Actualités :: Politique : Ces Sankaristes et la présidentielle de 2005

A l’approche de l’élection présidentielle au Burkina, prévue pour 2005, les partis vont et viennent dans tous les sens. Déchirements par-ci, regroupements par-là, tels sont les jeux favoris des politiciens. Dans les lignes qui suivent, l’auteur se demande si ceux qui veulent regrouper ne portent pas en eux les germes de la division.

Dans un peu plus d’un an, le peuple burkinabè sera invité à choisir celui qui va présider à ses destinées pour les cinq prochaines années. En fait, l’exercice n’est pas nouveau pour les citoyens. L’intérêt réside dans la prise en compte du contexte nouveau, des paramètres nouveaux qui peuvent conditionner le choix des hommes ou des femmes qui vont briguer la magistrature suprême.

S’il y a de fortes probabilités que l’actuel locataire du palais de la présidence du Faso soit candidat à sa propre succession, même s’il prétend que l’élection présidentielle n’est pas sa préoccupation de l’heure, force est de constater que certains de ses concurrents potentiels ou déclarés sont pratiquement en campagne. Pour l’heure, nous parlerons de ce qui est appelé le "mouvement sankariste" , qui défraie depuis un certain temps la chronique.

Certains d’entre eux ont pu penser qu’a près de quinze (15) mois de cette importante échéance électorale, une célébration commune du 21e anniversaire de la Révolution démocratique et populaire (RDP) est l’élément qui manquait pour effacer la méfiance qu’une grande partie du peuple témoigne à leur égard, des suites de leurs propres agissements. Pour marquer l’événement, une déclaration relayée par la presse a été co-signée par un groupe hétéroclite de Sankaristes comprenant :
- des Sankaristes qui ne sont pas prêts à mourir comme leur père spirituel pour la cause de la patrie ;
- des nostalgiques de la période révolutionnaire ;
- des Sankaristes qui prétendent diviser la famille soi-disant pour mieux l’unir, etc.

Les "Pêle-mêle variétés" créent la confusion

Ce qui a retenu notre attention à cette occasion, c’est cet autre "groupe" de Sankaristes, représenté par la Convergence de l’espoir, qui aurait fait bande à part, comme l’a souligné un quotidien de la place. Pour ces derniers, la question de l’unité serait une préoccupation essentielle, mais ils ne seraient pas prêts à entrer dans une sorte de "pêle-mêle variétés", qui ne ferait qu’ajouter à la confusion.

Pour eux, tout regroupement, n’importe lequel, autour d’aucun idéal est inutile. Ils en voudraient pour preuve les échecs des précédents rassemblements, les comportements opportunistes et les défections programmées de partis dont des membres en vue ont fini par passer avec armes et bagages du côté du pouvoir.

Ils disent également être différents des autres. Auront-ils la capacité de relever le défi de la reconstruction d’un mouvement divisé et pourtant craint par le pouvoir ? Donnons-leur le temps et attendons de les juger sur la base des actes qu’ils poseront, comme ils l’ont eux-mêmes souhaité. Pour le moment, les regroupements qu’il nous a été donné de constater dans la famille sankariste portent en eux-mêmes les germes de la division.

En effet, quelques jours seulement après le 4-Août, l’unique député de circonstance du FPC confirmait sa défection en intégrant officiellement l’UPR, ce nouveau regroupement de partis qui se réclament de la mouvance présidentielle.

Plus tard, c’était au tour du Front démocratique sankariste (FDS), par la voix de son président, d’appeler au soutien de Bénéwendé Sankara pour la course à la présidentielle à Pobé-Mengao.

Est-ce donc là le FDS dont le même Fidèle Kientéga précisait que la finalité et la raison d’être même de sa création, c’est l’unité des Sankaristes ?

Les leaders sankaristes doivent se concerter d’abord

Ces déclarations et comportements individuels qui font peu de cas des démarches unitaires pourtant proclamées discréditent le mouvement, d’où la méfiance de nombre de citoyens à l’égard de ces rencontres sans lendemains.

Pour la présidentielle à venir, le bon sens et la raison politiques auraient voulu qu’après l’élaboration d’un programme commun de gouvernement, les leaders sankaristes se concertent, que les uns et les autres fassent connaître leurs intentions et qu’ensemble ils sillonnent le territoire national pour inviter la base à choisir, à partir de critères acceptés par les militants, le candidat qui puisse les représenter avec plus de chances de réussite, si tant est que l’unité doit se faire à la base et non au sommet.

Cette démarche aurait eu au moins le mérite d’un choix démocratique et consensuel du candidat des Sankaristes, toutes choses qui pourraient amener les uns et les autres à soutenir ce dernier pour le triomphe de l’idéal commun. Ce n’est visiblement pas le cas. L’empressement de certains pour se positionner ne trahit-il pas leur immaturité politique et la raison profonde de leur engagement ?

Quand le président d’un parti qui se dit sankariste déclare, il y a quelques semaines à peine : "Je pense être le candidat de l’opposition. Je ne suis pas égoïste. Je dis cela parce que pour moi tout le monde pensait et raisonnait comme moi", non seulement cela laisse à désirer, mais donne aussi beaucoup à réfléchir sur la qualité de ceux qui prétendent prendre le relais du si modeste défunt président Thomas Sankara.

O.E.
L’Observateur

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