Actualités :: Idrissa Ouédraogo : "Les raisons de mon retour au bercail"
Idrissa Ouédraogo

Marié et père de 3 enfants. Idrissa Ouédraogo est un cinéaste chevronné, qu’on ne présente plus. Expérimenté, célèbre et un peu réservé, l’homme est rentré de France pour se voir confier la mission de réhabilitation des salles de cinéma de l’Etat. Il suffit de faire un tour au Ciné Burkina pour se convaincre que les choses sont en train de bouger.

Et que dire encore lorsque le cinéphile burkinabè, grâce à ARPA distribution, structure que dirige Idrissa Ouédraogo, arrive à voir dans les délais les plus courts de grands films comme « Le seigneur des anneaux », « La Passion du Christ » ou « Tassuma » à peine sortis. Trois (3) heures d’entretien, c’est ce que nous avons fait le mardi 13 juillet 2004 avec ce cinéaste qui nourrit de grands projets pour le Burkina Faso et partant pour toute l’Afrique.

Parlez-nous de votre carrière cinématographique

Après mon Baccalauréat, j’ai été formé à l’INAFEC, un institut qui formait des réalisateurs et des techniciens de cinéma. Mais auparavant, j’aimais beaucoup le théâtre, ce qui m’a conduit dès la terminale à choisir de faire du cinéma en ne sachant même pas que l’INAFEC allait ouvrir ses portes. En effet, cet institut a ouvert ses portes en 1976 au moment où j’arrivais à l’université.

Après ma formation, j’ai réalisé « Poko » à la Direction du cinéma. Ensuite, je suis parti en Union soviétique où j’ai passé quelques mois avant d’accéder à l’Institut : des hautes études cinématographiques (IDEC) de Paris. J’ai .obtenu un DEA à la Sorbonne. En même temps que je faisais mes études, je faisais des courts métrages, comme « Issa le tisserand ».

A la sortie de l’IDEC en 1985 j’ai réalisé le choix, « Yamdaabo » , puis il y a eu « Yaaba », « Tilai », « Samba Traoré », « Afrique, mon Afrique », « Kini et Adams », « Le cri du cœur » réalisé à Lyon, , « La, colère, des dieux », qui est la dernière œuvre. J’ai fait également des séries de télévision comme « Kadi Jolie ». Je suis en train de penser à un nouveau film.

En attendant, j’ai accepté la mission de réhabilitation des salles de cinéma au Burkina Faso. C’est un travail passionnant mais difficile. Et avec les nouvelles technologies qui s’imposent à nous ; notamment le DVD, il nous faut faire vite et bien pour nous adapter à la nouvelle donne.

En reprenant les salles de cinéma pour les redynamiser (puisqu’elles appartiennent encore à l’Etat), il faut savoir qu’on ne peut pas développer un pan et laisser l’autre. Le ministre de la Culture en est conscient car il travaille à équiper les services de production en matériel numérique performant afin de favoriser une créativité plus abondante et pour que les salles puissent aussi y être prises en compte.

Si on produit en DVD en numérique alors que les meilleurs produits sont faits en 35 mm dans les salles, c’est également un problème. Il faut donc se donner les chances de pouvoir travailler sur les différents supports.

Vous avez résidé des années durant en Europe avant de rentrer au bercail ; qu’est-ce qui vous a motivé le faire ?

On dit « qu’un bout de bois a beau séjourner dans l’eau, il ne deviendra pas caïman ». J’aurais pu rester là-bas mais on ne peut ignorer l’endroit d’où on vient. Mes urgences se trouvent actuellement à Ouaga et elles s’imposent à moi. C’est vrai qu’après avoir fait autant de films, même si je ne me suis pas épanoui matériellement, je vois les difficultés à franchir. Et il n’y a rien de tel que d’apporter sa pierre à l’édification du cinéma national.

Les cinéastes se sont séparés le plus souvent pour des futilités, il y a donc un travail de regroupement à faire, si nous ne voulons pas disparaître. Il faut qu’ensemble nous concevions ce que nous voulons et où nous voulons aller parce que nous sommes fatigués que des gens, à notre place, décident en Europe quel type de colloque, de financement et de films doivent être faits en Afrique parce qu’ils ont l’argent. Qui sont-ils pour décider et qui sommes-nous pour accepter ?

