Actualités :: CDP/Houet : Un duel épique entre deux leaders
Célestin Koussoubé

Pour manifester leur désapprobation vis-à-vis du secrétaire général de la section provinciale du parti, l’une des tendances du CDP-Houet a choisi de se rendre mardi dernier à Ouagadougou pour se faire entendre par les premiers responsables du parti.

Cette démarche, entreprise par le clan Koussoubé, traduit alors l’importance des divergences qui sont apparues au sein de cette section provinciale depuis le début du renouvellement des structures de base en vue des municipales.

Ce qui se passe actuellement au sein de la section provinciale du CDP-Houet ne saurait surprendre les observateurs avisés. En tout cas, ils sont encore nombreux à croire que si rien n’est fait d’ici là, la situation pourrait empirer au point de compromettre définitivement l’avenir du parti au pouvoir dans la province.

Et pour les plus pessimistes, les risques d’implosion sociale ne sont pas à ignorer vu certains comportements qui ne manquent pas de susciter de nombreuses interrogations. L’heure est donc grave dans le Houet, serait-on tenté de dire, avec cette pagaille généralisée et entretenue par des responsables politiques, et pas des moindres, qui auraient opté pour la politique de la division afin de mieux régner.

Et quoi qu’il en soit, des divergences, il en existe dans la plupart des structures politiques et ce sont généralement les batailles d’idées, qui sont aujourd’hui considérées comme la sève nourricière des organisations politiques ; ce qui leur permet d’avancer et de se hisser au sommet pour mieux se faire entendre à tous les niveaux.

Mais cette conception de la chose politique est vue autrement à Bobo où la moindre divergence suffit à vous attirer les foudres de tel ou tel leader. Et c’est de cette façon que l’on continue de cultiver et d’entretenir la haine dans les esprits au point de voir des militants du même parti se proférer quotidiennement des menaces de mort.

Une vraie bataille entre Salia et Koussoubé

Alors, eux qui ne jurent que par le député Salia Sanou, qui est aussi le secrétaire provincial du parti, n’ont pas d’autres ennemis que ceux qui sont fidèles au maire de la commune, Célestin Koussoubé, et vice versa. Et si l’on s’en tient aux conditions dans lesquelles ce dernier est arrivé à la tête de cette commune, on ne pouvait que s’inquiéter du déroulement de ce deuxième mandat des élus locaux.

Dès lors, tous les ingrédients semblaient réunis pour des règlements de comptes à n’en pas finir entre les pro-Salia et les pro-Koussoubé. Et c’est ce qui semble caractériser ce second mandat de la municipalité où la bataille entre les deux tendances a visiblement pris le dessus sur le développement de la commune.

Et il n’est un secret pour personne que les relations de plus en plus exécrables entre Salia Sanou et Célestin Koussoubé ont grandement contribué à ralentir ou à compromettre le processus de développement de la ville. A peine si les deux leaders (Salia et Célestin) communiquent, tant leur adversité reste assez visible et a aujourd’hui atteint des proportions inquiétantes.

Comment dans ces conditions, le renouvellement des structures de base aurait pu s’effectuer sans frustrations, d’autant plus que chacune des parties a tendance à tirer la couverture à soi ? Et nul ne peut aujourd’hui s’étonner de voir une tendance, notamment le clan Koussoubé, crier au scandale et dénoncer ce qu’elle qualifie de fraude, de malversation ou encore de complaisance dans les attributions de postes.

Mais seulement, c’est la démarche effectuée par le clan Koussoubé pour se faire entendre par les premiers responsables du parti qui reste diversement appréciée. Si pour certains il n’y avait pas d’autre choix que d’organiser cette expédition sur la capitale, d’autres par contre estiment que les pro-Koussoubé ont fait faux jeu. Pour ces derniers en effet, un simple point de presse aurait suffi pour porter le message partout où besoin sera.

Ce déplacement à Ouaga n’était donc pas opportun à leurs dires ; et pour ces derniers, les initiateurs de ce voyage, qui avaient l’air de vouloir faire une démonstration de force, auraient dû aller jusqu’au bout de Ieur logique en déplaçant le maximum de militants.

lls auraient de ce fait raté le coach avec seulement une centaine de passagers qui, pour le CDP-Houet, ne représenterait en réalité qu’une goutte d’eau dans la mer. Mais ce qui semble véritablement susciter de nombreuses interrogations au dire des observateurs, c’est l’absence mardi dernier au siège du parti à Ouagadougou des vrais responsables du clan Koussoubé, c’est-à-dire ceux qui ont initié et financé ce mouvement.

Dans tous les cas, si pour les organisateurs de cette expédition l’objectif a été atteint, certains militants continuent de parler d’échec d’autant plus que la délégation n’a pu rencontrer Roch Marc Christian Kaboré comme elle l’aurait souhaité. Pour l’instant donc chacun reste sur le qui-vive en attendant de savoir quelle suite la direction du parti donnera à cette démarche.

Jonas Appolinaire Kaboré
L’Observateur Paalga

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