Actualités :: Commémoration du débarquement de 1944 : Retour de nos anciens combattants de (...)

Après la commémoration du 60e anniversaire du débarquement de Toulon, nos anciens combattants sont de retour. Ces baroudeurs de la seconde Guerre mondiale nous reviennent après être partis en France réceptionner leurs médailles. C’était dans la nuit du mercredi 18 août par Air France.

La date initiale de retour des anciens combattants Tibila Ouédraogo et Christophe Bambara était le lundi 16 août à 16h 40 mn, par un vol d’Air France. Aussitôt cette nouvelle apprise, des membres de l’ambassade de France, des anciens combattants, parents et amis ainsi qu’une meute de journalistes s’étaient conduits devant le parvis de l’aéroport international de Ouagadougou. Peine perdue ! C’était comme un poisson d’avril bien que l’on soit en août, en pleine saison pluvieuse. Rendez-vous est donné pour le mercredi 18 à 19h 45 mn. Ce jour encore, l’heure d’arrivée a été reportée pour 22h 30 mn. C’était à se demander si nos valeureux tirailleurs ne jouaient pas à un remake de la guerre des tranchées avec leurs accueillants.

Finalement, cette heure a été la bonne, parce qu’ayant été celle de l’atterrissage de l’airbus 330 d’Air France. Les deux décorés sont descendus de l’avion, chacun arborant sa Légion d’Honneur sur la poitrine. Ils ont été accueillis par des membres de l’ambassade de France parmi lesquels, la chargée d’affaires, Mme Sophie Bès et le colonel Pau. Mais qu’en était-il de ces différents reports ?

M. Rigobert Bambara, qui accompagnait son grand frère, nous a édifié sur la question. A Toulon, il a été commis un aide de camp à chaque délégation. Le leur avait une voiture. Ce qui était de prime abord une chance. Sur la route du retour pour Marseille, ce véhicule a failli prendre feu. Heureusement qu’un motocycliste a attiré leur attention. On a vite extirpé les vieux de la voiture et l’incendie a été maîtrisé. « Quand nous sommes arrivés, notre avion venait de quitter il y avait à peine 15 minutes. Transférés à Orly par un avion, un véhicule nous a conduit à Paris ».

Malheureusement ce jour encore, il y avait un embouteillage monstre et les infortunés voyageurs trouvèrent que l’avion avait décollé il y avait une dizaine de minutes. Hormis ces déconvenues, cet accompagnateur d’une semaine reconnaîtra qu’ils ont été très bien accueillis et bien entretenus. Dès leur arrivée à Paris le transfert a été fait et ils ont pris le vol pour Marseille. Dans cette ville, une délégation les attendait et les conduits à Toulon après avoir parcouru 200 km en car. Avant le jour J, c’est la visite de quelques sites touristiques de la région.

Le lendemain « la délégation des Bambara » va sur le porte-avion Charles de Gaulle et celle de « Tibila Ouédraogo », sur le Jules Verne. « Les vieux se portaient très bien. Seulement, ils étaient un peu fatigués parce qu’ils ne dormaient pas suffisamment. Coté repas, il y avait quelques difficultés, les prix n’étant pas à leur portée » Nonobstant ces quelques désagréments, les vieux Tibila Ouédraogo et Christophe Bambara sont descendus de l’avion en pleine forme.

Le dernier cité n’a pas d’ailleurs manqué de gratifier de garde-à-vous secs, certains hommes de tenue venus l’accueillir. Après l’avion, les hôtes du jour ont été installés au salon ministériel. Place maintenant aux échanges avec les journalistes. A la question de savoir s’il voudrait répondre aux questions en français ou en mooré, contre toute attente, le vieux Bambara opta pour le parler du Larlé naaba Ambga. Certainement que des mauvaises langues lui ont dit que son français serait trop académique pour être compris par le citoyen lambda.

Les lecteurs qui s’attendaient au français truculent de ce tirailleur, qui a envoyé bien des soldats allemands dans de vertes prairies, comme le disaient les Indiens, seront donc déçus. Dans ce même ordre d’idée, il rappellera à l’ordre notre confrère Pascal Yemboini Thiombiano qui lui a fait la remarque suivante. « Le temps passe, vous êtes vieux. Il y a également des problèmes qui peuvent survenir. Est-ce qu’il n’est pas temps d’augmenter votre pension pour que vous en profitiez pendant qu’il est temps ? » Réponse de l’intéressé. « Votre français me dépasse. Ne vaut-il pas mieux vous exprimer en mooré ? » (Rires de l’assistance)

Est-ce qu’on peut manger la médaille ?

Certes, recevoir la Légion d’Honneur est un insigne honneur. Mais il y a également l’alimentaire. Ne dit-on pas qu’il faut un minimum de confort dans la dignité ? La question qui brûlait donc les lèvres était de savoir si hormis la médaille, ces deux anciens tirailleurs sénégalais ont reçu autre chose. En fait, une sorte de cérise sur le gâteau. Que nenni, repond-il. « Pour le moment, nous n’avons rien vu…peut-être que ça va venir », ajoute-t-il d’un air songeur. Par ailleurs, concernant les pensions, c’est le statu quo. Pourtant, pour la plupart des anciens combattants, une solution doit être trouvée.

Font partie de ceux-là, Christophe Bambara. « Chacun a fait un effort. Mais le problème, c’est la pauvreté. Nous avons besoin d’argent. Est-ce qu’on peut manger ça ? » Demanda-il, pointant du doigt la médaille sur sa poitrine. « Si nous gagnons, chacun de vous (NDLR : les journalistes) aura sa bouteille de bière ». Ce qui eut pour effet une hilarité générale. On peut faire tous les reproches aux anciens combattants, sauf de dire qu’ils n’ont pas le sens de l’humour

Issa K. Barry
L’Observateur Paalga

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