Je pense qu’il manque un dialogue politique envers les bailleurs de fonds intéressés au développement de l’image en Afrique.

Vous parlez de regroupement alors qu’on dit que vous entretenez des relations exécrables avec St Pierre Yaméogo. Si cela est avéré que lui reprochez-vous ?

Je ne participe jamais à des règlements de comptes via les médias. St-Pierre est un cinéaste qui fait beaucoup de choses dans le cinéma. Il utilise même la caméra numérique pour filmer et fait le montage lui-même. Il y a un certain complexe qu’iI a réussi à ne plus avoir et donc c’est quelqu’un que l’ensemble des cinéastes devraient imiter. On est amis et il ne faut pas que les gens mettent de l’huile sur le feu.

Pouvez-vous présenter sommairement ARPA distribution que vous dirigez ?

ARPA est une association panafricaine composée d’hommes et de femmes qui ont décidé de réfléchir sur la destinée du cinéma et de l’audiovisuel, donc de l’image africaine. Elle ne met pas de côté les nouvelles technologies qui sont une arme formidable.

Il faudra qu’au nom de la diversité culturelle, l’Afrique arrive à donner des images aux autres au lieu de continuer à ne consommer que tout ce qui vient d’ailleurs sans en retour réagir.

A un moment donné vous avez abandonné le « cinéma de cases » ; est-ce à dire que ce cinéma n’a pas d’avenir selon vous ?

Je ne crois pas qu’il y a un cinéma de cases. Ce sont les Blancs qui parlent ainsi. Tous les Africains, qui épousent ce genre de choses, me font pitié parce qu’ils renient leur culture, leur identité. La façon de croire que l’art est dans un vase clos, qui est extrêmement fermé, est dangereux. C’est ce qui nuit à la créativité. On a fait beaucoup de mal au cinéma africain en pensant ce qui est bon et ce qui ne l’est pas.

Le Camerounais Alphonse Beny faisait des films d’action dans les années 80 dont le public raffolait. Sanou Kollo dans « Tasuma » a réalisé au village et en ville et cela marche bien. La rencontre avec le public ne doit pas être basée uniquement sur les recettes. Ce n’est pas intéressant de renier sa culture parce qu’on veut forcément se faire de l’argent. Pourquoi les films hindous attirent-ils plus le public ? C’est tout simplement parce que c’est des oeuvres de proximité. Et c’est ce genre de films que nous n’avons pas pu faire.

S’éloigner des cases dans mes derniers films ne veut pas dire que je n’y reviendrai pas. Comme au village, il y a beaucoup de choses à dire, voire à filmer en ville. Je prends par exemple la situation des fonctionnaires et des travailleurs éprouvant des difficultés pour joindre les deux bouts ; cela constitue un sujet très intéressant. D’ailleurs mon prochain film portera sur ça car quelquefois on a l’impression qu’ils n’ont pas un seul malheur mais une série de malheurs. Pourtant on sait que beaucoup de travailleurs nourrissent des familles entières restées au village. Je ferai donc un film sur la galère de ces personnes. Le scénario est déjà prêt.

D’aucuns estiment que votre dernière œuvre « La colère des dieux)) est choquante à cause des scènes de violence. Une Rwandaise, après avoir vu le film lors de l’ouverture du dernier FESPACO, en était même confuse. Est-ce qu’Idrissa. n’est pas sur le chemin des films hollywoodiens ?

Non, pas du tout ! En plus, en lieu et place de « La colère des dieux », je voulais faire un film
sur Boukary Koutou. Et comme je vous disais tantôt, nos scénarii étant lus à l’extérieur par ceux qui donnent l’argent, « Boukary Koutou » n’a donc pas reçu de financement nécessaire. J’ai donc réalisé « La colère des dieux » qu’on a tourné en 4 semaines. Me concernant, j’aime ce film à cause du rythme et d’un certain nombre de choses.

Je reviens sur le système de financement qui est quand même très bizarre. C’est pourquoi d’ailleurs depuis « Kini et Adams » qui était en compétition officielle à Cannes en 1997, il n’y a jamais eu de films africains encore. C’est quand même étonnant alors que le continent regorge de créateurs. Et c’est un signe que le monde ne nous respecte pas.
« La colère des dieux » est donc un exemple d’un type de film que je voulais faire mais les choses se sont passées autrement.

