Actualités :: Burkina Faso - Afrique du Sud : Ouverture prochaine d’ambassades (...)

Le Burkina Faso et l’Afrique du Sud vont désormais parler le même langage sur les grands sujets de l’actualité africaine et internationale et s’épauler mutuellement sur les différents chantiers de développement (Côte d’Ivoire, Burundi, Emploi, etc.).

A ce effet, le Burkina ouvre incessamment une ambassade résidente en Afrique du Sud et Pretoria en fera de même à Ouagadougou. Ce sont là quelques résultats de la visite officielle du président du Faso, dans cette nouvelle Afrique du Sud, aujourd’hui alliée du Burkina...

L’Afrique du Sud ! Le pays de Nelson et Winnie Mandela, de "Sowéto" et de Sun-city, la patrie de l’apartheid aboli...

L’Afrique du Sud : une terre d’histoire et de souvenirs, une nation arc-en-ciel qui a conservé les stigmates de son douloureux passé. 70 ans d’apartheid et un embargo de l’ONU auront, à la fois, tout.....et rien changé. En Afrique du Sud : le revenu moyen d’un foyer noir est 12 fois inférieur à son équivalent blanc. Dans ce pays, le taux de chômage avoisine les 45% chez les Noirs et le taux d’alphabétisation y est 4 fois inférieur. D’ailleurs, aujourd’hui, plus de la moitié des noirs d’Afrique du Sud vivent en-dessous du seuil de pauvreté et ne savent ni lire, ni écrire. Ils continuent à être regroupés dans des ghettos de fortune, ceux que l’on appelait "bantoustans" et les "towships" il y a quelques années.

Et pourtant, dans ce pays, les Noirs demeurent majoritaires : plus de 75% de la population. L’Afrique du Sud, un pays qui malgré ses difficultés internes, qu’il travaille à résorber, est de nos jours, le plus courtisé d’Afrique : selon les analystes diplomatiques ! Ceux-ci ne manquant pas de faire observer que, toutes les grandes puissances du monde y ont ouvert des ambassades ou s’apprêteraient à le faire. En Afrique du Sud, une puissance économique, démographique, militaire, politique et diplomatique africaine, est en train de naître.

Une puissance dont la voix compte sur le continent et au-delà.

Le président du Faso, M. Blaise Compaoré, accompagné d’une délégation y a séjourné du 12 au 14 juillet, en visite officielle.

Lundi 12 juillet 2004, aéroport international de Johannesburg

Il est 15h 45, heure GMT ou heure de Ouagadougou (17h45 en Afrique du Sud) quand l’avion du président du Faso atterrit en territoire sud-africain. Des hublot de l’avion, on aperçoit des gratte-ciel impressionnants pour un sahélien du Burkina, des villas cossues, et un aéroport vaste comme un gros bourg burkinabè. L’Afrique du Sud c’est ça : des infrastructures à la dimension des ambitions du pays...

Le président Blaise Compaoré est accueilli à la passerelle de l’avion par la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Mme Dlamini Zuma. Grande comme trois pommes, apparemment timide, cette dame tout de suite s’est révélée chaleureuse. Ce qui sans doute a réchauffé le cœur des sahéliens burkinabè. Car au contraire de la chaleur et du beau temps d’hivernage qui prévalent à Ouagadougou en cette saison, l’Afrique du Sud est en plein hiver. "Et il y fait froid, croyez-moi" : parole de sahélien.

16h 20 mn, GMT

De Johannesburg, le président du Faso et sa suite sont conduits dans la capitale politique sud-africaine Pretoria (65 km) par la route. La villa sterne, une résidence hôtelière d’un grand luxe "insultant" est le pied à terre du président du Faso pour une nuit. L’Etat sud-africain y héberge parfois certains de ses hôtes de marque.

Mardi 13 juillet 2004, 10h15 mn, GMT

Nous sommes dans les jardins - ô immense et grandiose, de la présidence de la République sud-africaine. Thabo M’Béki à l’accueil. Les presses burkinabè, sud-africaines et les correspondants de la presse internationale aussi. Comme de vieilles connaissances, pourquoi pas des complices !

