Actualités :: L’UNDD à Bobo : L’intégration nationale en question
Fidèle Hien

La salle de projection du ciné Sanyon a connu de l’animation samedi 28 août dernier, avec la tenue d’une conférence publique organisée par l’UNDD, en coopération avec une quinzaine d’autres partis politiques de l’opposition. Thème de la rencontre : "Intégration nationale, aménagement du territoire et équilibres régionaux au Burkina Faso : état des lieux".

Débuté aux environs de 10 heures, la conférence a pris fin peu après 14 heures. Principal animateur, le docteur Fidèle Hien, député à l’Assemblée nationale, assisté du professeur Etienne Traoré et de Djézouma Sanou, également député à l’Assemblée nationale.

Dans son mot introductif, le député Djézouma Sanou situera l’auditoire sur les fondements et le sens de cette conférence. Ainsi, la diversité des partis et organisations réunis pour l’occasion, a été montrée comme l’expression du changement et du combat politique pour l’alternance.

L’intégration nationale, le développement régional ont été d’emblée placés au centre des préoccupations des conférenciers. Le docteur Fidèle Hien situera la problématique en ces termes : "Lorsqu’on examine l’état des rapports inter-ethniques ou des rapports interrégions de la Haute-Volta au Burkina Faso, on peut affirmer que, bien qu’étant une mosaïque d’ethnies et bien qu’ayant accédé à l’indépendance avec une composition plurielle et hétérogène, la Haute-Volta a su entretenir, par un subtil jeu d’équilibre tant dans les fonctions administratives, politiques et diplomatiques que dans la répartition des rôles politiques et économiques entre les régions, une harmonie qui soutenait ce pacte fondateur pour l’émergence d’une nation et d’un sentiment national. Aujourd’hui, force est de constater que les perspectives d’hier semblent fortement brouillées".

Dès lors, c’est une grande question qui est posée, adressée d’abord à l’histoire, au politique, aux différents régimes qui nous ont gouvernés depuis l’indépendance de 1960, à la politique de développement engagée depuis le début des années 1990. C’est cette dernière décennie qui sera montrée comme une phase culminante du processus de désintégration nationale, d’exclusion et de vassalisation des élites d’ethnies minoritaires, de zones géographiques à fortes potentialités. Ce sera le lieu de souligner avec force les cas de "dégénérescence programmée" de la ville-carrefour qu’est Bobo-Dioulasso et ses environs, et tout compte fait, de toute la grande région de l’Ouest du Burkina.

Le constat établit la délocalisation forcenée des entreprises qui conféraient à la ville de Bobo-Dioulasso son titre de capitale industrielle et économique, une centralisation à l’inverse du processus de ladécentralisation, une monarchisation tendancielle, l’existence de centres de décision hors des cadres institutionnels de la démocratisation, la marginalisation et la paupérisation d’une périphérie au détriment d’un centre lourd et restreint, l’existence d’une action vicieuse de stigmatisation. Toutes choses créant le sentiment de ne plus appartenir à la même nation, en portant atteinte aux valeurs fondamentales de la démocratie. Le phénomène a été observé grandissant autour des années 1970 avec la création d’une nouvelle zone industrielle à la périphérie de Ouagadougou. "Où est donc passé le schéma national d’aménagement du territoire ? " devait s’exclamer le docteur Fidèle Hien.

Pour sa part, le professeur Etienne Traoré dira : "non au complexe des élus et intellectuels de l’Ouest". Il en appellera à une politique de régionalisation différente du régionalisme. "Cette conférence n’est qu’une première", dira-t-il.

"Il faut une politique de migration intérieure, en rapport avec le schéma d’aménagement du territoire", soutiendra un intervenant parmi les participants. "Il faut une transformation sociale de qualité, s’élèvera pour sa part le Dr Bruno Doti, acteur de la société civile. Notre décentralisation semble ne pas être pensée de l’intérieur..."

D’autres questions ont porté sur la question de la femme, sur la privatisation mortelle de la RAN, sur les méventes à la SIFA, sur le problème de l’emploi à l’Ouest, la lutte contre la pauvreté.

La conférence de l’UNDD et associés et son "thème fédérateur" soulève bien des questions sur le développement et sur le rôle des élites politiques et intellectuelles. Ceux-ci doivent lutter pour que l’ostracisme radicalisé ne serve de rail à la "démocratie" et à notre libéralisme. La morale et le civisme sont aussi au cœur du sujet. En écoutant les conférenciers, on a cru comprendre qu’il faut éviter chez nous un Rwanda-bis, ou le cas de la Côte d’Ivoire. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Une synthèse de Jean-Luc BONKIAN
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