A partir de maintenant, je ferai des films avec les moyens dont je dispose mais avec une grande liberté, même si je vais le faire en numérique. En plus, je ne serai pas contraint de faire un film en un ou deux mois.

Les salles de ciné de l’Etat, notamment la prestigieuse salle du Ciné Burkina, sont passées entre vos mais récemment. Combien cela a coûté à votre structure ?

La SONACIB, c’est le joyau et la fierté du cinéma burkinabé. Elle a permis la production de beaucoup de films, de faire de Ouaga la capitale du cinéma africain. Il arrive un moment où toute entreprise peut avoir des difficultés. Et c’est le cas de cette Nationale du cinéma qui était en cessation de paiement ; donc elle a été liquidée.

Mais au lieu de privatiser comme on le voit dans d’autres pays sans réflexion préalable, l’Etat a voulu quand même se donner un temps de réflexion. Il a donc décidé de la liquidation administrative, ce qui veut dire que les droits des travailleurs ont été payés, que l’ensemble des dettes sont prises en compte pour être réglées par l’Etat.

C’est un sacrifice immense qui a été ainsi fait du moment que la SONACIB gérait au moins 7 salles de cinéma. Ces salles ne sont pas toutes fonctionnelles. Il y a par exemple le ciné Rialé qui ne fonctionne plus à cause du fait que les populations se sont déplacées, sans oublier qu’il y a une proximité avec le ciné Oubri qui va s’ouvrir. Nous n’avons rien acheté, notre mission étant de réhabiliter les salles.

On sait que Franck Alain Kaboré était partant aussi pour reprendre la SONACIB ; n’avez-vous pas eu peur à un moment donné qu’elle vous échappe ?

Elle ne m’échappe pas, je suis en mission, J’insiste là-dessus, je ne suis propriétaire de rien du tout. Ce débat ne me concerne pas. Mon seul souci, c’est de réussir la mission qui m’a été confiée. Pour moi c’est une fierté que de voir défiler par jour au ciné Burkina un millier de cinéphiles pour voir des films comme « Tasuma », « La passion du Christ », « Le Seigneur des anneaux », etc. Maintenant, au Ciné Burkina, il y a une terrasse qui a été faite et c’est devenu un endroit de convivialité.

Quels sont vos rapports avec justement les autres opérateurs qui gèrent des salles privées de cinéma ?

Compte tenu de toutes les difficultés, on leur donne des films. L’ARPA sert de rempart et de soutien à ces salles qui sont à la limite quasiment subventionnées en attendant de trouver les formes adéquates permettant à un certain type de salles nouvelles d’exister. Il faut penser aux salles multimédias qui sont beaucoup plus modernes et touchent plus la jeunesse.

Depuis que vous avez pris la salle de Ciné Burkina, on a constaté que beaucoup de travaux ont été effectués. L’ancien décor ne vous convenait-il pas ?

Nous avons des partenaires qui nous appuient. Pour le moment, on roule à 10% sur des financements intérieurs. C’est ainsi que des partenaires comme la Loterie nationale du
Burkina (LONAB), la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), le Programme de soutien aux initiatives culturelles décentralisées (PSIC) et l’UEMOA nous aident énormément.

Avant, on pensait que l’économie du cinéma, c’était les recettes des entrées uniquement ; mais aujourd’hui il faut tenir compte des produits dérivés, Nous allons installer des kiosques dans la cour afin qu’ils nous apportent un peu d’argent pour faire face aux énormes frais de fonctionnement. Je dis donc bravo à ces partenaires nationaux qui ont accepté de nous accompagner parce que si on allait attendre de l’argent de l’extérieur pour engager des travaux, on allait être toujours à un stade de balbutiement à cause des tonnes de papiers et de justificatifs à fournir.

Combien ont coûté jusque-là les investissements ?

C’est difficile à dire. Mais déjà, nous avons constitué un a stock de 50 nouveaux films pour un coût d’environ 50 millions de FCFA. La terrasse, elle, peut être évaluée à 25 millions de FCFA sans oublier le bar, l’intérieur du ciné, les salaires. Ces investissements ne veulent pas dire que ça marche puisque si on prend un lot de 10 ou de 20 films, on n’a qu’un seul film-phare.

