont les grandes puissances en sont les concepteurs.
Des propositions concrètes de l’opposition, on attend des solutions présentées sous forme de projets de sociétés capables de supplanter en efficacité ceux en application par le pouvoir en place.

Il ne sert à rien de crier au feu quand on n’est pas capable de suggérer les moyens pour l’éteindre.
Que ce soit sur le front du chômage et de l’emploi, de la bonne gouvernance ou du renforcement de la démocratie il est impérieux pour une opposition responsable d’être à même de faire des propositions pertinentes.
Les qualificatifs pompeux et caricaturaux comme « république bananière » et autres appellations moins avenantes doivent être relégués à l’arrière fonds des débats constructifs.

Par Franck Samir
L’Opinion

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