Actualités :: Union africaine : un sommet extraordinaire sur l’emploi à Ouagadougou
Alain Ludovic Tou

Promouvoir l’emploi et lutter contre la pauvreté ; tel est le thème d’un sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) qui réunira la cinquantaine de chefs d’Etats et de gouvernement que compte le continent noir, à Ouagadougou, les 8 et 9 septembre prochain.

Pour expliquer les grands enjeux d’une telle rencontre, le président du comité national d’organisation, le ministre burkinabè du Travail, de l’Emploi et de la Jeunesse, Ludovic TouU, a échangé avec la presse internationale basée à Paris, le jeudi 17 juin dernier au club de la presse, à l’hôtel Sofitel.

Autour de la question centrale du pourquoi un sommet extraordinaire sur l’emploi et la pauvreté, Ludovic TOU a donné des réponses détaillées. Retraçant d’abord la genèse du sommet, il a relévé que celle-ci remonte au 37ème sommet de la défunte Organisation de l’Unité africaine (OUA), tenu à Lusaka en Zambie en juillet 2001, sommet au cours duquel le chef de l’Etat burkinabè avait proposé à ses paires d’Afrique cette idée.

Après des réunions préparatoires ministérielles, la 2ème session ordinaire du sommet des chefs d’Etats et de gouvernement de l’Union africaine, tenu en juillet 3003 à Maputo (Mozambique), a décidé la convocation de ce sommet à Ouagadougou.

Evoquant les objectifs visés par ce sommet, Ludovic Tou en a recensé quatre, à savoir, qu’il s’agira pour les chefs d’Etats et de gouvernement de réaffirmer au plus haut niveau leur engagement respectif à placer la question de l’emploi au cœur des politiques et stratégies de lutte contre la pauvreté, dans le contexte actuel de la mondialisation. Ensuite, un plan d’action opérationnel avec des programmes précis de création d’emplois productifs sera élaboré et inséré dans l’agenda de leurs priorités.

Et pour éviter que ces programmes ne meurent dans des tiroirs, il est prévu la mise en place d’un mécanisme de suivi approprié et efficace. Les conclusions et décisions de Ouagadougou devront consolider et opérationnaliser le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) dans sa vision de développement durable de l’Afrique.

En somme, précise Ludovic Tou, chaque pays africain devra au sortir de ce sommet extraordinaire de Ouagadougou, disposer d’un agenda de promotion d’emploi et de lutte contre la pauvreté en phase avec ses propres réalités nationales, mais tout en restant intégré et conforme aux objectifs globaux et à la stratégie commune arrêtée pour le continent.

Rendez-vous du donner et du recevoir, plusieurs pays parmi lesquels le Burkina Faso, l’Afrique du Sud, l’Ile Maurice, le Mali pour ne citer que ceux-là, partageront leurs expériences en matière de projets générateurs d’emplois et de revenus.

Un continent dévasté par la pauvreté

Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), dans son indicateur de développement humain (IDH), sur les 50 pays les plus pauvres au monde, 33 sont situés en Afrique subsaharienne.
Cette pauvreté se manifeste par :
- la malnutrition, car plus de 350 millions de personnes survivent avec moins de 2 dollars américains par jour ;
- l’illettrisme ou l’analphabétisme, avec un taux le plus élevé au monde ;
- une situation sanitaire lamentable (le paludisme, la méningite, et le VIH-sida déciment d’année en année des populations) ;
- une faible productivité et le sous-emploi ; le secteur agricole occupe à lui seul 70% de la population africaine et cohabite avec un secteur urbain et informel en progression galopante. Résultat, 6% à 25% seulement de la population active dispose d’un emploi salarié et entre 75% et 94% des actifs sont soit au chômage, soit triment leur vie dans l’économie rurale ou informelle.
- les femmes et les jeunes filles, réduites à occuper les emplois les moins rémunérés et les plus précaires, sont les plus nombreuses à souffrir de la pauvreté ;
- près de 2 millions de travailleurs africains sont de nos jours des migrants et les statistiques à l’orée de l’an 2015 prévoient qu’un africain sur dix travaillera hors de son pays d’origine.

Bref, les chiffres sont tristes et pour les experts, la croissance économique ne suffit pas pour faire reculer la pauvreté. L’emploi serait le principal mécanisme par lequel la croissance économique profite aux travailleurs qui y contribuent et peuvent ainsi réduire cette pauvreté.

C’est dans cet objectif que s’inscrit cette initiative inédite du chef de l’Etat burkinabè, une façon de sensibiliser ses homologues africains de reconnaître qu’en l’absence de création d’emplois, les multiples efforts visant à combattre la pauvreté resteront sans effet. Autrement dit, une façon de s’engager à « favoriser la réalisation de l’objectif de plein emploi en en faisant l’une des priorités de base de leurs politiques économiques et sociales. »

Issouf Zabsonré

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