Actualités :: Norbert Tiendrébéogo, président du FFS : "Sur aucun front, il n’est écrit (...)

C’est dans sa tenue décontractée habituelle, veste et chemise au col ouvert, que le leader du Front des forces socialistes (FFS), accompagné de son 2e vice-président Brice Yogo a rendu visite à la rédaction de l’Observateur paalga hier matin.

Si Norbert Tiendrébéogo peut être considéré comme un vieux loup de la politique depuis l’ère révolutionnaire, c’est assurément durant le battage médiatique de la saga politico-judiciaire qu’a été la tentative présumée de putsch que son nom est encore devenu plus familier.

Sorti libre de ce qu’il a toujours qualifié de "cabale ourdie contre moi", il fait aujourd’hui le tour des rédactions ("celles qui accepteront de me recevoir", précisera-t-il), pour remercier les hommes de médias de s’être intéressés à leur sort pendant leur dure épreuve faite de captivité et de procès. Après avoir échangé avec les journalistes, puis avec la direction du journal, il s’est prêté à nos questions.

Que nous vaut l’honneur de cette visite matinale ?

• Comme on aime à le dire, c’est une visite de courtoisie. C’est également une visite de remerciements à votre organe et à l’ensemble de ses collaborateurs. Vous n’avez ménagé aucun effort tout au long des six mois qu’a duré l’affaire de la tentative présumée de putsch. Ces efforts ont permis à l’opinion de mesurer tous les enjeux. Quelque part, cette contribution a permis que la lumière jaillisse. C’était un devoir pour moi de venir vous dire merci et vous encourager à persévérer pour l’élargissement de la démocratie.

Le leaders du FFS que vous êtes veut-il changer de stratégie de communication en rendant visite aux rédactions ?

• Si vous le prenez ainsi, oui ! Mais ce n’était pas mon intention première. C’est d’abord, comme je l’ai dit plus haut, une visite de remerciements et d’encouragement.

Quelle appréciation faites-vous de la presse sur le traitement de la tentative de coup d’Etat ?

• Je reconnais que la presse s’est beaucoup investie. Surtout la presse privée qui a joué un grand rôle pendant la période de détention et durant le procès. L’objectivité était de mise. Cette presse a représenté fortement l’opinion nationale dans ses espoirs et dans sa quête de liberté et d’information. Je pense que c’est cela le rôle majeure d’une presse.

Récemment, vous avez été en France. Qu’est-ce qui vous a amené là-bas ? Est-ce pour traitement médical ?

• J’y étais plutôt en vacances pour voir des amis et des partenaires. Je ne suis pas allé pour me soigner. Mais j’ai eu quand même l’opportunité de voir un neurologue, puisque j’ai des problèmes de nerfs. Ce qui m’avait été dit à Ouaga sur mon mal a été confirmé par ce neurologue. Je m’attelle donc à me soigner selon les premières indications. Un ou deux mois après ma détention, j’ai commencé à connaître ces problèmes. Ils sont donc fortement liés à cette détention.

Avez-vous des nouvelles de vos anciens compagnons de cellule ?

• J’ai eu l’opportunité de voir ceux qui sont à la MACO, grâce à un permis de communiquer. Plus précisément, le capitaine Bayoulou qui est un ami. Je ne peux pas l’abandonner dans le désespoir. C’est un devoir d’ami que d’aller le voir à la MACO. Quant aux relaxés, je n’ai plus eu de contact avec eux.

Comment avez-vous trouvé ceux qui sont en prison ?

• Ce sont des gens qui ont le moral haut. Ils ont fait appel et ont espoir que ces appels vont aboutir. Pendant les 2 premiers mois, ils ont eu des difficultés, les conditions de détention étant assez sévères. Cette période passée, ils sont maintenant considérés comme des pensionnaires normaux.

Vous avez promis de révéler les noms de ceux qui, selon vous, ont monté la cabale du putsch présumé contre vous. Jusqu’à présent nous attendons

• Je vous demande d’attendre encore. On dit que la patience est un chemin d’or. Si Dieu nous prête longue vie, l’histoire de notre pays évoluant, peut-être qu’un jour ou l’autre on saura tout de cette affaire.

Les scissions au sein des partis sankaristes ne font que se généraliser. Qu’en pensez-vous ?

• Bien sûr que ce n’est pas une bonne chose que de voir une famille aussi divisée. Néanmoins, il faudra tenir compte des raisons profondes qui mènent à ces scissions. Et si elles devaient apporter cette unité tant recherchée, elles ne seraient que positives ! Mais je ne rêve pas. Il faut que nous tous fassions preuve d’un sursaut, de plus de maturité politique. Car ce ne sont pas dans ces conditions que nous pourrons construire une grande famille. Mais que voulez-vous ! J’ai l’habitude de dire qu’il n’est jamais écrit sur le front de personne qu’il était sankariste. Donc, nous devons faire avec.

La candidature de Blaise Compaoré est un sujet autour duquel le pays réel est divisé. Vous, quelle est votre position ?

• Nous avons déjà eu l’opportunité de dire au cours d’une conférence de presse que le FFS était opposé à la candidature de Blaise Compaoré. Il y a d’éminents juristes qui ont apporté des arguments de taille. Les défenseurs de Blaise Compaoré qui ont pris le contre-pied n’ont apporté aucun argument. Les juristes et ceux de l’opposition ont apporté des arguments de taille. Chez ceux d’en face, il n’y a jamais eu d’argumentaire. On se contente de dire qu’il faut que l’opposition apporte des arguments. Je crois que c’est Blaise qui est en porte-à-faux avec la loi.

C’est quand même lui qui a fait triturer la Constitution. C’est à lui donc d’apporter la preuve de sa bonne foi. Cela, c’est sur le plan juridique. Sur le plan politique, lorsqu’on a dirigé un pays pendant une vingtaine d’années et qu’on ne fait que reculer, la pauvreté ne faisant que s’accroître, on doit reconnaître qu’on a échoué et avoir le courage de rendre le tablier afin de permettre aux autres de tenter de faire mieux.

Issa K. Barry
L’Observateur

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