Actualités :: Réhabilitation mairie de Ouagadougou : Fadoul et Afrique Archi (...)

Le projet de réhabilitation de la mairie de Ouagadougou continue de susciter des interrogations dans certains milieux qui voudraient en savoir plus sur le coût final des travaux, les réserves soulevées par rapport à l’ascenseur et le groupe électrogène installés par l’entreprise Fadoul.

Toutes choses qui auraient conduit la Cour des comptes à demander de plus amples informations à la mairie de Ouagadougou. Simon Compaoré qui entend clore maintenant le dossier a convoqué l’entrepreneur et l’architecte devant le Conseil municipal de la ville de Ouagadougou. Après plus d’une heure de franches discussions, engagement a été pris de régler les réserves pour au plus tard la deuxième semaine du mois de novembre 2004.

Le consensus fut long à trouver car bien que convaincus de la nécessité de clore au plus vite le dossier de réhabilitation de l’hôtel de ville, les protagonistes tenaient absolument à s’expliquer. Les raisons d’une telle détermination tenaient en réalité dans un billet sur le sujet paru dans Kantigui. Une médiatisation qui aurait donné une autre dimension à cette affaire dont les uns et les autres auraient pu faire l’économie.

Dès les premiers instants de la séance, le maire de la ville, Simon Compaoré est on ne peut plus clair : "Nous sommes là pour clore le dossier... Si l’entreprise Fadoul ne se décide pas à régler les réserves, nous nous verrons dans l’obligation de désigner une autre entreprise pour terminer le travail et nous déduirons les sommes nécessaires du reste à payer à Fadoul’’.

Sans être à la bagarre, le ton ferme employé traduisait une certaine impatience, voire de la gêne sur cette affaire qui n’a que trop duré. Le cabinet d’architecture qui a conseillé la commune et suivi le projet ne se fera donc pas prier pour s’engouffrer dans la brèche ouverte par le maire. "Pendant les deux ans que nous avons travaillé avec Fadoul, nous avons eu beaucoup de difficultés’’, indique Souleymane Zerbo d’Afrique Archi qui révèle que son cabinet a subi beaucoup de pressions de la part de l’entreprise Fadoul. "Nous avons résisté parce que pour nous, il n’était pas question de céder et de trahir la confiance placée par la commune dans le cabinet’’, ajoute M. Zerbo qui avoue que dès le départ, il avait de la méfiance vis-à-vis de Fadoul.

"Il proposait un prix de réalisation et des conditions de paiement trop avantageux pour la ville. Ce qui nous intriguait car une entreprise cherche toujours des plus-values et peut dans ce cas effectuer des travaux non conformes...’’, précise Souleymane Zerbo qui ajoute que les prix des matériaux que Fadoul a soumis ne lui inspiraient pas non plus confiance. M. Zerbo cite pour exemple l’ascenseur que Fadoul facturait à 40 millions dans son devis alors que le prix moyen pratiqué sur la place était de l’ordre de 67 millions de F CFA.

"Même s’il a des circuits d’approvisionnement hors du commun, la différence est énorme’’ fait observer Souleymane Zerbo qui dit s’être opposé à l’installation d’un ascenseur hydraulique en lieu et place de celui électrique. "Ce n’était pas conforme au cahier des charges sans compter le problème de maintenance qui allait se poser. Ce genre d’ascenseur n’est utilisé que pour des raisons techniques dans notre pays que par la BCEAO’’.

Souleymane Zerbo précise en outre que ce type d’ascenseur supporte difficilement nos conditions climatiques. Ce qui n’a pas empêché, selon lui, Fadoul d’user de subterfuges pour parvenir pratiquement à ses fins... "Il a beaucoup de pouvoir même quand il est absent comme ce fut le cas souvent pendant la réhabilitation de la mairie’’, reconnaît d’ailleurs M. Zerbo affirme que Fadoul se proposait d’ouvrir un atelier de maintenance, à cet effet. Cette promesse n’est pas encore tenue.