Ce n’est pas comme en Europe où un seul film peut rester à l’affiche pendant un ou deux mois parce que le nombre de cinéphiles est élevé, Dans nos grandes villes, hormis, « La Passion du Christ », pour les autres films, au bout de 10 jours tout est fini. Je veux simplement dire qu’entre le coût d’exploitation et ce qui est donné au distributeur, c’est le jour et la nuit, sans compter que les taxes fiscales sont élevées. Je pense que l’Etat va essayer de les assouplir.

Les cinéphiles ont remarqué que depuis peu de temps après la sortie officielle de grands films comme « Le Seigneur des anneaux », « Moolaadé » de Sembène Ousmane, le Ciné Burkina n’a pas tardé à les projeter. Dites-nous, quel est votre secret ?

Un de nos objectifs, c’est de tisser de nouveaux rapports de partenariat avec les distributeurs étrangers. On n’est pas parvenu à redresser toute la situation, mais c’est vrai qu’aujourd’hui les gens nous font confiance. Et c’est sur la base de cette confiance qu’on peut entretenir des relations durables avec les partenaires. L’ARPA a démocratisé les salles de cinéma et vous constaterez que dans la plupart des salles, ce sont des ex-travailleurs de la SONACIB qui sont gérants.

Nous appuyons ces salles en leur donnant des films car nous savons bien que le coût d’entrée dans les salles n’est pas élevé. Donc il faut les aider à tenir la route. Dans tous les cas, nous nous battons pour offrir aux cinéphiles burkinabé ce qu’ils désirent et même pour leur faire de belles surprises. Trés bientôt, « Bush » de Moore, « Monster », « Fahrenheit 911 » seront à l’affiche.

Que devient le Ciné Oubri ?

Il va ouvrir bientôt. Les lieux appartiennent à Nana Boureima et il s’attelle pour que cette salle puisse incessamment rouvrir ses portes.

Jusqu’à présent le public burkinabè voit très peu les films africains. Y a-t-il un projet en vue pour inverser la tendance quand on sait que Ouata est la capitale du cinéma africain ?

Les films africains ont deux problèmes : la première difficulté, c’est qu’ils ne sont pas nombreux, peut-être que l’arrivée du numérique va en accroître la production. Le second problème est le mode de financement. Ce qui amène pas mal de films africains à transiter par des chaînes de télévision comme TV5, CFI avant même d’arriver dans les salles. On a vu le cas avec « Paris selon Moussa », le « Voyage à Ouaga » ; il y a donc une bonne partie de cinéphiles qui ont déjà vu ces films. Mais il faut quand même dire que depuis notre venue, en 6 mois il y a eu « Moolaadé », « Tasuma », « Voyage à Ouaga », « Paris selon Moussa » et un autre film vient d’arriver qui s’intitule « La valse des gros derrières » ; et nous pensons qu’il plaira au public.

Il y a au moins quelque chose qui se fait, seulement il faudra que les films africains entrent dans le cadre des publicités normales qu’on fait à la télévision. N’oubliez pas que les modes de financement ne favorisent pas la liberté de créativité mais standardisent les productions.

Le ciné Burkina, c’est également les films hindous ; pourquoi avoir choisi de se de tourner vers l’Inde ?

Le ciné Burkina, c’est également les films hindous ; pourquoi avoir choisi de se tourner vers l’Inde ?

C’est un pays qui fait du film de proximité et les gens en raffolent parce qu’ils s’y retrouvent d’une manière ou d’une autre. Au ciné Burkina, il suffit de faire un tour tous les dimanches- pour voir monde qui accourt. C’est un public fidélisé qui fait le plein à chaque séance de film hindou. Et ce film coûte moins cher puisque l’entrée coûte 600 Fcfa alors que pour les autres films, il faut débourser 1 000 Fcfa.

De nos jours, on constate qu’avec Ies DVD, dans les différents quartiers, voire même dans des maisons, de grands films sont visionnés à un coût relativement très modique. Est-ce que vous ne ressentez pas cela à travers vos recettes ?