Compaoré et M’Béki se donnent l’accolade et échangent des poignées de mains chaleureuses. Ils sont tout de suite à tu et à toi, tout sourire... Puis ils s’enfoncent à l’intérieur du Palais pour un huis clos.

Les secrets d’un huis clos

Selon nos sources, au cours de ce huis clos, le président du Faso a salué le courage et la lucidité avec lesquels Thabo M’Béki dirige la nation Arc-en-ciel. Il a de même loué la diplomatie sud-africaine, pour avoir souvent défendu toute l’Afrique, dans des grandes instances internationales. Blaise Compaoré a évoqué la crise ivoirienne avec Thabo M’Béki. Et les deux hommes d’Etat ont décidé d’afficher la même philosophie politique et diplomatique, pour la résolution de cette crise. Toute chose qui passe, selon eux, par le respect de la lettre et de l’esprit des accords de Linas Marcoussis, des règles de bon voisinage et de développement solidaire entre Etats africains. Voilà pourquoi, ils ont décidé, selon nos sources, de participer en "front commun" à la rencontre au Sommet, pour une solution définitive de la crise ivoirienne, le 29 juillet prochain à Accra au Ghana.

Le président sud-africain entend en tout cas peser de tout son poids à cette rencontre pour une sortie concrète de crise en Côte d’Ivoire. M’Béki a également réaffirmé au président du Faso, la disponibilité de son pays à soutenir le Burkina Faso, dans le cadre du développement solidaire entre pays africains. Ainsi, a-t-il décidé de mettre l’expertise minière sud-africaine au service du Burkina Faso.

De même, M’Béki entend former avec le président du Faso, un tandem fort entre leaders d’Afrique de l’Ouest et leaders d’Afrique australe, pour une réussite du prochain sommet extraordinaire de l’Union africaine.

Un sommet qui, en septembre prochain, va être consacré à l’emploi.

Pour la quête de plus d’emplois en Afrique, les présidents M’Béki et Compaoré ont décidé de faire en sorte que la rencontre de septembre à Ouagadougou ne soit pas une de plus. Aussi devrait-t-elle être activement préparée de part et d’autre et à l’unisson, par des experts d’Afrique du Sud et du Burkina Faso.

Forts de cette nouvelle donne, les deux chefs d’Etat ont décidé d’accréditer un ambassadeur résident du Burkina à Pretoria et un ambassadeur résident d’Afrique du Sud à Ouagadougou.

Coopération et entente

Pretoria, salle de réunions de la présidence sud-africaine ; il est 11 heures GMT ce mardi 13 juillet 2004.

Lecture des professions de foi, puis un mémorandum d’entente et un accord cadre de coopération sont signés entre les deux pays. Ouagadougou et Pretoria y conviennent, d’intensifier leurs efforts pour le renforcement de leurs rapports dans tous les secteurs d’intérêt commun, compris les secteurs politique, social, culturel, scientifique et technique. La coopération pour le développement est appelée à s’intensifier aussi par le truchement du commerce et de l’industrie, de l’agriculture et de l’élevage, des transports, de la pêche, des minerais et de l’énergie, de l’éducation. Il en sera de même pour la recherche, les arts, l’artisanat et la culture, le tourisme, le sport. A l’issue de cette séance de travail, les deux délégations se sont retrouvées autour d’un dîner officiel dans les salons feutrés de la présidence sud-africaine.

Le dernier jour du séjour officiel du chef de l’Etat a été consacré à une visite d’une société minière sud-africaine. Une grosse boîte décidée, et encouragée en cela par son gouvernement, à investir au Burkina : la "Rangold".

La délégation burkinabè est par la suite allée en "pèlerinage" à Sowéto. La ville noire ou banlieue historique qui jouxte Johannesburg, la riche. (Voir encadré n° 1). La Communion avec ce pays réel. Après ce pèlerinage, le président du Faso a repris la route de Ouagadougou.

Entre Johannesburg et Ouagadougou, l’avion présidentiel a fait une escale à l’aéroport international de Libreville, au Gabon, pour se ravitailler en carburant.

C’est après 21h 00, ce mercredi 14 juillet 2004, que la délégation présidentielle a regagné Ouagadougou.