Concernant le groupe, l’architecte fera savoir qu’il ne respecte pas non plus le cahier des charges qui prévoyait un groupe insonorisé. Celui qui a été installé ferait beaucoup de bruits en dépit des travaux d’adaptation et de réduction des nuisances effectués sur fonds propres par Fadoul. De tout ce qui précède, l’architecte demande purement et simplement leur remplacement.

Fadoul s’excuse...

Réagissant à ces propos, le responsable du groupe Fadoul, Georges Fadoul qui assistait en personne à la séance dira avoir été touché par la tournure prise par cette affaire et les proportions qu’on tenterait de lui donner. Pour lui, il n’y a pas à s’en faire car il s’agit ni plus ni moins que d’un débat technique et non d’une quelconque défaillance de son entreprise. Il estime avoir été insulté dans cette affaire. Ce qu’il n’admet pas d’autant plus qu’il a voulu aider la municipalité dans ce projet.

"Dans le cadre de l’appel d’offres où nous avons été associé, il n’était pas question de préfinancement et de paiement échelonné sur plusieurs années. C’est après le dépouillement que nous avons pris connaissance de ces conditions. N’empêche que nous avons accepté le marché car il était de notre devoir de soutenir la ville dans cet ambitieux programme’’, confie Georges Fadoul.

Il soutient que cela est contraire du reste, aux principes de son groupe. "A Fadoul, ou on fait cadeau, ou on vend nos services, mais on ne fait jamais du préfinancement...’’, insiste Georges Fadoul. Pour ce qui concerne ses absences et les retards, il s’en excuse même s’il trouve que la prolongation du délai d’exécution est plus ou moins indépendante de sa volonté. "Nous avons tout fait pour réaliser le chantier dans les meilleurs délais en ayant surtout en tête l’intérêt supérieur de la ville car une réhabilitation est plus difficile à conduire qu’une construction neuve’’, avance Georges Fadoul qui refuse de parler de contentieux avec la mairie.

Il révèle d’ailleurs avoir entrepris depuis quelques mois déjà les démarches visant à clore définitivement ce chantier puisque la mairie tient à ses options de base. "L’ascenseur hydraulique est plus cher que l’ascenseur électrique. L’ascenseur hydraulique offre en outre un maximum de confort et est appelé à remplacer l’ascenseur électrique. C’est déjà le cas en Europe. Mais puisque telle n’est pas la volonté de la municipalité, je ferai mettre un ascenseur électrique’’, lance Georges Fadoul qui affirme avoir été humilié même s’il ne regrette pas d’avoir aidé la ville de Ouagadougou. Toujours est-il qu’il dit avoir tiré leçon de cette aventure et n’y tombera plus. A titre conservatoire il met en veilleuse le projet de construction de l’hôtel de ville de Banfora qu’il s’était engagé à faire dans les mêmes conditions.

Pour le groupe électrogène, il dira qu’un autre jugé conforme aux attentes de la mairie est en cours de livraison et sera bientôt installé en lieu et place de celui qui s’y trouve actuellement. "Nous avons obtenu ce que nous voulions’’, dira Simon Compaoré qui demandera au nom du Conseil municipal de Ouagadougou à Fadoul de ne peut pas mettre en veilleuse le projet de Banfora. Des conseillers ont en outre félicité l’architecte pour sa rigueur dans le suivi du projet et remercié Fadoul pour les facilités de paiement accordées. Le conseil a également salué la transparence dans laquelle le chantier a été conduit et souhaité que le délai de novembre 2004, voie l’affaire définitivement close.

Des interventions qui ont redonné un tant soit peu le sourire à Fadoul qui n’a pas encore fait connaître sa position définitive par rapport à Banfora. Notons que sur ce marché la commune de Ouagadougou reste encore devoir à Fadoul, la somme de 295 millions de F CFA.

Victorien A. SAWADOGO (visaw@yahoo.fr)
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