Actualités :: "Le lieutenant Minoungou présentait le même tableau clinique que Mor Alim (...)

A la suite du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), cinq organisations de défense des droits humains ont rendu visite aux présumés putschistes le 12 novembre 2003 dans la matinée, histoire de toucher du doigt leurs conditions de détention. Il s’agit du Mouvement pour la paix (MP), de l’ACAT, du MBEJUS, du Cercle d’éveil et de la LIATB.

Cette visite a commencé au tribunal militaire où les délégués de ces organisations de défense des droits humains ont échangé avec le procureur militaire, le commandant Abdoul Karim Traoré. Le juge d’instruction, le commandant Francis Somda était, lui, absent pour des raisons professionnelles. Selon les défenseurs des droits humains, les débats ont été « très courtois » avec le commandant Traoré.
Après le siège de la justice militaire, les visiteurs se sont rendus au camp de la gendarmerie de Paspanga où sont internés les 16 présumés putschistes.

Nous avons un moment pu tromper la vigilance des pandores avant qu’ils ne se rendent compte que nous étions journalistes. Notre visite à donc commencé et s’est terminée dans la cellule du commandant Poda, apparemment isolé de ses quinze compagnons d’infortune. Le chef de bataillon était gardé par trois gendarmes. Il a notamment parlé de la petitesse de son violon, des incompréhensions qu’il y avait quelquefois avec les subalternes. Il a aussi souhaité pouvoir prendre de l’air. Côté santé, l’officier dit être diabétique.

Démasqué et extrait du groupe de visiteurs, nous n’avons donc pas pu voir les autres personnes accusées de menées subversives.
Le Dr Pierre Bidima, président du Mouvement pour la paix, nous confiera toutefois à la fin de leur ronde qu’il ont pu voir chacun des détenus, "y compris le lieutenant Minoungou". Ce dernier, comme on le sait déjà, est admis depuis le week-end écoulé à l’hôpital Yalgado. Il souffrirait de diabète.

Un taux de sucre six fois supérieur à la normale

Le Dr Bidima, qui exerce, rappelons-le, à l’hôpital Yalgado, a cependant soutenu que le lieutenant Minoungou et Mor Alim Kaboré (1) présentaient le même tableau clinique. A savoir qu’ils sont tous deux arrivés à l’hôpital par les soins des services de sécurité dans un état comateux et de fièvre. De plus ils avaient le même taux de sucre dans le sang, à savoir un taux de sucre supérieur de six fois à la normale. Ce qui fait dire au Dr qu’il s’agit là d’une « coïncidence abracadabrante ».
Mais si le lieutenant Minoungou est arrivé dans le coma jeudi dernier à l’hôpital, aujourd’hui son état s’est manifestement amélioré puisqu’il a pu échanger avec ses visiteurs.

Parmi les détenus, huit sont malades selon le Dr Bidima. Ils sont traités à l’infirmerie de la gendarmerie à Paspanga. Leurs ordonnances, pour la plupart, sont prises en charge.
Beaucoup de détenus ont déjà pris contact avec des avocats. Il s’agit de Norbert Tiendrébéogo, du commandant Poda, du lieutenant Minoungou et du capitaine Bayoulou.
Les présumés putschistes à en croire notre interlocuteur ont tous le moral. Ils habitent dans des chambres individuelles et n’ont pas de contact entre eux. Ils souhaitent avoir accès aux journaux et aux livres.

Quant au pasteur Israël Paré, il a souhaité pouvoir rencontrer certains de ses frères d’église. C’est pourquoi il a communiqué des adresses aux visiteurs afin qu’ils les en informent. Pour voir le pasteur, ces derniers doivent simplement entrer en contact avec le juge d’instruction pour obtenir le permis de communiquer.
Toute la journée, les présumés putschistes sont enfermés dans leurs cellules. Ils sont gardés.
A la fin de leur visite, les cinq organisations de défense des droits humains suggèrent entre autres aux juges d’instruction d’améliorer les conditions de détention.

Elles demandent d’ailleurs au juge de mettre tous les détenus en liberté provisoire, surtout quand on sait que la liberté provisoire sous contrôle judiciaire n’empêche pas l’instruction. Elles demandent également au juge d’améliorer l’alimentation des détenus et de trouver des couvertures pour eux tous, car la période du froid avance à grand pas.
Selon le Dr Bidima, cette visite « nous a permis de connaître la réalité des conditions de détention des présumés putschistes. Nous avons pu voir de nos yeux chacun d’eux et ils nous ont dit leurs préoccupations ».

(1) Magicien exorciste, Mor Alim est décédé après un passage à la police dans une ténébreuse affaire d’escroquerie sur la personne du chef de l’Etat.

San Evariste Barro
L’Observateur

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