Ibrahiman SAKANDE
(Envoyé spécial en Afrique du Sud)
E-mail : ibra.sak@caramail.com


A Sowéto : pèlerinage au domicile des Mandela

Soweto, le pays réel sud-africain. Les Noirs sont entassés dans les banlieues. Dans des maisons semi-modernes pour certains. Mais très précaires et révoltants pour d’autres. Un contraste face à Johannesburg, la bourgeoise. Le luxe opulent face à la misère déchirante. Une bourgade, voire banlieue attristante, dans une si riche Afrique du Sud, dont le nom a rimé et rime dans l’histoire Sud Africaine, avec résistance.

La résistance hier à l’apartheid mais aujourd’hui à la nouvelle Afrique du Sud des riches à outrance et des pauvres à "fond la caisse". C’est là que le président du Faso et sa délégation sont allés en pèlerinage. Des femmes et des hommes, ils y ont rencontré. Avec des jeunes ils ont échangé, vu de leurs propres yeux dans une ambiance ou l’émotion se mesurait à l’allure du silence de chacun deux, ils ont vu : la résidence de Nelson et Winnie Mandela. Le lit, la cuisine, le salon, les photos, les souvenirs, les habits du couple Mandela ont été présentés à la délégation burkinabè.

C’est dans cette maison que Mandela et son épouse d’alors, Winnie, ont vécu, conçu et mis au monde leurs enfants, organisé et mis en marche des stratégies de libération des Noirs d’Afrique du Sud, sous la direction de l’ANC, des chaînes de l’Apartheid. Et c’est là aussi que Mandela a été arrêté par le régime de l’Apartheid et emprisonné. Et Winnie séquestrés. Sowéto, c’est aussi le mémorial consacré à la "lutte des enfants", pour une Afrique du Sud arc-en-ciel faite d’équité de tous les citoyens.

Là-bas, il a été donné aux Burkinabè, de revisiter à travers l’exposition au mémorial, un pan de l’histoire récente de l’Afrique du Sud : les répressions violentes, voire sanglantes, de toute opposition des Noires, à la défunte politique de l’apartheid. Mais également, une forme de résistance "de certains blancs", au système de l’Apartheid. Acquis qu’ils étaient à la suppression de l’apartheid. Une histoire qui retient désormais en sa date du mercredi 14 juillet 2004, la visite présidentielle du Burkina Faso..

I. SAKANDE


Ambiance bon enfant dans l’avion présidentiel

Le président du Faso débarrassé de veste et cravate, jouant à la belote avec comme adversaire son aide de camp, son ministre des Affaires étrangères et un de ses gardes de corps. Sans complaisance !

Les uns et les autres sont au sérieux. Le jeu, c’est le jeu... Et personne ne veut perdre. On rigole aux éclats parfois on se laisse aller à ses émotions sans gêne, naturellement.. on oublie parfois qu’on a en face de soi le président du Faso, le premier des Burkinabè. Des conseillers qui discutent des tracasseries de la vie de tous les jours.

Sans se préoccuper du quand dira t-on. Le directeur du protocole d’Etat, M. Léon Yougbaré, qui taquine amicalement "la toute puissante presse !". Tandis que, comme des camarades d’école, certains journalistes sont dans des débats contradictoires avec certains ministres et ou conseillers du chef de l’Etat.

Des hôtesses disponibles à tout rompre servant ici du vin, là de l’eau ou du jus d’orange, voire un peu de champagne ou de quoi manger, pour ceux qui ont faim. Pendant ce temps, d’autres voyageurs, plongés dans la lecture arborent un calme olympien dans cet environnement sans protocole. Ici, il n’y a ni Burkina d’en haut, ni Burkina d’en bas. C’est aussi ça entre autres, l’ambiance du long courrier présidentiel, lors d’un voyage officiel. Mais dans les avis ! Une fois l’avion de retour à Ouagadougou, chacun retrouve son Burkina... Son rang social, chacun revient sur terre. C’est le cas de le dire.

Le vol (entre les nuages du ciel) est terminé... Fini le rêve...!

I. SAKANDE
Sidwaya

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