Actualités :: Le Mouvement de la paix à Blaise Compaoré : "Ne franchissez pas la ligne (...)

A l’occasion de la Journée internationale de la paix, le Mouvement de la paix/Burkina nous a fait parvenir la déclaration dont teneur suit.

Le 21 septembre de chaque année, l’ONU célèbre la Journée internationale de la paix. Le Mouvement de la paix saisit cette opportunité pour réaffirmer son opposition aux guerres et son engagement pour la paix, la résolution négociée et pacifique des conflits, la protection et la promotion des droits humains.

Cette journée doit nous faire réfléchir sur cette absurde guerre entre l’Israël et la Palestine qui dure maintenant plus d’un demi-siècle. C’est une honte pour l’humanité que de laisser les Juifs et les Arabes s’entre-tuer alors que la résolution de la crise est à portée de main : il suffit pour cela d’appliquer les résolutions des Nations unies (ne serait-ce que celles votées à l’unanimité des 5 membres permanents du Conseil de sécurité). Le quartet a les moyens de mettre fin à cette tragédie avant le 21 septembre 2005 s’il le veut.

En Tchéchénie, Irak, Colombie, Nepal, Afghanistan, les armes déciment, les bombes exterminent des milliers de citoyens dont la plupart sont des enfants, des femmes, des civils. Le monde du 21e siècle a-t-il vraiment besoin de cela ?

En Afrique, plus d’un tiers des pays de l’Union africaine est plongé dans des guerres civiles ou inter-Etats déclarées ou non ;

Les conséquences de ces guerres absurdes sont désastreuses :

• des millions de vies supprimées ;

• de nombreux handicapés et mutilés de guerre ;

• des millions de gens privés de leurs droits et de leur emploi ;

• environ 17 millions de réfugiés dont plus du 1/3 (6 millions) en Afrique ;

• plus de 15 millions de déplacés dont environ 5 millions en Afrique ; • etc.

L’espoir est permis

Au plan social et économique, les conséquences sont tout aussi désastreuses et toutes ces guerres coûtent très chères à l’ONU qui utilise des sommes colossales pour financer ses différentes initiatives de paix à travers le monde. Ces sommes pourraient, si les guerres cessaient, servir à financer le développement de l’humanité, mais hélas ! Et que dire du coût de la guerre en Irak ? !

Toutefois, il y a une lueur" d’espoir pour mettre fin un jour à ces absurdités de l’homme puisque des mécanismes et des instruments de résolution et de prévention des conflits voient le jour çà et là, telles que la Commission de paix et de sécurité de l’Union africaine, les différentes initiatives de l’ONU pour maintenir, consolider et rétablir la paix dans le monde.

Le Mouvement de la paix se réjouit du retour de la paix encore fragile certes, en Ethiopie, en Erythrée, en Côte d’Ivoire, au Congo démocratique, au Timor, en Yougoslavie, au Kosovo.

Au Burkina Faso, la paix règne mais selon tous les rapports officiels commandés par le gouvernement, cette paix est fragilisée et mérite d’être préservée et consolidée ; et pour cela, il faut connaître les principaux éléments qui participent à cette fragilisation de la paix dans notre pays. Notre Association pense que, au nombre des causes qui fragilisent la paix dans notre pays, figure la mal gouvernance dont les principales manifestations sont :

Au plan politique : élections truquées, Constitution bafouée et tripatrouillée pour permettre au président Blaise Compaoré de perdurer au pouvoir s’il le veut. C’est une grave erreur car, les mandats présidentiels trop longs ; même légalement conquis, génèrent les guerres en Afrique. Les exemples suivants confirment notre analyse.

• L’ex-Zaïre avec Mobutu : 33 ans de pouvoir et au finish la guerre ;

• Le Rwanda de Habiryama : 32 ans et au finish la guerre ;

• La Côte d’Ivoire de Houphouët Boigny : 33 ans et au finish la guerre ;

• Le Mali de Moussa Traoré : 21 ans et au finish des émeutes avec plus de 100 morts et la guerre Touareg. Le Togo d’Eyadéma, 37 ans de pouvoir, le Gabon de Bongo 36 ans de pouvoir et le Cameroun de Bya 22 ans de pouvoir, risquent malheureusement d’être plongés à leur tour dans des guerres civiles une fois leur « guide » parti.

A la fin de son mandat constitutionnel en 2005, Blaise Compaoré aura bouclé ses 18 ans à la tête de l’Etat. Le pire peut encore être évité à notre pays si son Excellence M. Blaise Compaoré le veut, car la ligne rouge, la ligne de tous les dangers c’est-à-dire 20 ans et plus au pouvoir n’est pas encore franchie.

Au plan économique : la mal gouvernance c’est la corruption, les abus des biens sociaux, l’enrichissement illicite, le surendettement qui ne produit pas les effets escomptés, l’absence des investissements étrangers "directs, la fuite des capitaux vers l’Occident...

Au plan social et judiciaire : mal gouvernance rime avec injustice, impunité, répartition inégale du fruit de la croissance, violations des droits humains, pauvreté, analphabétisme et maladies : taux de létalité à 17 pour mille, la mortalité infantile à 107 pour mille, l’analphabétisme à 80% ; ces indicateurs sont les plus élevés du monde ; ils menacent la paix sociale.

La voie de la paix par la bonne gouvernance

C’est pourquoi, en ce jour anniversaire de la célébration de la Journée internationale de la paix, le Mouvement pacifiste,

• Insiste auprès des autorités pour qu’elles abandonnent le chemin de la mal gouvernance pour emprunter celui de la bonne gouvernance, source de paix et de développement ;

• Demande aux citoyens du Burkina Faso de s’imprégner davantage de la culture de tolérance et de paix pour éviter au pays la répétition de tragiques évènements de Sidéradougou (Comoé) de 1986, qui a occasionné 10 morts et ceux de Baléré/Diabo qui a fait au moins 10 victimes et de nombreux disparus ;

• Invite les gouvernants et les rébellions africains à mettre fin à ces guerres fracticides et absurdes en faisant la paix et à éviter les immixtions dans les affaires intérieures d’autres pays.

• Exhorte les grandes puissances au respect strict de la charte des Nations unies, à plus de solidarité avec les nations du Sud et plus particulièrement avec les pays africains.

• Félicite et soutient fermement les Nations unies pour toutes ses initiatives de maintien, de consolidation et de rétablissement de la paix à travers le monde.

Non aux guerres ! Vive la Journée internationale de la paix ! Pour le Mouvement de la paix/Burkina

Ouagadougou, le 20 septembre 2004

Le président,
Dr Pierre Bidima

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