Actualités :: Afrique du Sud - Burkina : Le sens d’un dialogue complice...

Thabo M’Beki d’Afrique du Sud et Blaise Compaoré du Burkina sont décidés à "agir ensemble", pour un développement solidaire de leurs pays mais aussi, pour travailler solidairement en faveur d’un retour de la paix en Côte d’Ivoire et pour la réussite du sommet extraordinaire de l’Union africaine sur l’emploi...

A travers "un dialogue" qu’ils ont mené le 13 juillet 2004 à Pretoria, les deux chefs d’Etat ont tenu à l’affirmer. Sidwaya y a assisté.

Thabo M’Beki, président de la République d’Afrique du Sud : Nous sommes très heureux d’accueillir le président du Faso en Afrique du Sud. D’autant plus que nos deux gouvernements travaillent au renforcement d’un partenariat exemplaire entre nos deux pays. Voilà pourquoi nous venons de signer au nom de nos deux peuples, un accord-cadre et un accord général de coopération. Au cours de nos échanges, Blaise Compaoré et moi avons discuté de la crise qui perdure en Côte d’Ivoire. Nous avons accordé nos violons sur cette question et avons décidé d’être à présent à la rencontre du 29 juillet 2004 à Accra. Une rencontre qui sera consacrée à une recherche de solution définitive à la crise ivoirienne. Nous allons faire en sorte que le sommet en question connaisse des résultats concrets.

Comme vous le savez, le Burkina Faso abrite au mois de septembre 2004, un sommet extraordinaire de l’Union africaine, consacré à l’emploi et à la lutte contre la pauvreté. Nous avons convenu avec le président Blaise Compaoré, de mettre sur pied, un comité conjoint, Burkina Faso - Afrique du Sud, qui va travailler sur ces questions et produire un document pragmatique pour le sommet de Ouagadougou. Ledit comité devrait nous permettre de faire en sorte que le sommet de Ouagadougou, à travers des propositions concrètes, réalistes et réalisables, ne soit pas une rencontre de plus. Ouagadougou doit permettre au continent de faire face aux défis de la quête d’emplois et de lutte contre la pauvreté.

Tout naturellement nous y associerons le président de la commission de l’Union africaine, M. Alpha Omar Konaré et le président nigérian, M. Olesegun Obasanjo.

Compaoré et moi avons également convenu de travailler à l’unisson, au renforcement de l’Union africaine mais également du NEPAD. Le Burkina Faso ayant de grand gisements miniers, nous avons décidé d’asseoir une collaboration étroite entre nos deux pays, pour leur exploitation. Nous allons aider le Burkina à avoir une connaissance complète et totale de ses réserves minières...

Le président du Faso va recevoir à cet effet, des compagnies intéressées à investir de façon pratique au Burkina Faso. C’est d’ailleurs en vue de dynamiser, de manière visible et lisible, l’axe politique, diplomatique, économique, etc, entre Ouagadougou et Pretoria que nous avons convenu qu’il faut qu’il y ait un ambassadeur-résident d’Afrique du Sud au Burkina et vice-versa.

Renforcer la complicité entre l’Afrique du Sud et le Burkina

Blaise Compaoré, président du Faso

Je remercie très sincèrement le président M’Beki pour l’invitation fraternelle qu’il nous a faite, de venir en Afrique du Sud. Nous saisissons l’occasion pour le féliciter du leadership de qualité qu’il imprime à l’Afrique du Sud libre et démocratique. Voilà pourquoi, nous sollicitons de l’Afrique du Sud, une présence toujours plus grande et constante dans la gestion des affaires africaines.

Ce qui passe nécessairement pour l’Afrique du Sud, par des relations bilatérales plus profondes avec les autres nations du continent... Nous nous réjouissons donc de l’accord conclu et des instruments juridiques que nous avons établits pour permettre à la coopération bilatérale entre l’Afrique du Sud et le Burkina de se renforcer.

Bien sûr, nous avons évoqué les pistes de solutions possibles aux conflits qui minent le continent. Nous nous réjouissons de constater que le président M’Beki, comme il l’a fait au Burundi, en RDC, en Haïti sera de nos côtés à la prochaine rencontre d’Accra et même après le Ghana, pour nous appuyer dans la recherche de solutions à la crise ivoirienne.

L’Afrique, c’est aussi l’ambition de progrès, de développement et nous sommes très reconnaissant au président M’Béki qui entend nous appuyer fortement sur le "plan intellectuel" de l’organisation du prochain sommet extraordinaire de l’Union africaine à Ouagadougou.

Je repars donc satisfait des échanges que nous avons eus et des heureuses perspectives qui s’ouvrent, par cette occasion, à nos deux pays et à l’Afrique.

Feuille de route pour la paix en Côte d’Ivoire

En ce qui concerne la crise en Côte d’Ivoire, nous avons réaffirmé l’application des accords de Marcoussis comme la base de résolution du conflit en Côte d’Ivoire.

A partir du sommet de l’UA à Addis-Abbeba, les chefs d’Etat ont décidé qu’un certain nombre d’actes soient posés pour permettre à la rencontre prochaine d’Accra, de connaître un succès, gage d’un retour de la paix en Côte d’Ivoire. Je veux parler des actes législatifs que la Côte d’Ivoire doit hic et nunc prendre, des tentatives de normalisation des relations entre le Burkina, la Côte d’Ivoire, le Mali, à travers des commissions mixtes de coopération. Il y a également une rencontre tripartite prévue à Bamako entre Toumani Touré, Laurent Gbagbo et moi-même. Des contacts que le président Bongo va maintenir avec certaines "forces" en présence dans la crise ivoirienne. Il en est de même pour les présidents Kufur et Obassango. A croire, nous allons aider les Ivoiriens à clarifier la question de la gouvernance de la Côte d’Ivoire sous la transition, la question du processus électoral et celui du processus de désarmement...

Emploi et lutte contre la pauvreté en Afrique

Thabo M’Béki :

Les deux ministres en charge de l’Emploi, du Burkina et d’Afrique du Sud se sont déjà rencontré plus d’une fois, pour parler de l’important sommet consacré à l’emploi, prévu pour se tenir à Ouagadougou.

En mettant en place un groupe de travail sud-africain et burkinabè, nous serons à même d’apporter à ce sommet, des suggestions pratiques. Beaucoup a déjà été fait pour la lutte contre la pauvreté, la réduction du manque d’emploi.

Nous avons pour défi, le Burkina, l’Afrique du Sud, voire le secrétariat permanent du NEPAD, de proposer des solutions applicables, dès maintenant à l’Afrique, pour élever le niveau de l’emploi par exemple. Tout cela, dans une dynamique de développement solidaire, entre pays africains. A la fin du sommet extraordinaire de Ouagadougou, nous devrons être en mesure de prendre des engagements que le NEPAD, qui en a les ressources, peut mettre en œuvre.

Propos recueillis par Ibrahiman SAKANDE
(Envoyé spécial en Afrique du Sud)
Email : ibra.sak@caramail.com

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