Notre mission, je le répète, est de réhabiliter et de faire des propositions. Ce que vous venez de dire est très juste puisque ce type de projection est illégal. Cependant, si c’est rentable pour ceux qui le font, cela veut dire qu’il faut suivre cette voie également en offrant aux grandes salles du matériel de haute performance afin de noyer ce genre d’activités par la qualité.
Ces DVD sont le plus souvent trafiqués. Il n’y a aucun droit et ils ne sont pas des images de bonne qualité. Voilà pourquoi je vous parlais de salles multimédias pour créer aussi des problèmes aux pirates.

Cette piraterie est en train de prendre en otage certains clips de nos artistes musiciens, mais surtout des œuvres cinématographiques telles que « Sya, le rêve du python » de Dani Kouyaté.
On dit aussi que dès la projection de « Tasuma » (le feu) de Sanou KoUo, des DVD circulaient déjà. Alors est-ce que les cinéastes se sont concertés avec le BBDA .pour traquer au moins ceux qui déversent les DVD au Burkina Faso ?

Le Bureau burkinabè des droits d’auteurs fait du bon travail mais n’a pas assez de moyens pour contrer efficacement une population de revendeurs qui bougent. J’ai même pris beaucoup de mes films avec ces derniers. Même si on sévit sur ces petits, il reste que les gros bonnets. qui inondent nos marchés sont établis à l’extérieur, notamment au Togo, auBénin, au Nigeria. L’une des manières de lutter contre ça, c’est de les combattre sur leur propre terrain. L’autre solution c’est d’intégrer un budget de production de DVD lorsqu’on fait ses films. L’Europe est très en avance sur ce point. Même au Ciné Burkina, dans deux ou trois semaines, on aura deux modes de diffusion mais avec une grande qualité. Il s’agit d’ajouter le mode numérique pour voir ce que ça va donner.

C’est une, arme (les .DVD) à manipuler avec beaucoup de prudence parce qu’il se pose le problème de droit d’exportation et de distribution. Il faut à long terme un fonds de soutien à la création cinématographique pour surmonter le problème de production.

Quels sont les grands projets d’Idrissa Ouédraogo à court ou moyen termes ?

II nous manque de grands projets télévisuels concernant l’Afrique, ses cultures, etc. Je vais donc essayer de créer une émission qui s’appellera « L’Afrique en jeu ». Ce projet se veut un cadre d’intégration régionale, récréative, ludique, culturelle, et éducative avec des personnalités, des hommes et des femmes qui ont fait leurs preuves, comme invités ou acteurs.

J’ai aussi un long métrage que je prépare ainsi qu’une série. Le long métrage est intitulé « Un malheur n’arrive jamais seul », un film sur la situation des fonctionnaires. Quant à la série, je n’ai pas de nom pour l’instant.

Que pense Idrissa Ouédraogo des critiques de cinéma ?
Les médias étant un pouvoir, ils doivent manipuler les produits des cinéastes avec beaucoup de prudence. Les critiques sont généralement des polémistes. Ils .devraient, face à une œuvre d’art, se dire que créer est extrêmement difficile et que détruire, c’est la chose la plus aisée. . Si je suis critique, un film me plait, j’en parle. Cependant si je n’aime pas une œuvre, je n’en parle pas. C’est la façon la plus juste parce que le créateur n’a pas la possibilité de s’exprimer. Les critiques en Europe ont souvent descendu en flammes des films et bizarrement ces films ont fait le plein des salles de cinéma. C’est un signe que le public ne tient plus compte d’un certain nombre de réflexions des critiques et ça, c’est l’envers de la médaille.

Les critiques ne doivent pas perdre de vue que c’est souvent dans des contextes très difficiles marqués par des moyens modestes et un déficit en formation quelquefois que certaines œuvres cinématographiques voient le jour. C’est donc une naissance douloureuse qui doit être prise en compte. .

Est-ce que le cinéma nourrit son homme au Burkina ?

Honnêtement, c’est un monde très difficile parce que le rythme de production est lent. Il y a beaucoup plus des moments de bas que de haut. C’est tout ça qui doit amener les créateurs à se mobiliser et à trouver les voies et moyens pour vivre de leur art. Mais il y à des critères à respecter parce que n’importe qui ne doit pas s’improviser sculpteur ou réalisateur. Il doit y avoir des textes de loi et c’est ce qui est fait au niveau du 7e art. Si le régime de production est élevé, il y a toujours du travail pour tout le monde.

Entretien réalisé par Cyr Payim Ouédraogo
L’Observateur Dimanche

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